Voici un livre que j’avais attendu avec impatience : la page Facebook dédiée à ce roman (vous y trouverez pleins d'infos, et des extraits du roman), tout comme la bande-annonce concoctée pour le promouvoir m’avaient mis l’eau à la bouche. Avec tant d’attentes, le risque de déception était plus élevé que la moyenne…et bien non ! Ce roman vaut vraiment le coup !
Cet ovni est assez difficile à résumer (et ce serait dommage de vous gâcher toutes les bonnes surprises du livre), mais je vais tout de même tenter de vous faire un « pitcheuh », comme dirait l’auteur. Rolland Auda met en scène une galerie de personnages :
Diego, le gamin des rues qui parle le Ouinche (mélange d'occitan, verlan, anglais, et d'autres encore!) et qui t’emmerde ;
Orson et Rita, les héritiers des puissants de la ville, qui se prennent pour Bonnie and Clyde ;
Dédé la Françouille, journaliste gouailleur, toujours accompagné d’un hérisson de compagnie ;
Le Dévastateur, qui rend la justice divine affublé d'un masque de catcheur ;
Anémia, féline jusqu’au bout des ongles
… et bien d’autres encore !
Pour les réunir, deux évènements centraux : le mariage méga-médiatique d’Orson et Rita, et une enquête sur des meurtres en série frappant les gamins des rues.
Rolland Auda tisse sa toile, et maîtrise impeccablement la narration de son histoire. Suspense, surprises, action, tout s’enchaîne avec naturel. Rolland Auda n’est plus seulement un auteur avec ce roman, mais un metteur en scène : son écriture évocatrice permet au lecteur de visualiser l’action, et il maintient une tension dramatique tout au long du roman (difficile de le lâcher !). Il joue avec des références cinématographiques, musicales, religieuses, philosophiques…mais également avec la mise en page de son roman, glissant ça et là quelques planches de bandes dessinées, enregistrements sonores, notes gribouillées sur un calepin de journaliste, et même un petit atelier d’écriture !
Petit bémol, le Ouinche parlé par les enfants des rues peut décourager le lecteur qui piétine sur les mots (mais en vérité, on s’y habitue assez vite !). Et enfin, de manière toute personnelle, j’admets ne pas avoir suffisamment de culture cinématographique pour apprécier pleinement les trouvailles de l’auteur, et il peut être assez frustrant de passer à côté. Néanmoins, « Le Dévastateur » est un roman à lire, pour son audace, son punch, son suspense, et toutes sortes d’autres ingrédients. Ouvrez grand les mirettes, la séance commence !
Petit bonus, pour accompagner votre lecture : la playlist du Dévastateur !
Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
En guise de mise en bouche, une déclaration d’amour en Ouinche :
« C’est l’amour, drolla, qui m’a chouchouigné d’venir lo… L’amour, y m’a prêté sa bola, et j’y ai baillé mes œillères ! …. Mire, la mer ! Kodak, j’suis po un pilote de cargo, beute si t’étais perdue piou loin que l’horizon, je risquerais mon tafanari au milieu des rascasses, et j’raiderais hasta l’Africa pour manjuquer une drolla pareille ! »
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