samedi 22 mars 2014

La jeune fille à la perle, de Tracy Chevalier : un roman minutieux et délicat


Cela faisait déjà un petit moment que des admirateurs/trices des romans de Tracy Chevalier, notamment Juliah, m’encourageaient à découvrir cette auteure. J’ai donc commencé par son roman le plus célèbre « La jeune fille à la perle », dans l’idée de visionner ensuite son adaptation cinématographique.

Résumé

Dans la Hollande du XVIIe siècle, au sein de la paisible ville de Delft, la famille de Griet rencontre des difficultés financières depuis que son père, qui était faïencier, a été rendu aveugle par l’explosion de l’un de ses fours. Agé de dix-sept ans, Griet doit se résigner à devenir servante. Elle est embauchée par la famille du peintre Vermeer, dans le quartier catholique de la ville. Griet doit faire face à un nouveau milieu, une nouvelle religion, un travail épuisant et la perfidie de l’une des enfants de la maison. Elle trouve cependant du réconfort dans l’attention que lui accorde le peintre, qui la fait peu à peu entrer dans son univers.

Le réalisme historique et artistique

J’ai apprécié ce roman pour la minutie du travail historique et artistique. En effet, le contexte historique et les nombreux passages dédiés à la peinture sont restitués avec beaucoup de réaliste. On s’y croirait, véritablement, et c’est là la grande force de ce roman. On fait réellement partie de la ville, on visualise sa place du marché, son cours d’eau. On a la sensation de voir Griet réaliser ses tâches ménagères. Les passages dédiés à l’activité de peintre de Vermeer m’ont particulièrement plu et cela donne envie de voir ses tableaux.

Un manque d’émotions

En revanche, si j’ai aimé le roman et que j’ai eu la sensation d’en voir défiler les images devant mes yeux, je n’ai ressenti aucune émotion particulière, même devant les passages tristes. La raison en est simple, je ne me suis attachée à aucun des personnages, j’y reviendrai plus bas. De plus, le début du roman suggère que Griet a des petits problèmes psychologiques, des sortes de toc, une peur des gens. Or, dès lors qu’elle travaille chez les Vermeer, cela disparaît complètement, ce que j’ai trouvé un peu étrange.

Les personnages

Comme je le disais un peu plus haut, aucun personnage n’a suscité ma sympathie. Griet est très neutre tout du long, presque froide, elle calcule beaucoup et presque rien ne l’atteint vraiment. Le peintre Vermeer est profondément égocentrique, sa femme Catharina et la bonne Tanneke sont jalouses, la famille de Griet est rigide et méfiante. Seul le boucher Pieter apporte un peu de sincérité et de spontanéité là-dedans.

L’écriture

J’ai apprécié l’écriture (la traduction) de Tracy Chevalier, à la fois simple, délicate et précise. Elle parvient à recréer une ambiance, une époque. En revanche, puisqu’on parle de la forme, je regrette que l’édition Folio que j’ai eu en main comporte pas mal de coquilles.

En quelques mots…

Ainsi, j’ai apprécié ce roman de Tracy Chevalier pour la précision de son contexte historique et des passages dédiés à la peinture, et pour son style agréable. Je n’ai, en revanche, pas adhéré à ses personnages et n’ai de fait pas ressenti d’émotion particulière à la lecture. Néanmoins, je suis contente de cette découverte.

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse

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« Toutes ces années passées à aller chercher de l'eau, à essorer des vêtements, à laver par terre, à vider des pots de chambre, sans espoir d’entrevoir la moindre beauté, couleur ou lumière dans ma vie, défilèrent devant moi comme une immense plaine, au bout de laquelle on apercevait la mer sans jamais pouvoir l'atteindre. S'il m'était plus possible de travailler avec les couleurs, s'il ne m'était plus possible d'être auprès de lui. je ne savais comment je pourrais continuer à travailler dans cette maison. »

« -Votre maître est un homme exceptionnel. Ses yeux valent des monceaux d'or mais parfois il voit ce monde tel qu'il voudrait qu'il soit et non tel qu'il est vraiment; Il ne comprend pas que son idéalisme puisse affecter son entourage. Il ne pense qu'à lui-même et à son travail et non pas à vous. Vous devez donc veiller à rester vous-même.
-A rester une servante ?
-Non ce n'est pas ce que je voulais dire. Les femmes qu'il peint deviennent prisonnières de ce monde. Vous pourriez vous y perdre. » 

12 commentaires:

  1. Ah tiens il est dans ma wish-list, je pensais effectivement retrouver des émotions assez fortes... bon et bien on verra ! :)

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    1. Il vaut la peine d'être lu même si j'ai été un peu déçue par les personnages. Le contexte historique et artistique est très réaliste

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  2. Ma lecture de ce roman remonte à quelques mois déjà, mais ce dont je me souviens bien c'est d'avoir apprécier la partie "artistique" où il est question de peinture, de fabrication des couleurs. Cela m'avait donné envie de ressortir les pinceaux :p
    C'est vrai que les personnages ne sont pas les plus attachants qui soient. En tout cas, c'était agréable de découvrir Vermeer et "ses oeuvres" grâce à cette histoire.

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    1. Oui, j'ai adoré tous les passages dédiés à la peinture, et cela donne vraiment envie d'aller voir les tableaux de Vermeer

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  3. J'ai adoré le film et deux autres livres de l'auteur. Je compte bien lire celui-ci même si ton avis est mitigé !

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    1. Il vaut vraiment le détour et mérite d'être lu, j'ai beaucoup aimé même si je n'ai pas pu m'attacher aux personnages

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  4. Un livre que j'ai beaucoup aimé, un immense coup de coeur !

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    1. Je ne suis pas aussi enthousiaste, mais j'ai beaucoup aimé tout ce qui touche à la peinture et la minutie du contexte historique

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  5. Coucou Stella, La jeune fille a la perle j'en ai beaucoup entendu parler aussi au cours du club de lecture l'année dernière. Je note que ton avis quoique bon sur le plan historique n'est pas aussi entousiasme que les autres. :)
    A bientôt.

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    1. J'en attendais peut-être un peu trop après tous ces avis enthousiastes justement ;) Mais ma réserve ne concerne vraiment que les personnages, j'ai beaucoup aimé le reste. Merci d'être passée, à bientôt :)

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  6. Je l'ai lu il y a deux ans (ce fut ma dernière lecture de 2011 en fait) et j'avais beaucoup aimé. C'est vrai qu'il y a parfois un manque d'émotion mais cela ne m'avait pas gênée.

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    1. J'ai beaucoup aimé aussi, c'est un roman très délicat et minutieux. Le manque d'émotion empêche simplement que ce soit un coup de coeur ou une lecture qui m'ait vraiment emportée

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