mardi 9 août 2016

Berezina, de Sylvain Tesson

Editeur : Guérin
Année : 2015
Pagination : 199 p.
Public visé : Adultes

Résumé :
En 2012, deux cent ans presque jour pour jour après la Retraite de Russie qui fut le premier acte de l’effondrement de l’Empire napoléonien, Sylvain Tesson, accompagné d’amis français et russe, décide de partir en side-car sur les traces de la Grande Armée, entre Moscou et Paris. Sur la route marquée par le froid et les difficultés, les fantômes du passé ne cessent de les hanter et de rejouer dans leur tête ces épisodes historiques. L’occasion de tirer un bilan personnel de l’ère napoléonienne à la lumière de nos existences actuelles.

Ce que j’en pense :
J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume exigeante et parfois aérienne de Sylvain Tesson, sa Russie, et surtout sa capacité à réfléchir voire méditer sur les grands et les petits sujets de l’existence.
Pour nous lecteurs, le voyage est historique, l’occasion de découvrir des épisodes peu glorieux et parfois peu connus de l’ère napoléonienne. L’occasion de réfléchir également sur l’héritage laissé par Napoléon et les raisons de sa chute, mais aussi de remettre en perspective nos petits tracas quotidiens.
Mais ce que l’on éprouve avant tout, c’est la souffrance des soldats, qui rattrape rapidement les voyageurs et donne à leur trajet un tour beaucoup plus émouvant et intimiste que l’on ne s’y attendait au départ. Attention, âmes sensibles s’abstenir, les descriptions historiques ne sont pas toujours jolies jolies !
Ainsi, j’ai retrouvé dans ce nouveau livre ce que j’avais apprécié avec « Dans les forêts de Sibérie » : son talent pour observer et raconter les paysages qu’il traverse, mais aussi sa capacité à réfléchir et à relativiser nos existences.

Les + : les paysages, la réflexion sur l’Histoire, l’émotion
Les - : âmes sensibles s’abstenir !
Appréciation : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« Un haut-lieu, dit-il, c’est un arpent de géographie fécondé par les larmes de l’histoire, un morceau de territoire sacralisé par une geste, maudit par une tragédie, un terrain qui, par-delà les siècles, continue d’irradier l’écho des souffrances tues ou des gloires passées. C’est un paysage béni par les larmes et le sang. Tu te tiens devant, et, soudain, tu éprouves une présence, un surgissement, la manifestation d’un je-ne-sais-quoi. C’est l’écho de l’Histoire, le rayonnement fossile d’un événement qui sourd du sol, comme une onde. Ici, il y a eu une telle intensité de tragédie en un si court épisode de temps que la géographie ne s’en est pas remise. Les arbres ont repoussé, mais la Terre, elle, continue à souffrir. Quand elle boit trop de sang, elle devient un haut lieu. Alors, il faut la regarder en silence car les fantômes la hantent. »

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