Année : 2016
Pagination :
98 p.
Public
visé : Adolescents,
à partir de 15 ans
Résumé :
Lors d'un déjeuner dominical avec sa famille, Amande, trentenaire et
célibataire, constate que l'atmosphère est encore plus tendue et glaçante que
d'habitude. Soudain, la révélation tombe : son neveu de 15 ans, Tom, le seul
des siens dont elle se sente proche, a embrassé un garçon. Ses parents sont
horrifiés et son grand-père le gifle. Amande décide alors d'écrire, pour Tom
autant que pour elle, un épisode déterminant de sa propre adolescence.
Car c'est sa propre histoire qui se répète à travers cette gifle :
lorsqu'à 15 ans, dans les années 90, elle-même est tombée amoureuse d'une
fille...
Ce que j’en pense :
Voilà un petit roman qui a tout d’un grand car il aborde beaucoup de
thèmes importants : la famille, l’intégration, le corps, l’homosexualité…
Avec délicatesse, l’auteure nous raconte un moment de bascule où son
héroïne, adolescente, réalise qu’elle est attirée par les filles. Le choix de
ce moment charnière explique que le roman soit si court : nous ne saurons
presque rien du futur de cette jeune fille, l’histoire est concentrée sur
quelques mois, ce qui peut être un peu frustrant !
Mais cet événement est raconté avec délicatesse et sobriété, dans un
style que j’ai beaucoup apprécié, une belle écriture qui reste accessible. J’ai
particulièrement apprécié la manière dont est utilisée la laverie des parents
d’Amandana, dans un parallèle avec le corps et l’esprit, et tout le passage
concernant l’opéra.
J’ai été en revanche un peu moins convaincue par la mise en abyme avec
le neveu d’Amande, un peu surfaite et peu utile selon moi.
Les
+ : l’écriture,
la place de la laverie dans l’histoire
Les
- : la mise en
abyme avec le neveu
Appréciation : 3,5/5
Stellabloggeuse
--------
« Je voulais
juste museler ce monstre qui mord au ventre. Ce monstre, on l’appelait le
désir. J’avais quinze ans et je n’en savais rien. Le lit de mes parents n’était
jamais défait. Tout était en ordre, les machines tournaient toutes dans le même
sens. Elles virginisaient les vies de tous qui avaient fourré dans leurs
gueules leur linge sale. C’est ça que je regardais depuis ma naissance. J’avais
appris à marcher dans cette salle, j’avais appuyé mille fois mes mains et mon
nez contre ces hublots. Je voyais se faire le propre, c’était tout l’héritage
de ma mère, les corps n’avaient pas d’odeur, la famille n’avait pas d’histoire,
les enfants n’avaient pas de sexe. Le monstre était dans ma tête. Il suffisait
de ne plus désirer. Prendre la peau pour ce qu’elle est – un vêtement qu’on
lave comme un autre. Oublier qu’elle peut être cette surface d’échange
vertigineuse avec le vent, la chaleur, l’eau. Avec les autres. »
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