[Editions La
vie du rail, 2004]
J’ai découvert Karine Giebel il y a un peu moins de deux ans avec « Juste une ombre », un thriller
psychologique qui avait été un petit coup de cœur pour moi. J’ai un peu moins
apprécié « Purgatoire des innocents »,
qui recelaient à mes yeux davantage de violence gratuite. J’étais cependant
curieuse de découvrir « Terminus
Elicius », qui fut son tout premier roman.
Résumé
Jeanne est une fragile jeune femme de 28 ans. Son quotidien se résume
à un aller-retour quotidien en train, entre Istres et Marseille, des journées
au commissariat où elle officie en tant que gratte-papier, et la maisonnette qu’elle
occupe avec sa mère qui trompe sa dépression devant la télévision. Jusqu’au
jour où elle trouve dans le train une lettre d’amour qui lui est destinée. Ce
qui pourrait être le début d’une belle histoire deviendra l’antichambre de l’enfer
lorsque l’auteur des lettres avouera être un tueur en série…
Un honnête thriller
psychologique
Avec ce premier roman, j’ai retrouvé la veine du thriller
psychologique que j’avais adoré dans « Juste
une ombre ». Celui-ci étant le premier, il est peut-être un peu moins
maîtrisé, un peu moins fort. Et il n’y a pas le point de vue du meurtrier,
chose que j’aime beaucoup chez Giebel. Ceci dit, cela reste un honnête thriller
psychologique, dont les pages se tournent aisément. Le train y est un
personnage à part entière, et vous donnera sans doute envie de découvrir ces
paysages, entre Marseille et Istres.
Une intrigue
maîtrisée
Du point de vue de l’intrigue, elle est plutôt bien menée même si
certains points sont rapidement évidents. L’auteure mêle à l’intrigue policière
la folie de son personnage, ce qui lui permet de densifier son histoire et de
maintenir le lecteur dans le flou. La dépression et le harcèlement scolaire
sont également de la partie. La fin, comme d’habitude, est sans complaisance,
mais le contraire m’aurait déçue !
Les personnages
Le personnage de Jeanne est très torturée, on comprend rapidement qu’elle
souffre d’un important trouble de la personnalité, que je ne nommerai pas pour
préserver un petit peu de suspense. Dans son état, le fait de devoir se
débattre entre ses sentiments pour Elicius et ce que dicte la morale va lui
causer un véritable déchirement, qui remet en cause sa fragile santé mentale. C’est
un personnage que l’on n’approuve pas forcément, mais que l’on plaint. Le
meurtrier quant à lui ne songe qu’à la vengeance, même si derrière la haine on
ressent sa souffrance.
L’écriture
En ce qui concerne le style, il est correct, pas de familiarités comme
dans certains autres policiers. La plume est aussi maîtrisée que l’intrigue.
Avec en prime quelques belles descriptions des paysages entre Marseille et
Istres, auxquelles je faisais référence ci-dessus.
En quelques mots…
Ainsi, ce roman porte bien la marque de Karine Giebel, un thriller
psychologique avec un personnage au bord du gouffre de la folie. Cela reste un
premier roman, un peu moins abouti que ceux qu’elle a écrit par la suite, mais
il m’a tout à fait satisfaite.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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« Elle poussa la
porte du secrétariat, le cœur en friche, laissant derrière elle une déception qu’elle
n’aurait pas pensé si cruelle. Une nouvelle journée commençait, identique à
tant d’autres. Sauf que, ce matin, elle avait déposé une lettre au plus
recherché des tueurs. Et, ce soir, elle trouverait une lettre de ce même
assassin. Cet homme sans visage qui était un voyage à lui seul. »
« Beaucoup de
gens dans ces rues. Le cœur de Marseille ne s’arrête jamais de battre. Une
vitrine de magasin en guise de miroir. Son reflet, légèrement déformé. Elle
avait mis ses lunettes teintées, détaché ses cheveux. Une jolie robe. Elle
avait changé. Elle était toujours la même pourtant. Une façade pour cacher
l’indicible. Les blessures partout, les plaies qui refusent de guérir.
L’horreur qui se dessine au fond de ses yeux. »
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Ce roman fait partie du challenge :
New Pal 2015 :
15/75
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