jeudi 5 juillet 2012

Sans âme, de Gail Carriger : une aventure délicieusement loufoque parmi les créatures surnaturelles


C’est un livre qui a créé l’enthousiasme sur la blogosphère dont je vais vous parler aujourd’hui. Ecrit par Gail Carriger, il implique des vampires et des loups-garous, mais d’une manière visiblement plus originale que d’ordinaire. Ma curiosité a donc été piquée, et lorsque le site Babelio a proposé ce titre lors de sa dernière édition de la Masse Critique, j’ai tenté ma chance, et j’ai été tirée au sort pour le recevoir et le chroniquer !

Résumé

Ce roman, le premier tome d’une saga, met en scène Alexia Tarabotti, une vieille-fille de vingt-six ans, mi-anglaise mi-italienne, à la peau trop mate, au nez trop long et aux formes trop généreuses pour les canons de l’époque. A savoir l’époque du règne de la Reine Victoria. Dans cette Angleterre victorienne, les créatures surnaturelles sont connues et vivent au grand jour : vampire, loups-garous et fantômes vivent au milieu des humains, et leurs rapports avec ces derniers sont régis par une institution nommée le BUR. Alexia est elle aussi un être à part : elle n’a pas d’âme, et son contact annule les pouvoirs des autres créatures surnaturelles. Jusque-là, tout va bien. Jusqu’à ce que des vampires se mettent à attaquer de manière inattendue, tandis que d’autres disparaissent…


Une intrigue intéressante malgré quelques longueurs

Le récit commence par les agissements mystérieux de certains vampires et l’intrigue consiste, pour Alexia et Lord Maccon (le chef du BUR), à découvrir pourquoi ils se comportent ainsi. C’est une intrigue qui mêle le fantastique, des intérêts politiques et les sciences, d’une manière plutôt intéressante. J’ai simplement regretté quelques lenteurs dans cette intrigue, elle ne m’a pas emportée au point de me faire tourner les pages à grande vitesse. Je n’ai pas ressenti un suspense haletant. Mais quoi qu’il en soit, c’est une intrigue très originale, et cela m’a plu.

Sans âme versus Loup Garou

Mais au-delà de l’intrigue, le principal intérêt de ce roman réside, selon moi, dans les relations entre les deux personnages principaux, Alexia et Lord Maccon. Au début du récit, ces deux-là sont comme chien et chat, ne perdant pas une occasion de se chamailler et ne se comprenant pas l’un l’autre, pour notre plus grand plaisir. En voilà un tout petit exemple :
« -Pourquoi devez-vous créer autant de difficultés ? demanda Lord Maccon, complètement exaspéré.
Alexia eut un grand sourire.
-Pas d’âme ? suggéra-t-elle.
-Pas de sens commun ! corrigea le comte. »

Puis leurs rapports se complexifient et nous leur découvrons une certaine complémentarité. Au final, toutes les scènes entre ces deux personnages se lisent avec intérêt et délices, entre humour, tension et sensualité.

Des personnages hauts en couleur

Globalement, les personnages sont intéressants. Alexia, du fait qu’elle n’a pas d’âme, ne se comporte pas comme n’importe quelle femme : elle analyse tout, pose beaucoup de questions et n’agit jamais sous le coup de l’émotion. Chacun de ses gestes est mûrement réfléchi, et elle n’hésite pas à faire des expériences pour connaître les conséquences de tel ou tel acte. Elle n’a pas de sens moral à proprement parler, qu’elle compense en surveillant scrupuleusement son attitude, veillant à ce qu’elle reste conforme au code de conduite en vigueur de la haute société. Néanmoins, elle n’a pas sa langue dans sa poche. Ce décalage avec le reste de l’humanité induit parfois des situations très cocasses, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Lord Maccon, en bon loup-garou, est un homme robuste et rassurant. Du loup, il en garde un goût prononcé pour la viande et une tendance à grogner. Il se comporte en mal dominant, mais il trouve à qui parler avec Alexia et montre quelques faiblesses fort attendrissantes.

Les personnages secondaires sont eux aussi hauts en couleurs, que ce soit la famille un brin hystérique d’Alexia, sa meilleure amie Ivy et ses horribles chapeaux, ainsi que le vampire Lord Akeldama, qui se distingue par un grand sens de la mode et une tendance à donner des surnoms ridicules tels que « mon minuscule cornichon »… Sans oublie le professeur Lyall, visiblement le plus sain d’esprit de tous ces personnages !

L’Angleterre victorienne et l’humour

La découverte des mœurs de l’Angleterre victorienne est également un aspect intéressant du roman. Les lectrices pourront se régaler des belles toilettes de ces dames et observer les codes de conduite qui régissent la bonne société. C’est un aspect qui m’a bien plu.

Mais l’auteur a assaisonné sa description sociale d’une bonne dose d’humour. A travers le personnage d’Alexia qui analyse tout avec une certaine distance, Gail Carriger porte en effet un regard décalé sur cette bonne société, n’hésitant pas à la tourner en dérision. Son humour est indéniablement rafraîchissant.

En quelques mots…

En quelques mots, je dirais donc qu’il s’agit d’un roman fantastique très original, délicieusement loufoque et décalé. Les personnages, hauts en couleurs, ne cessent de nous étonner et les relations entre Alexia et Lord Maccon sont très intéressantes à suivre. Le tout saupoudré d’une bonne dose d’un humour décapant. C’est donc une lecture très plaisante, malgré quelques longueurs.
Je remercie donc vivement Babelio pour m’avoir donné l’opportunité de le découvrir.

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« Aussi subtilement que possible, Alexia lui adresse un clin d’œil. Il parut être sur le point de s’évanouir, mais se carra dans son siège, clairement décidé à la laisser gérer la situation de la manière qu’elle jugeait appropriée. L’idée qu’il pourrait peut-être faire, après tout, un mari convenable, traversa transitoirement l’esprit de mademoiselle Tarabotti. Puis elle comprit que s’allier pour la vie à un homme aussi faible de caractère la transformerait à coup sûr en un véritable tyran.
Elle feignit la timidité et le manque de compréhension en répondant. […] Siemons eut un sourire supérieur en entendant cette explication. Alexia fut saisie d’un désir pas du tout féminin d’ôter cette expression suffisante de son visage gras à l’aide d’une gifle. Avec ses bajoues, sa main produirait probablement un claquement très satisfaisant. Au lieu de cela, elle se hâta d’avaler une gorgée de thé. »

« Il déposa une série de petits baisers sur sa lèvre inférieure, après quoi il appliqua le même traitement à la lèvre supérieure. C’était délicieux, mais cela la rendait folle. Le phénomène de la langue se reproduisit. Cette fois, Alexia ne trouva pas la chose aussi déconcertante. En fait, elle se dit qu’elle pourrait même en arriver à l’apprécier. Mais, comme le caviar, elle soupçonnait qu’elle allait devoir y goûter plus d’une fois pour avoir confiance en son plaisir. Lord Maccon semblait bien être volontaire pour l’y aider ».

13 commentaires:

  1. Encore un avis qui m'attire irrésistiblement...l'époque victorienne, le fantastique, l'humour...vite que je l'achète :D
    J'ai oublié de dire que j'aime bien ta façon de séparer en thèmes ta chronique :p
    Bizoo

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    1. Merci Ayma :)

      Et oui, c'est très sympa comme roman, et maintenant qu'il est sorti en poche, tu devrais bientôt le trouver à tout petits prix ;)

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  2. 3.5/5 Rho!!! Ta note est du aux longueurs dans ce livre. J'ai trouvé ce livre vraiment drôle, rafraichissant, et j'ai juste eu au début du mal avec le style d'écriture de l'auteur. Mais chacun son avis. C'est ce qui fait la diversité des blogueurs =)

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    1. Et oui, pour une fois c'est mon tour de jouer les difficiles ;) L'intrigue ne m'a pas vraiment passionnée je dois dire, j'ai préféré les joutes verbales d'Alexia et Lord Maccon !

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    2. En même temps, les échanges des personnages sont tellement bien et même l'humour est tellement bien mis en avant que on ne peut que adhérer. Tu liras quand même le tome ?

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    3. Oui, j'ai beaucoup aimé les rapports entre les personnages, et j'imagine que cela doit s'étoffer par la suite. Je lirais volontiers les autres tomes, mais sans être trop pressée, j'attendrai sans doute les sorties en poche !

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    4. Moi je t'avoue ne pas avoir pu attendre. J'adore cette série et je regrette de ne pas être bonne lectrice Vo pour pouvoir lire la suite. =)

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  3. J'avais adoré ce livre et ses personnages hauts en couleurs et son style délicieux.

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    1. Les personnages sont vraiment le point fort de ce roman, ils m'ont beaucoup plu :)

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  4. Ah, je suis contente de trouver une chronique mitigé sur ce livre, car, celles lues jusqu'à présent étaitn ditirambiques. J'ai aussi trouvé des longueurs et une intrigue un peu trop facile !
    Biz, nanet

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    1. Merci pour ton commentaire Nanet, moi aussi je me suis sentie un peu "seule" au moment où j'ai rédigé ce billet, entourée de "coups de coeur" ;) J'ai aimé l'humour et l'originalité du livre, mais ça ne va pas beaucoup plus loin... Biz!

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