[Michel Lafon, 2013]
*Attention, il s’agit du second tome d’une saga, présence de spoilers sur le tome précédent*
Souvenez-vous, l’année dernière, j’avais beaucoup aimé « 49 jours », de Fabrice Colin, premier tome d’un dyptique à l’atmosphère de fin du monde intitulé « La dernière guerre ». J’avais beaucoup apprécié ce roman au carrefour de la fantasy et de la science-fiction. Aussi, j’étais impatiente de découvrir « Seconde vie », le second et dernier volet de la série.
Résumé
Rain a quitté Paris pour se rendre à Saint Gervais en Haute Savoie, où Floryan lui a donné rendez-vous devant une chapelle. Elle s’installe au sein d’un groupe de rescapés, dans une zone contrôlée par l’armée rouge. Mais deux garçons peuvent être potentiellement la réincarnation de Floryan : Anthony et Elliot. Finalement, c’est tous ensemble qu’ils essaieront d’enrayer la fin du monde et de retrouver la trace de l’antidote qui permettrait aux femmes d’avoir de nouveau des enfants.
Un roman plus orienté SF
Dans le premier tome, l’auteur s’amusait à brouiller les frontières entre les genres. Ici, ce n’est pas du tout le cas. En effet, la quasi-totalité de l’intrigue se déroule sur Terre, seules quelques pages sont consacrées à l’Intermonde ou Monde Second, l’aspect « fantasy » est donc absent. Nous sommes ici dans un roman davantage orienté science-fiction, avec entre autres un train ultrafuturiste qui traverse l’Atlantique ou des techniques de « hacking » étonnantes.
Une intrigue inégale
Il m’a semblé que l’intrigue mettait du temps à démarrer véritablement. Le problème, me semble-t-il, tient à ce que l’histoire est racontée du point de vue de Rain. Cela oblige Eliott, qui se prétend la réincarnation de Floryan, à résumer l’ensemble de sa vie, ce qu’il fait dans un texte que Rain lit sur une tablette numérique. Tout cela m’a semblé assez fastidieux. Après 200 pages, l’action décolle enfin et j’ai tourné les pages avec une plus grande hâte, même si dans l’ensemble, je pense que l’histoire aurait été plus palpitante racontée du point de vue d’Eliott.
Néanmoins, je dois dire que la fin m’a frustrée, dans le sens où ce n’est pas une « vraie fin » : l’auteur se contente de faire un bond dans les temps de quelques semaines, et de résumer sur deux pages le dénouement de l’intrigue, comme s’il avait créé une intrigue trop complexe pour arriver à la résoudre assez rapidement. J’aurais pourtant préféré une vraie fin, imaginative et fouillée, quitte à ce que le roman fasse 600 pages.
Les personnages
Rain est une jeune fille plutôt sympathique, mais je ne me suis pas véritablement attachée à elle. Il m’a été assez difficile d’adhérer à son point de vue après avoir été habituée à celui de Floryan, elle m’est restée assez étrangère, je n’ai pas l’impression de vraiment la connaître. J’ai eu beaucoup plus d’affection pour Eliott, la tête brûlée, prêt à tout pour contrecarrer les plans des Elohims. Quant à Anthony, il m’a agacée, à part créer un triangle amoureux, je n’ai pas bien saisi l’utilité de son personnage.
L’écriture
En tout cas, j’ai retrouvé avec plaisir la plume de Fabrice Colin, très agréable. La fantasy étant absente, il y a moins de belles « envolées » dans ce tome, mais son écriture reste intéressante tout en étant abordable pour des adolescents.
En quelques mots…
Ainsi, j’ai passé un bon moment avec ce roman de science-fiction qui, après un démarrage un peu poussif, devient très intéressant. Mais je dois m’avouer un peu déçue, principalement parce que le premier tome était excellent, et que celui-ci n’est malheureusement pas aussi bon, peut-être écrit un peu trop vite. Mes deux principaux regrets sont que l’on n’ait pas gardé le point de vue de Floryan et que la fin soit trop rapide. Cependant, cela reste un bon roman et je remercie les éditions Michel Lafon pour cette lecture. Et je compte bien continuer à découvrir Fabrice Colin, et notamment ses romans policiers, l'année prochaine.
Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Beaucoup de nos semblables ont cru que le monde périrait avec eux. Pense aux Romains lors des invasions barbares, par exemple. Aux juifs pendant l’Holocauste. Aux Russes déportés par Staline. Nous sommes tous des histoires, conclut-il. Des malheurs en mouvement. Et pourtant, nous avançons. »
« Il était de bon ton, à cette époque (et je me souviens de discussions entre leurs amis, des conversations sérieuses qu’ils me pensaient sans doute trop jeune pour comprendre), de se montrer réservé à l’égard de l’idée même d’enfant. « Quel avenir avons-nous à leur offrir ? » répétait mon père. Mais c’était prendre le problème à l’envers. Le monde de demain, ce sont les enfants qui le fabriquent. « Regardez ! ai-je envie de crier à ce couple maussade sur le trottoir, à cet ado maigrichon voûté sur son smartphone, à cette vieille femme qui grimace en portant ses courses, regardez, et écoutez : il manque quelque chose, vous ne vous en rendez pas compte ? Il manque les rires et l’insouciance, les sprints fous et les bouderies, il manque les larmes de crocodile, la magie et les bulles de savon, et nous allons mourir de toute cette tristesse, le monde ne se fera pas sans eux. »
« Mais regarde le monde. Regarde les guerres, les vagues géantes, les révolutions. Nous sommes ici, près d’une petite maison dans les bois, avec un homme qui détient la clé de l’avenir du monde et que nous sommes seuls à connaître. Pourquoi nous priverions-nous d’être fous ? »
Dans la mesure où j'aime beaucoup la science-fiction et le fantastique et "très peu" la fantasy, ce tome risque de me plaire beaucoup plus que le précédent (que j'avais déjà bien aimé). Dans "49 jours" j'avais particulièrement apprécié les passages qui se déroulent sur Terre, ce qui t'a rebuté devrait donc faire mon bonheur ! :)
RépondreSupprimerAlors il devrait te plaire, je te souhaite une bonne lecture !
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