[Syros, 2013]
*Attention, il s’agit du second tome d’une saga, présence de spoilers sur le tome précédent*
Cela faisait longtemps que je voulais lire la suite de « Nox » d’Yves Grevet, une série d’anticipation composé de deux volets, dont j’avais beaucoup aimé le premier tome.
Résumé
Rien ne va plus pour les anciens amis de la Ville Basse. Maurce et Jea sont en fuite, Lucen condamné aux travaux forcés tandis que Firmie, enceinte, est à la merci de son logeur, le Furtif Dimitr. Quant à Gerges, il marche enfin dans les traces de son père et cherche à venger sa mère, mais il n’en retire pas de franche satisfaction… Pendant ce temps, dans la Ville Haute, Ludmilla se voit contrainte d’adopter un rôle d’agent double…
Dans les pas du premier tome…
J’ai beaucoup aimé la suite et fin donnée à cette saga, dans la lignée du premier tome. Nous avons toujours plusieurs points de vue présentés, auquel s’ajoute celui de Firmie, qui ne figurait pas dans le premier tome. Cela apporte différent regards sur l’histoire, et nous permet notamment de mesurer le décalage de mentalités entre la Ville Haute et la Ville Basse. En revanche, cela induit également un petit côté répétitif, qui pourrait en gêner certains.
Un univers dur et convaincant
L’univers créé par l’auteur pour cette histoire est vraiment impitoyable, le jeune lecteur n’est pas épargné (mais il n’y trouvera pas non plus de scènes pouvant heurter sa sensibilité). On ressent peut-être un peu moins la détresse des uns et des autres que dans le tome précédents, les personnages étant concentrés sur leur propre survie. Mais on éprouve toujours ce gouffre entre les riches et les pauvres, les plus démunis tombant bien bas sans que personne ne puisse leur tendre la main et n’hésitant pas à vendre leurs bébés.
Les personnages
Les personnages sont tous attachants. Lucen et Firmie ont désormais des responsabilités de parents et son très touchants dans leur relation avec leur bébé. Ludmilla a mûri et commencent à voir le monde différemment, mais elle se trouve pieds et poings liés. Quant à Gerges, c’est sans doute le plus complexe et le plus torturé de tous, pris entre ce qu’il est et ce qu’il pense devoir être.
L’écriture
J’ai de nouveau apprécié l’écriture de cet auteur, très agréable. Il parvient à se glisser dans la peau de chacun de ses personnages. Tout est bien dosé, les descriptions, les réflexions, les dialogues. Il maintient la tension tout au long du roman. Mission accomplie !
En quelques mots…
Ainsi, ce second et dernier tome de la série est à la hauteur de son prédécesseur et offre au lecteur un final digne de ce nom. L’univers m’a convaincue et les personnages ont suscité ma sympathie. C’est vraiment une lecture que je recommande aux jeunes amateurs de romans d’anticipation/dystopie, dès 13 ans, et aux moins jeunes !
Note : 4/5
Stellabloggeuse
---------
« Comme un père qui réprimande son gamin, il veut m’obliger à reconnaître toutes mes fautes, être sûr que je ne lui cache rien et que j’éprouve des remords. Son ton agressif m’énerve et je me retiens plusieurs fois de me lever et de le planter là avec ses certitudes et ses leçons de morale. Qui est-il pour me parler ainsi ? S’est-il retrouvé à la porte de chez ses parents, sans le sou, avec une femme enceinte à nourrir et à soigner ? A-t-il vécu ne serait-ce qu’une semaine sous la nox ? A-t-il déjà senti la mort l’envahir après un effort physique mal contrôlé ? »
« Sans perdre une minute, je me rends à l’embarcadère pour prendre un dirigeable. C’est pour moi une première. J’essaie de ne pas le montrer, mais je n’en mène pas large. Quand l’engin s’ébranle, je m’accroche à un cordage. Ses mouvements sont lents et bientôt j’oublie presque le danger pour me concentrer sur la beauté du spectacle. Cette mer de fumées, dont je connais pourtant l’odeur et les dangers, est si belle vue d’ici. Le soleil qui perce par moments les nuages illumine le ciel. Ces gens autour de moi ont-ils conscience du bonheur auquel ils ont droit chaque jour ? »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
A vous de donner votre avis, il est le bienvenu !