[Gallimard Jeunesse, 2014]
Le tsunami du 26 décembre 2004 fait partie des événements qui restent
gravés dans la mémoire collective. Aussi, la présence de ce thème dans le
synopsis du roman « Après la vague » d’Orianne Charpentier suffisait
pour m’intriguer. Après l’avoir reçu en cadeau, il ne m’a donc pas fallu
longtemps pour m’y attaquer!
Résumé
Ce jour-là, Max et sa sœur jumelle Jade auraient dû être en excursion
pour visiter un temple. Mais Max voulait profiter de la mer, et Jade est restée
lui tenir compagnie. Lorsqu’une immense vague surgit et balaie tout, ce n’est
pas la moitié de Max qu’elle emporte, mais tout ce qu’il était… Le jeune homme,
miraculé, devra entamer une longue reconstruction pour retrouver le sens de la
vie…
Le deuil d’un jumeau
Au final, ce roman n’a pas pour sujet central le tsunami, ou la
reconstruction qui a suivi. Le véritable propos du roman, qui pourrait se
situer dans un tout autre contexte, c’est celui du deuil, qui plus est pour le
survivant d’une paire de jumeaux. Pour ne rien arranger, Max porte une lourde
culpabilité vis-à-vis du drame, puisque c’est pour lui que sa sœur était
présente sur la plage ce jour-là. Se pardonner est alors bien plus qu’un défi,
et se remettre à vivre semble impossible.
Une métaphore
sensible
J’ai apprécié la métaphore de la vague, qui balaie toutes les
certitudes de Max, tout ce qu’il croyait être et savoir, pour le remettre face
aux choses essentielles de son existence. Sa famille, qui a perdu le même être
cher, ne vit pourtant pas le même drame, et la reconstruction passera par des
rencontres extérieures, des ailleurs. Le tout est raconté avec sensibilité,
sans en faire trop non plus, le ton est juste.
Les personnages
Au début du roman, Max est un adolescent sûr de lui. Il se croit fort
et n’hésite pas à provoquer, voir à blesser sa sœur qui fut autrefois sa
meilleure amie, son miroir. Tout cela va voler en éclats et nous retrouvons un
jeune homme fragile et sans espoir. Son personnage est nuancé et crédible.
Quant à Jade, elle semble une jeune fille admirable, ouverte, altruiste. Son
portrait est sans aucun doute angélique, mais c’est parce que nous la voyons au
travers des yeux de son frère. J’ai bien aimé également les personnages
secondaires, Mickaël et la religieuse rencontrée sur la route.
L’écriture
Quant au style, il est plaisant, avec de belles descriptions et des
émotions maîtrisées. L’auteure fait s’exprimer Max, d’une manière crédible pour
un jeune qui aurait vécu ce qu’il a traversé.
En quelques mots…
Ainsi, c’est un roman sensible et d’une émotion maîtrisée que nous
propose Orianne Charpentier. Le thème central, le deuil d’un jumeau, est abordé
avec justesse, et la métaphore de la vague amène de belles réflexions sur l’existence.
A découvrir à partir de 14 ans.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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« Tant que nous
sommes jeunes et bien portants, nous traversons la vie comme des
funambules ; nous marchons sur le fil à grands pas hâtifs, pressés de
trouver un lieu plus stable et plus heureux. Enfants, nous espérons l’été. Et
une fois l’été passé, nous espérons l’été suivant. Les années s’écoulent, nous
consommons nos jours, nous dévorons notre insouciance à grandes bouchées
voraces. Pourtant aucune bouchée ne nous comble, au contraire : chacune
d’entre elles nous fait ressentir la faim d’autres joies. »
« Si j’ai pu, à
ce moment de mon récit, donné l’idée que ma famille ne m’a pas aidé durant tous
ces mois, cela m’afflige. La vérité, c’est que mes proches tentaient de toutes
leurs forces de me tirer hors du vide. Mais leurs forces étaient peu de choses,
même s’ils m’aimaient, parce que leur cœur était brisé et que moi, je désirais
l’abîme. »
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