[Le livre de poche jeunesse, 2011]
Cela fait maintenant un petit moment que j’ai envie de découvrir la saga 16 lunes, notamment « à cause » de l’avis très enthousiaste de Vanessa-Alohomora. L’avis plus récent de Floly et l’organisation d’un book club autour de ce titre sur Livraddict m’ont décidée à le lire enfin.
Résumé
Ethan, âgé de 16 ans, vit dans la petite ville de Gatlin aux Etats-Unis. Une ville petite, étriquée, où tout le monde s’observe et où la majorité de la population vit encore dans le souvenir de la Guerre de Sécession. Une ville qu’Ethan rêve de quitter un jour. Depuis que sa mère est morte, les jours défilent, monotones, entre son père qui ne sort jamais de sa chambre, sa gouvernante qui veille sur lui et les longues journées au lycée. Jusqu’à ce qu’une nouvelle arrive en ville et bouleverse tout. Une fille qu’il a déjà rencontrée en rêve et qui semble capable de déclencher des intempéries. Une fille frappée d’une malédiction.
Une intrigue lente, mais un univers intéressant
Les 200 premières pages ont été assez longues à lire, l’intrigue étant lente à se mettre en place. Autant vous prévenir tout de suite, il n’y a pas énormément d’action dans ce roman, mis à part à la fin. Une grande partie du roman tourne autour de la vie de lycéens d’Ethan et Lena. Mais mon intérêt a été éveillé lorsque l’univers des enchanteurs et leurs pouvoirs ont commencé à être développés, j’ai bien aimé cette mythologie de la Lumière et des Ténèbres. Globalement, les phénomènes magiques qui émaillent le livre sont intéressants. Voilà pourquoi, malgré la lenteur des évènements, ce premier tome m’a intéressée.
Les choses s’accélèrent à la fin du roman, plusieurs évènements importants ont lieu, et l’on sent se dessiner des choses intéressantes pour la suite de l’histoire. De plus, certains mystères restent préservés, notamment sur les pouvoirs dont Ethan semble doté. Il n’en fallait pas plus pour me donner envie de découvrir le second tome, ce que je ferai sans doute d’ici quelques mois.
L’Amérique profonde
La ville de Gatlin est pratiquement un personnage à elle toute seule. C’est une ville qui vit dans le souvenir de la Guerre de Sécession, dont elle a souffert. J’ai d’ailleurs aimé les références à ce conflit faites tout au long de ce roman, cette dimension historique.
Mis à part cela, comme dans toutes les petites villes, tout le monde se connaît, et tout nouvel arrivant est voué à être à tout jamais un étranger. Au lycée, tout le monde s’observe, chacun a une position sociale bien définie, et personne ne doit pas dévier de son rôle. Cet aspect de « vie dans une petite ville de l’Amérique profonde » est intéressant et bien exploité, bien que légèrement caricatural par moments.
La romance
Concernant la romance présente dans ce roman, elle est plutôt bien faite. Nous n’échappons pas à un traditionnel « coup de foudre » et à quelques petites niaiseries, mais cela ravira la midinette qui est en nous. En tout cas, c’est une romance assez crédible, à la fois pudique et passionnée, et qui n’a rien de simple. Je suis très curieuse de voir comment elle évoluera par la suite.
Les personnages
Le personnage d’Ethan est assez attachant. Cela change d’avoir un héros masculin adolescent dans une saga fantastique. De plus, c’est un garçon qui a des valeurs, la tête sur les épaules. Il est intelligent et déterminé. Enfin, il évolue au cours du roman, apprenant notamment à se détacher du regard d’autrui.
Léna est plus complexe, elle est changeante, instable et ambiguë. Elle est perdue, et ne sait pas vraiment ce qu’elle veut ni pour elle-même, ni pour les autres. Elle reste néanmoins une jeune fille de presque 16 ans, qui rêve d’un petit-ami l’emmenant au bal et lui offrant des bijoux. Mais c’est surtout son côté ténébreux qui m’a plu, et je suis curieuse de la voir se débattre avec cet aspect de sa personnalité dans le deuxième tome.
Enfin, il y a une multitude de personnages secondaires intéressants : Link, l’ami fidèle, Amma la gouvernant bougonne mais aimante, la bibliothécaire Marian, la famille haute en couleur de Léna, ou les trois grands-tantes un brin gâteuses d’Ethan.
L’écriture
Je ne sais pas de quelle manière les deux auteurs, Kami Garcia et Margaret Stohl, se partagent le travail d’écriture, mais le roman est agréable à suivre. Les descriptions sont parlantes, sans être trop longues. Les dialogues sont naturels et empreints d’humour. Il y a un vrai travail avec la langue et les mots, notamment dans le « Livre des lunes » et la poésie qu’écrit Léna.
En quelques mots
En résumé, c’est donc un premier tome plutôt réussi pour cette saga. L’intérêt suscité par l’univers développé et la mythologie des enchanteurs compense la lenteur de l’action. Le tout est plutôt bien écrit, avec des personnages intéressants et en pleine évolution. Je découvrirai avec plaisir le deuxième tome.
Enfin, si vous avez lu 16 lunes, je vous invite à venir en discuter demain soir, entre 18h et 23h sur Livraddict, à l’occasion du Book Club.
Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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Ce roman fait partie du challenge :
Où sont les hommes ? : lecture n°10
Ethan est un prince charmant en devenir, je suis curieuse de voir ce qu’il deviendra dans les prochains tomes…
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« Connaissez-vous l’expression « le ciel m’est tombé sur la tête » ? Elle est vraie. A l’instant où Léna avait fait demi-tour pour venir s’échouer en pyjama mauve sur mon seuil, c’est ce que j’avais ressenti. Je m’étais douté que quelque chose allait arriver ? J’ignorais seulement que j’éprouverais cette émotion-là. Depuis, je n’avais envie que de deux choses : être en sa compagnie et être seul, de façon à m’extirper tout ça de la tête. Les mots me manquaient pour décrire ce que nous étions. […] Alors, pourquoi étais-je obsédé par elle ? Pourquoi étais-je soudain plus heureux dès que je la voyais ? J’avais l’impression d’avoir la réponse, peut-être, mais comment m’en assurer ? […] Les mecs ne parlent pas de ce genre de choses. Les mecs se bornent à subir le fardeau du ciel. »
« Le message était aussi clair que si ma mère avait été avec nous et l’avait prononcé à voix haute.
APPELLE TOI TOI-MEME.
Ces mots s’adressaient forcément à Léna.
Ma mère était présente, sous une forme autre, dans un univers autre. Elle était toujours ma mère, même si elle n’existait plus que par le biais des livres, des serrures, du parfum des beignets de tomate et de l’odeur du vieux papier. Elle vivait. »
J'ai été vraiment gênée par la lenteur de ce début de roman et je l'ai finalement posé sans le finir, mais à lire ta chronique je me dis que finalement je vais le remettre dans ma PAL et persevérer pour le lire en entier !
RépondreSupprimerPourquoi pas oui, l'action ne décolle pas vraiment, ça reste assez lent, mais dès que l'on commence à aborder les enchanteurs et leur magie, cela devient plus intéressant !
SupprimerJe ne t'oublie pas j'ai juste peu de temps pour beaucoup de choses xD
RépondreSupprimerAlors, tu as quand même aimé et c'est le moins bon des trois sortis donc c'est quand même positif ! :D J'ai bien aimé ton idée de dire que Gatlin est un personnage à elle seule, ça me fait penser à Shakespeare dans Lily Bard ou Bon Point dans LCDS !
Belle analyse :p
Bizoo
Merci :)
SupprimerJe te comprends, moi aussi je cours sans cesse après le temps en ce moment, donc tu ne seras pas blâmée !
Oui, j'ai bien aimé et je suis curieuse de la suite, malgré les longueurs.
Ben voui c'est ce que tu disais ! Alors ça va mieux, tu as eu ta soutenance ?
SupprimerLe 2 est étrange mais je l'ai lu dans des circonstances difficiles pour être objective et le 3ème m'a vraiment emballée !
Oui, cela fait maintenant 10 jours que j'en ai terminé, ça fait du bien ! Mais j'ai accumulé tellement de trucs à faire en retard que je n'ai pas encore touché terre depuis ;)
SupprimerTu m'intrigues, il va falloir que je sorte 17 lunes de ma PAL. Par contre, pour le 3e, soit j'attendrais la sortie poche, soit je le prendrai à la bibliothèque.
Comme je comprernds *-* bon ça doit aller mieux à présent !
SupprimerJe lirai ton avis sur 17 avec plaisir :D Bizoo