[Intervista, mai 2006]
Me revoilà avec une découverte du Printemps du Livre de Grenoble, qui est un véritable coup de cœur. Dans « Du vent dans mes mollets », Raphaële Moussafir se met dans la peau de Rachel, une petite fille de 9 ans. Depuis quelques temps, Rachel dort tout habillée, avec son cartable et ses chaussures. Alors, on l’envoie chez la psychiatre, Madame Trebla. Le roman est constitué des entretiens avec la psychiatre, et des pensées de Rachel lors de ces discussions.
L’auteur nous plonge réellement dans la tête de cette petite fille, avec un ton très juste. Le lecteur a bel et bien l’impression que c’est Rachel qui parle, et non un adulte. Le livre est drôle et touchant, il nous fait voir le monde avec des yeux d’enfant (le club Barbie m’a ramenée bien des années en arrière…).
Raphaële Moussafir retranscrit à merveille les interprétations naïves que font les enfants de ce qu’on leur raconte, ce qui donne lieu à des passages très drôles :
[à propos de l’euthanasie] « Elle m’a expliqué que c’était tout simplement aider les gens malades à mourir pour les soulager. Je me suis dit que si tuer les gens c’était les soulager, j’avais pas intérêt à prendre froid si je voulais pas me faire assassiner par mes parents quand je dors. »
Le roman évoque les petits tracas de l’enfance, les copines qui ne sont pas toujours très sympa, la maîtresse qui a ses préférés, les incompréhensions avec les parents. Il traite avec justesse de thèmes un peu sensibles comme les origines juives, ou la grande différence d’âge entre les parents. Il aborde également des étapes clés dans l’évolution d’un enfant vers l’adolescence :
-L’éveil à la sexualité : « Disons seulement qu’en général je m’arrange pour que Ken surprenne ma Barbie toute nue, et qu’il l’aide à s’habiller vite […] mais qu’au dernier moment, Barbie trébuche et tombe dans le camping-car, alors qu’elle est encore un petit peu nue sous sa robe du soir en brillants précieux, et alors là ils se frottent un petit peu tous les deux presque par hasard en faisant : « Oui c’est bon ». »
-Les premières réflexions politiques :
« -C’est quoi des ploucs de la droite ?
-Des gens totalement incultes.
-Pourquoi ?
-Parce que, figure-toi, ils ne pensent qu’à gagner des millions au lieu de réfléchir intellectuellement. »
-Les premières expériences de la mort : « Comme le jour où Mamie est morte, j’étais dehors, et il y avait du vent, et quand on m’a dit que Mamie était morte, il a quand même continué à y avoir du vent dans mes mollets. Quand on est triste, les objets ne sont pas tristes, ils font comme si de rien n’était, et ça, ça me rend encore plus triste. »
Voilà, j'ai fait le choix de mettre surtout en avant des citations dans cet article, parce que je pense que c'est sûrement le meilleur moyen pour vous donner envie de le lire...!
Enfin, sachez qu’il existe une version illustrée de cette histoire, avec les dessins de la très talentueuse Mam’zelle Rouge (voir l’article de Batifolire à son sujet), pour ajouter le plaisir des yeux à celui de la lecture.
Je n’en dit pas plus, je suis conquise et vous le serez aussi !
Note : 5/5 (Coup de cœur)
Stellabloggeuse
ça m'a l'air d'être très sympa !
RépondreSupprimerMerci d'être passée ;)
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe viens de tomber sur un de tes suivis lectures de livraddict. Tu y parlais de ton enthousiasme pour du vent dans mes mollets.
Je l'ai fini hier soir et j'ai moi aussi adoré! Un gros coup de coeur!
Oui, ce livre est vraiment très frais, il est à la fois grave et léger, j'ai beaucoup aimé.
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