mardi 15 avril 2014

Purgatoire des innocents, de Karine Giebel : âmes sensibles s’abstenir !

[Fleuve Noir, 2013]

En début d’année, je découvrais Karine Giebel, dont je lisais beaucoup de bien depuis longtemps, avec « Juste une ombre » qui a été mon premier (et unique à ce jour) coup de cœur de 2014. Aussi, j’étais très curieuse de lire ce « Purgatoire des innocents » qui a récolté de nombreux avis élogieux.

Résumé

Cela commence par un braquage qui tourne mal. Raphaël, son jeune frère William, Fred et la redoutable Christel s’attaquent à une bijouterie de la place Vendôme. Mais on les attend à la sortie, des tirs sont échangés et le sang coule. Ils trouvent alors refuge chez Sandra, en pleine campagne, une vétérinaire en apparence docile qui accepte de soigner Will. Mais qui est-elle vraiment ? Au même moment, à plusieurs centaines de kilomètres de là, un prédateur sexuel s’apprête à frapper.

Une lecture un peu inégale

Il va être difficile d’évoquer ce titre sans en dire trop. Je commencerai en disant que j’ai beaucoup apprécié la première partie du roman qui met aux prises les braqueurs avec l’énigmatique Sandra. Ensuite, j’ai été très surprise et bluffée par la tournure des évènements. Mais une fois passée la moitié du livre, j’ai trouvé quelques longueurs, des scènes de torture trop répétitives à mon goût. L’action et le suspense reviennent dans les cent dernières pages mais, contrairement à « Juste une ombre », le final ne m’a rien offert de très surprenant.

Plusieurs facettes

C’est un roman à plusieurs dimensions. C’est bien sûr un thriller avec une tension omniprésente, un suspense bien présent même s’il s’évapore un peu trop vite à la fin. La violence est là, parfois contenue, souvent exprimée. Chez certains personnages, elle va jusqu’à la cruauté. Les scènes de violence et de torture sont livrées d’une manière très crue qui peut déplaire aux plus sensibles. Mais il y a aussi une dimension psychologique mise en avant grâce à des personnages complexe, dont l’auteure fouille la personnalité.

Les personnages

Une fois de plus, les personnages créés par Karine Giebel font la force du roman. J’ai particulièrement apprécié Raphaël, un truand « vieille école » qui a le sens de l’honneur et, finalement, un grand cœur. Quelqu’un qui a des pulsions de violence, mais qui les combat. Sandra est fascinante car très complexe, parfois on compatit, parfois on ne la comprend pas. Enfin, il y a dans ce roman un personnage particulièrement cruel, un méchant très convaincant et qui vous fera froid dans le dos, je vous laisse le découvrir.

L’écriture

J’aime beaucoup le style de Karine Giebel, qui m’a convaincue une nouvelle fois. J’aime ses phrases courtes et directes, sa simplicité. Elle parvient à bâtir des personnalités étayées et convaincantes, à nous plonger au cœur de leurs réflexions. Elle créé autour d’eux un véritable univers. Elle a également du talent pour décrire l’horreur, même si ce n’est pas forcément un plaisir à lire !

En quelques mots…

Ainsi, je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce titre de Karine Giebel, à cause de quelques longueurs ressenties au milieu du roman, et un final pas assez surprenant à mon goût. Les scènes de torture sont nécessaires, mais trop nombreuses à mon goût, je reste une novice en thriller, à l’âme sensible. En revanche, j’admire les nombreuses idées qu’elle a trouvées pour alimenter son intrigue et je continue à apprécier son style. Mais il me semble que je la préfère dans sa dimension psychologique plutôt que dans des scènes plus crues.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie des challenges :


Challenge New PAL 2014 : 18/20



Big Challenge Livraddict 2014 : 4/5

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« Peu de gens peuvent comprendre. Ou beaucoup trop, malheureusement. Mais tout le monde peut juger. Ce que je suis devenue. Si facile de juger. Si difficile à comprendre. Ça ne fait pas seulement mal à en mourir. C’est bien pire. Ça vous ronge, lentement, de l’intérieur. Ça vous dévore, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une enveloppe vide et sèche. »

« Comment pourrait-elle savoir qu’elle n’est plus une simple enfant ayant l’avenir devant elle ? Plutôt un simple gibier entre les serres d’un chasseur affamé. Une proie qui va nourrir les instincts pervers d’un homme ayant oublié qu’il en était un. Comment pourrait-elle se doute qu’elle a déjà un pied dans la tombe ? »

  « D’un point de vue pénal, mieux vaut violer une femme que le coffre d’une banque. Prendre les armes pour prendre l’argent où il se trouve, voilà un crime impardonnable aux yeux de la justice… Vraiment aveugle, aucun doute. »

2 commentaires:

  1. une grosse claque pour ma part! c'est dur, mais magistral!

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    1. Trop de violence gratuite pour moi, même si j'ai apprécié l'intrigue et la psychologie

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