[Gallimard jeunesse/Rageot, 2010]
Après
avoir lu il y a peu le premier tome de « A comme association », écrit
par Erik L’Homme, j’avais très envie de découvrir le second et le personnage créé
par Pierre Bottero. Quelques jours après l’anniversaire de sa mort, le moment
me paraissait bien choisi pour passer un moment en compagnie de sa plume.
Résumé
Tout
comme Jasper, Ombe, 18 ans, fait partie des agents stagiaires de l’Association,
qui régule les rapports entre les humains et les Anormaux. Elle se voit confier
une première mission, auprès de gobelins qui ont décidé de se réapproprier un
lycée situé sur une de leurs terres sacrées. Les complications seront au
rendez-vous car, si Ombe n’a peur de rien et peut mettre des baffes à n’importe
qui, la magie et la discrétion ne sont pas sa spécialité…
Une série réjouissante
Ce
tome est tout aussi réjouissant que celui écrit par Erik L’Homme. Si nous
délaissons les blagues pourries de Jasper, on se régale en découvrant Ombe,
dotée d’un sacré caractère et d’une bonne dose de poisse ! Ainsi, avec
cette série, nous sommes définitivement dans un fantastique qui ne se prend pas
au sérieux, volontairement décalé, et ce parti pris me plaît.
Une intrigue vive mais rapide
En
ce qui concerne l’intrigue, nous avons une alternance entre les souvenirs d’Ombe,
qui nous raconte les grandes lignes de son passé, et de ses missions actuelles
et de leur complications. Le rythme est vif, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer.
Comme le précédent, ce tome est un peu rapide, servant surtout à faire
connaissance avec le personnage et son univers. J’attends désormais des tomes
suivants qu’ils entrent dans le vif du sujet.
Les personnages
Comme
avec Jasper, je me suis facilement attachée à Ombe, malgré ses petits travers,
ou justement grâce à eux. C’est une fonceuse qui n’a pas peur de se prendre des
coups, de toute façon, elle est « presque incassable » selon ses
propres termes. Elle possède la même tendance que Jasper à s’attirer des
ennuis. Elle a du mal à se lier avec les gens, qui l’exaspèrent vite, et elle
doit tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de prononcer des paroles
trop dures. Enfin, Pierre Bottero a donné à son personnage son amour de la moto
et de sa sensation de liberté, celui-là même qui lui a coûté la vie quelques
mois plus tard…
L’écriture
Avec
ce roman, Pierre Bottero délaisse son « style fantasy » empreint de
poésie pour une plume plus vive, plus énergique et ancrée dans la réalité. Ombe
n’est pas du genre poétique, et ce style direct lui correspond très bien. Il y
a également, comme toujours, une bonne dose d’humour. Je me suis régalée de
certaines formulations, tournures de phrases, et quand on sait que l’auteur n’a
pas eu le temps de reprendre et de peaufiner ce tome, cela n’en est que plus
louable.
En quelques mots…
Ainsi,
j’ai retrouvé avec grand plaisir la plume de Pierre Bottero, dans un genre
différent. Le personnage qu’il a créé, fonceur et râleur, m’a bien plu. Après
ces deux tomes qui posent les bases du caractère des personnages et de l’univers,
j’attends maintenant de voir ce que la suite de l’intrigue nous réserve.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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« Je
ne suis pas sûre qu’il ait compris mais il hoche la tête pour marquer son
assentiment. Compte tenu de sa situation et de mon état d’esprit, c’est la
meilleure chose à faire. Sauf que ses copains, sans doute émus par sa détresse,
décident d’intervenir. Ils sont trois, que diable, et je ne suis qu’une fille.
Oui, mais il me reste une main libre. Tant pis pour eux. »
« Instable
et potentiellement dangereuse. Un descriptif partiel et partial de ma personne
qui m’a accompagnée durant mon enfance puis ma jeunesse sans pour autant les
rendre malheureuses. Et vous savez pourquoi ? Parce que je m’en fiche de
ce qu’on pense de moi. Je m’en fiche complètement. Mieux que ça, l’idée que l’on
me considère comme potentiellement dangereuse a tendance à me réjouir. »
« Walter
est vieux, gras et chauve, c’est un maniaque de la discrétion, il adore taper
du poing sur la table mais il aime ses agents. Surtout les plus jeunes. Et il
sait qu’on sait qu’il nous aime. Et comme nous on sait qu’il sait, même quand
il est en mortel pétard, il y a de l’affection qui traîne dans les coins. »
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