[Christian Bourgeois, 2013]
« Esprit d’hiver » de Laura Kasischke est l’un des titres de la Rentrée littéraire 2013 qui m’a immédiatement attirée, lorsque j’en ai découvert le résumé et que j’ai eu l’occasion de lire un extrait du début du roman. Aussi, quand il a été proposé lors que l’opération « Matchs de la Rentrée littéraire » de Price Minister, je n’ai pas hésité beaucoup avant de le sélectionner.
Résumé
C’est le matin de Noël. Holly a dormi trop tard et se réveille avec une idée fixe : quelque chose les a suivis depuis la Russie, une quinzaine d’années auparavant, lorsqu’ils ont ramené avec eux leur fille adoptive, Tatiana. Comme pour lui donner raison, la journée prend rapidement une tournure étrange : son mari Eric doit emmener ses parents aux urgences, un blizzard terrible se lève, et les invités se décommandent les uns après les autres. Tatiana, pour sa part, a un comportement des plus étranges, incohérent et agressif. Mère et fille vont pourtant se retrouver en tête à tête toute la journée…
Un huis-clos pesant mais bien mené
L’intrigue de ce roman se déroule ainsi à huis-clos, dans une ambiance qui devient rapidement pesante. L’auteure parvient à créer un malaise qui va crescendo, avec des évènements étranges qui confinent parfois au fantastique. Pourtant, tout trouve son sens à la fin du roman, toutes les pièces s’emboîtent enfin, et le lecteur se rend compte qu’il avait, depuis le départ, tous les éléments nécessaires pour comprendre le fin mot de l’histoire, et qu’il n’a rien vu venir !
Entre-temps, l’ambiance se fait lourde et l’action est quasiment inexistante, l’auteure se focalise sur la psychologie, sur les rapports entre ses deux personnages. Amateurs de livres « qui bougent », passez votre chemin ! Néanmoins j’ai apprécié cette tension psychologique, et suffisamment intriguée par les mystères soulevées par l’auteure pour aller avec intérêt jusqu’au bout de ma lecture.
Les personnages
Les deux personnages ne sont pas particulièrement attachants. Holly est une mère excédée, qui a du mal à passer le cap de l’adolescence de sa fille. Elle se montre parfois étrangement détachée vis-à-vis d’elle, finissant par reconnaître qu’elle n’était peut-être pas faite pour devenir mère. Quant à Tatiana, elle se montre lunatique et a des réactions excessives, j’ai eu du mal à suivre ses changements d’humeur. Les rapports entre les deux personnages m’ont vraiment mise mal à l’aise.
L’écriture
Prise dans l’ambiance et dans la tension du roman, j’avoue ne pas avoir fait très attention au style, il m’est donc difficile de le commenter. Je dirais qu’il ne m’a pas posé de difficulté particulière, mais qu’il n’a rien d’inoubliable. L’intérêt de ce roman réside davantage dans la narration.
En quelques mots…
Ainsi, c’est une lecture assez déconcertante. L’auteure réussit à merveille a créer le malaise et mène son intrigue de manière très intelligente. En revanche, je ne dirais pas que j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à la lecture, plutôt une sorte de fascination morbide. Je remercie en tout cas Price Minister pour cette découverte !
Note : 15/20 (note sur 20 pour départager les titres des « Matchs de la Rentrée littéraire »)
Stellabloggeuse
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« C’était quelque chose que Holly avait su, apparemment, au plus profond de son cœur, ou de son inconscient ou quel que soit l’endroit où ce genre d’information se terre à l’intérieur d’une femme, à son insu, pendant des années, jusqu’à ce qu’un évènement lui fasse prendre conscience qu’elle a oublié, ou refoulé, ou…Ou bien était-ce une chose qu’elle avait volontairement ignorée ? A présent elle s’en apercevait : Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux ! »
« Et, plutôt que d’être une déception pour Holly, le fait que Tatiana ne soit pas parfaite s’était révélé si doucement alors qu’elle grandissait, que cela l’avait rendue encore plus magique aux yeux de sa mère. »
L'auteure confirme avec ce dernier roman son talent. Elle n'hésite pas à se renouveler. Nous sommes là dans un roman d'ambiance avec un suspence qui fait comme un courait d'air glacé dans le dos. Elle maîtrise l'art de la narration, c'est certain !
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