Quatre filles et un jean, tome 5 : Quatre filles et un jean pour toujours

[Gallimard jeunesse, 2012]

*Attention, il s'agit du 5e tome d'une série, présence de spoilers sur les tomes précédents*

Voici quasiment un an que j’ai commencé à lire la saga « Quatre filles et un jean » d’Ann Brashares en lecture commune sur Livraddict. J’ai dévoré tous les tomes, Le premier été, Le deuxième été, Le troisième été, Le dernier été. J’étais donc extrêmement curieuse de découvrir les filles à l’âge adulte dans le 5^e tome paru récemment.

Résumé

Les quatre amies abordent désormais la trentaine, et leur vie ne ressemble pas forcément à ce qu’elles avaient imaginé : Carmen mène une vie de paillettes à New-York, Bridget ne cesse de traîner Eric d’une nouvelle maison à l’autre sans parvenir à se fixer, Lena se cache du reste du monde sans vivre sa vie et Tibby est partie à l’autre bout du monde, en Australie. Aussi, quand cette dernière les invite toutes à la rejoindre en Grèce, ses trois amies ne tiennent plus en place, cette rencontre est vitale, elles en ont besoin. Pourtant, rien ne se passera comme prévu…

Un tome lourd en émotion

Je dois dire que ce tome m’a vraiment surprise au niveau des émotions que le lecteur doit endurer, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai lu. Je croyais assister aux retrouvailles chaleureuses de nos quatre amies à l’âge adulte, et j’ai été « cueillie » par la première centaine de pages véritablement apocalyptique. J’avoue même en avoir voulu à l’auteure de m’avoir gâché mon plaisir de les retrouver ! Préparez la boite de mouchoirs et apprêtez-vous à affronter le chagrin et le mal être des filles de septembre.

L’absence

Contrairement aux autres tomes où les quatre filles sont constamment en lien, elles vivent ici leur vie chacune de leur côté, sans communiquer entre elles. Pourtant, elles pensent beaucoup les unes aux autres, tout les ramène à leurs trois amies, qu’elles le veuillent ou non. Après le choc initial, il est intéressant de les voir se démener et revenir tout doucement les unes vers les autres. On comprend peu à peu où l’auteure voulait en venir et on ne peut qu’admirer cette amitié qui sait aussi survivre à l’absence. La fin est très belle, bien que beaucoup trop rapide à mon goût, je dirais même un peu bâclée.

Les personnages

Les quatre filles ont changé, et pas forcément dans le bon sens. Carmen s’est perdue dans sa vie d’actrice. Pendue à son iphone, elle a oublié certaines des valeurs qui la constituaient et on ne la reconnaît plus vraiment, en tout cas au début. Lena s’est de nouveau renfermée sur elle-même. Quant à Bridget, les années ne l’ont pas apaisée, même si Eric reste solidement à ses côtés. Seule Tibby a véritablement gagné en sagesse, et ce sera à elle de les réunir et de leur rappeler qui elles sont. Nous retrouvons également des personnages de la saga comme Kostos, Brian, Effie… Et quelques nouveaux très attachants.

L’écriture

Le style d’Ann Brashares reste fidèle à lui-même, la lecture est fluide et les émotions sont très bien restituées. Il y a dans ce tome un peu moins d’humour que dans les précédents, le ton est plus grave, plus adulte. Mais cela reste un plaisir de la lire.

En quelques mots…

Ainsi, si vous voulez découvrir les quatre filles de septembre à l’âge adulte, vous serez forcément tentés de découvrir ce cinquième tome. Je ne vous le déconseillerais pas, loin de là, mais attention, vous n’en sortirez pas indemnes et passerez par des émotions fortes. Soyez prévenus, ce sera dur ! Je préfère vous faire un peu « peur », car pour ma part j’ai assez mal vécu la mauvaise surprise du début du livre, je crois que j’aurais préféré savoir dès le départ et que cet évènement soit inscrit sur la 4^e de couverture…mais l’éditeur en a décidé autrement, donc, vous découvrirez cela par vous-mêmes ! Merci à Harmo20 pour l’organisation de cette lecture commune.

Vous pouvez découvrir ici les avis de mes camarades de lecture : Harmo20 (organisatrice), Lilli, …

Note : 4,5/5

Stellabloggeuse

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"Elle se réjouissait que Krista soit restée à Charleston, dans une belle maison avec une grande salle à manger à quelques kilomètres de chez son père, qu'elle lui donne des petits-enfants et qu'elle veille sur lui. Elle lui en était reconnaissante. [...] Aussi terrible que cela paraisse, c'était un juste retour des choses, finalement. Quand Carmen était petite, son père avait joué un rôle assez virtuel dans sa vie. Maintenant, elle n'était qu'une fille virtuelle pour lui."

"Elles auraient du être ensemble. Elles étaient nées ensemble. Elles avaient grandi ensemble. Elles auraient dû se marier en même temps, ou à peu près. Elles auraient du avoir des enfants au même moment. Elles auraient dû pouvoir se lamenter ensemble sur les bouffées de chaleur de la ménopause, se moquer ensemble des femmes qui abusaient des liftings, devenir grand-mères ensemble et mourir toutes les quatre à plus ou moins dix-sept jours d'intervalle. Voilà comment cela aurait dû se passer. Carmen avait l'impression qu'il y avait eu une erreur dans le processus, un raté dans la chaîne et qu'il suffisait d'en informer la personne responsable pour que tout s'arrange. Sauf que cette erreur était irréparable, non ? Elles n'étaient plus sur la carte ; elles étaient passées dans un autre univers, inférieur, étranger, un univers auquel elles n'étaient pas du tout adaptées."

"On pense toujours qu'on a le choix entre aller de l'avant ou faire du surplace, mais c'est faux. Tant que le coeur bat, que le sang coule dans les veines, que l'air emplit les poumons, on avance. Le pincement au coeur qu'elle éprouvait en pensant à *** n'était pas loin de l'envie. On ne peut pas faire du surplace, sauf si on est mort, pourtant Dieu sait que Lena avait essayé. [...] Elle ne savait pas comment vivre dans ce monde. Mais avait-elle seulement le choix?"