Editeur : Guérin
Année : 2015
Pagination :
199 p.
Public
visé : Adultes
Résumé :
En 2012, deux cent ans presque jour pour jour après la Retraite de
Russie qui fut le premier acte de l’effondrement de l’Empire napoléonien, Sylvain
Tesson, accompagné d’amis français et russe, décide de partir en side-car sur
les traces de la Grande Armée, entre Moscou et Paris. Sur la route marquée par
le froid et les difficultés, les fantômes du passé ne cessent de les hanter et
de rejouer dans leur tête ces épisodes historiques. L’occasion de tirer un
bilan personnel de l’ère napoléonienne à la lumière de nos existences
actuelles.
Ce que j’en pense :
J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume exigeante et parfois
aérienne de Sylvain Tesson, sa Russie, et surtout sa capacité à réfléchir voire
méditer sur les grands et les petits sujets de l’existence.
Pour nous lecteurs, le voyage est historique, l’occasion de découvrir
des épisodes peu glorieux et parfois peu connus de l’ère napoléonienne.
L’occasion de réfléchir également sur l’héritage laissé par Napoléon et les
raisons de sa chute, mais aussi de remettre en perspective nos petits tracas
quotidiens.
Mais ce que l’on éprouve avant tout, c’est la souffrance des soldats,
qui rattrape rapidement les voyageurs et donne à leur trajet un tour beaucoup
plus émouvant et intimiste que l’on ne s’y attendait au départ. Attention, âmes
sensibles s’abstenir, les descriptions historiques ne sont pas toujours jolies
jolies !
Ainsi, j’ai retrouvé dans ce nouveau livre ce que j’avais apprécié
avec « Dans les forêts de Sibérie » :
son talent pour observer et raconter les paysages qu’il traverse, mais aussi sa
capacité à réfléchir et à relativiser nos existences.
Les
+ : les
paysages, la réflexion sur l’Histoire, l’émotion
Les
- : âmes
sensibles s’abstenir !
Appréciation : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Un haut-lieu,
dit-il, c’est un arpent de géographie fécondé par les larmes de l’histoire, un
morceau de territoire sacralisé par une geste, maudit par une tragédie, un
terrain qui, par-delà les siècles, continue d’irradier l’écho des souffrances
tues ou des gloires passées. C’est un paysage béni par les larmes et le
sang. Tu te tiens devant, et, soudain, tu éprouves une présence, un
surgissement, la manifestation d’un je-ne-sais-quoi. C’est l’écho de
l’Histoire, le rayonnement fossile d’un événement qui sourd du sol, comme une
onde. Ici, il y a eu une telle intensité de tragédie en un si court épisode de
temps que la géographie ne s’en est pas remise. Les arbres ont repoussé, mais
la Terre, elle, continue à souffrir. Quand elle boit trop de sang, elle devient
un haut lieu. Alors, il faut la regarder en silence car les fantômes la
hantent. »
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