Editeur : Grasset
Année : 2016
Pagination :
488 p.
Public
visé : Adultes
« La première chose que je vis d’elle fut sa cheville,
délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… »
Cette jeune
femme qui descend l’escalier d’un restaurant de Manhattan, élégante, rieuse,
assurée, c’est Rebecca Lynch. Werner Zilch, qui l’observe, ne sait pas encore
que la jeune artiste est aussi une richissime héritière. Werner n’a pour lui
que ses yeux bleus délavés. Son nom étrange. Et une énergie folle : enfant
adopté par un couple de la classe moyenne, il rêve de conquérir New-York avec
son ami Marcus.
Werner poursuit Rebecca, se donne à elle, la prend : leur
amour fou les conduit dans la ville en pleine effervescence au temps de Warhol,
Patti Smith et Bob Dylan… Jusqu’au jour où Werner est présenté à la mère de
Rebecca, Judith, qui s’effondre en le voyant. Ainsi se rouvre le dossier
douloureux des origines de Werner. Qui Judith a-t-elle reconnu dans ces traits
et ces yeux presque gris ? Quels souvenirs hideux cache-t-elle sous ses
bracelets d’or ?
Ce que j’en pense :
J’avais adoré « Fourrure »
d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre, mon livre préféré en 2010. Cela faisait déjà 6
ans qu’elle n’avait rien publié, et j’ai été très heureuse de la voir revenir
avec « Le dernier des nôtres ».
Ce roman tourne autour d’un personnage charismatique, Werner Zilch, un
jeune homme d’affaire ambitieux, en train de vivre le rêve américain et de
bâtir sa fortune de ses propres mains. Werner est un personnage difficile à
comprendre, peu sympathique au premier abord avec ses dents longues et sa
légèreté vis-à-vis des femmes, mais en apprenant à le connaître on l’apprécie davantage.
L’auteur alterne des chapitres sur le présent de Werner, dans les
années 1970 à New York, autour de sa relation tumultueuse avec la mystérieuse
Rebecca, et ses origines, qui trouvent leur source dans une Allemagne en pleine
débâcle, en 1945.
L’intrigue est habilement menée, on a hâte de connaître le fin mot de
l’histoire. Il y a des choses intéressantes, notamment sur la position délicate
des scientifiques dans la seconde guerre mondiale. J’ai moins aimé le côté « rêve
américain » très présent, l’hommage au Manhattan des artistes, ou même la
fin du roman un peu trop heureuse.
Ainsi, dans l’ensemble, j’ai apprécié ce roman d’amour où s’invite l’Histoire,
même s’il ne m’a pas emportée comme l’avait fait « Fourrure ». Le grand prix de l'académie française qu'il vient de recevoir, ainsi que sa sélection dans la liste finale du Renaudot lui promettent en tout cas un joli parcours.
Les
+ : le côté
historique
Les
- : trop de rêve
américain
Appréciation : 3,5/5
Stellabloggeuse
Le résumé ne me donne pas tellement envie, mais l'aspect "historique" pourrait me plaire... :)
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