[Robert Laffont, 2013]
A
l’occasion d’une réunion de notre club de lecture de bloggueuses lyonnaises autour
du thème de la folie, j’ai choisi de découvrir un roman à deux voix et au résumé
prometteur : Lucides, de Ron Bass et Adrienne Stoltz.
Résumé
Maggie
est une jeune new- yorkaise, apprentie actrice, qui a arrêté ses études afin de
parcourir les castings. Sloane vit dans une petite ville du Connecticut,
entourée d’une famille et d’amis aimants, mais elle est malgré tout engluée
depuis un an dans une forme de dépression. Toutes deux auront bientôt 17 ans
et, chaque nuit, chacune rêve de la journée vécue par l’autre. Laquelle est
réelle ? Laquelle n’est que le rêve de l’autre ? Toutes deux ont peur
de rompre l’équilibre et de le découvrir.
Un roman original autour de la
folie
Dans
l’ensemble, j’ai apprécié cette lecture, même si j’ai quelques bémols à
formuler, comme vous le verrez plus tard. Il m’a semblé que cette manière d’aborder
la folie, à travers deux jeunes filles qui vivent des vies parallèles, est
assez intéressante et originale. On change de point de vue à chaque chapitre,
alternant les journées des deux personnages principaux. Après une première
partie accrocheuse où l’on découvre les existences des deux personnages, j’ai
ressenti quelques longueurs au milieu du roman, avant que mon intérêt ne soit
relancé dans le dernier tiers. Quant à la fin, elle m’a plu. L'ensemble est bien mené, ce qui n'a rien de surprenant quant on sait que les auteurs sont tous deux scénaristes.
Des romances trop présentes
En
revanche, il est dommage que les romances des deux filles prennent tant de
place dans le roman, avec les inévitables triangles amoureux (deux pour le prix
d’un !). Contrairement à d’autres romans du genre, ceux-ci n’ont pas
vraiment su m’intéresser, c’est ce qui créé les longueurs du milieu du roman. J’ai
davantage apprécié lorsque les personnages basculent dans la folie, d’autant
plus que, même si mon idée sur l’identité de la « vraie » jeune fille
était la bonne, les auteurs parviennent à semer le doute jusqu’au bout.
Les personnages
Les
deux jeunes filles ont plusieurs points communs tout en étant différentes.
Maggie est plus sûre d’elle, plus fonceuse, mais sa vie est assez solitaire. Sloane
est travailleuse, peu consciente de ses atouts, mais elle est très bien
entourée. En revanche, toutes deux ont un côté lunatique, une propension à
changer plusieurs fois d’avis dans le même chapitre qui m’a parfois exaspérée. Toutes
deux ont perdu un être cher un an auparavant, et ont du mal à vivre une
histoire d’amour sereine. Même si j’ai apprécié l’originalité de la vie d’actrice
de Maggie, j’ai eu une préférence pour Sloane, dont les failles sont plus
visibles. Enfin j’ai beaucoup aimé Jade et Max, leurs petits frères et sœurs,
pleins d’énergie et d’amour.
L’écriture
Quant
à la plume, elle est assez ordinaire, plutôt typique des romans destinés aux
adolescents et aux jeunes adultes. Je n’ai pas réussi à déterminer si les deux auteurs
avaient écrit ensemble ou avaient alterné les chapitres, le style est homogène.
Il y a en tout cas l’essentiel pour se figurer la psychologie des deux jeunes
filles ainsi que leur cadre de vie, et les dialogues sont crédibles, naturels.
En quelques mots…
Ainsi,
les deux auteurs nous proposent un roman assez original autour du thème de la
folie. Il est dommage que la romance et les triangles amoureux prennent tant de
place. Les deux personnages se complètent bien, même si leurs sautes d’humeur m’ont
parfois exaspérée. J’ai particulièrement apprécié le dernier tiers, où l’on
bascule dans la folie.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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Ce roman fait partie du challenge :
Challenge 100% R : 18e lecture
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« La
chambre noire, mon éternel refuge. J’aime sa tranquille obscurité. Et le fait
que la porte fermée, la lumière rouge allumée, personne n’osera entrer, de
crainte de voiler les négatifs et autres surfaces sensibles. Auxquelles je
m’identifie. »
« Je
serai honnête aussi sur un autre point. Je voudrais apprendre à mieux vous
connaître, reprend-il, et mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Il y a neuf
ans de différence entre nous, et si ça ne vous effraie pas, je vous assure que
moi, ça me terrifie. Mais je détesterais jouer au petit jeu qui consiste à
faire comme si je n’étais pas vraiment intéressé. »
« C’est
lui qui m’a appris à inventer des histoires sur les passants. Il gagnait sa vie
en écrivant des histoires, et ils disaient toujours qu’elles étaient un moyen
de se dissimuler tout en révélant les autres, mais qu’en réalité on ne faisait
que se révéler soi-même. »
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