[Albin Michel, 2015]
Si vous suivez un peu ce blog, vous savez que j’aime beaucoup ce que
fait Fabrice Colin, tant chez les adultes (Arcadia, Ta mort sera la mienne)
qu’en jeunesse (49 jours, Bal de givre à New York, Passeurs de morts). Je me
suis donc réjouie de cette nouvelle parution chez Albin Michel !
Résumé
Jude et Lucy ont quinze ans et un père (Noël, et non, ce n’est pas une
blague) qui est un fan absolu des Beatles. Depuis plusieurs mois, ils se
débattent avec leur deuil, leur peine d’avoir perdu brutalement leur mère. Mais
avant de mourir, cette dernière les a mis sur les traces de leur mère
biologique. Avec leur grand-mère Maryline, ils entraînent leur père dans de
vraies-fausses vacances, pour tenter de retrouver celle qui leur a donné la
vie.
Un roman (trop)
décalé
Ce roman est un road-trip déjanté, peut-être un peu trop à mon
goût : je suis restée en dehors de l’histoire, sur le côté, la majeure
partie du temps. En effet, surtout dans la première partie du voyage, les
situations sont si rocambolesques que l’histoire perd sa crédibilité et sa
profondeur. Par rapport au niveau de qualité auquel l’auteur nous a habitués,
j’ai été un peu déçue, ce roman ne creuse pas vraiment le fond des choses.
Un thème intéressant
Pourtant, la base de l'histoire est grave et le thème du deuil traité d’une
manière intéressante. On aborde aussi le mensonge, le non-dit. Le côté
décalé apporte également une légèreté bienvenue. Aussi, je suis partagée, j’ai
apprécié certains aspects du roman, mais j’ai parfois décroché quand
l’excentricité était trop poussée pour moi. En tout cas, si vous recherchez un
roman un peu loufoque et que vous aimez les Beatles, il est fait pour
vous !
Les personnages
J’ai plutôt apprécié le personnage de Lucy qui essaie tant bien que mal
d’affronter son deuil et de tirer de toutes ses forces sa famille vers la
lumière, quitte à dissimuler sa propre tristesse derrière des mensonges. Ses
réflexions sont sensées, même si elle ne prend pas toujours les bonnes
décisions. On connait moins Jude, plus renfermé, plus secret, et surtout, nous n’adoptons
jamais son point de vue. Quant à Noël et Maryline, ce sont de sacrés numéros,
chacun dans son genre, et Noël a un côté assez touchant.
L’écriture
Quant à l’écriture, elle se fait plutôt légère, pour épouser le ton
humoristique du roman. On est dans un style plutôt simple. Néanmoins, j’ai
retrouvé régulièrement, et à mon grand plaisir, les belles tournures et les envolées
de pensées qui sont pour moi la « patte » de Fabrice Colin et qui
font que j’aime tant le lire
En quelques mots…
Ainsi, je suis partagée vis-à-vis de ce roman qui, pour moi, va un peu
trop loin dans l’excentricité et perd ainsi en partie sa crédibilité. Néanmoins
le thème du deuil est bien traité et l’aspect humoristique allège ce propos
difficile. A lire en partie au second degré, si on a envie d’originalité et de
folie ! A partir de 13 ans.
Merci à Babelio et l'opération Masse Critique pour cette lecture.
Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« Au fil des
mois, je suis devenue la femme de la maison. L’épouse irremplaçable, la fille
perdue, la mère que je ne pouvais être.
Souvent, j’avais l’impression
que tout, absolument tout, dépendait de ma petite personne. Le monde s’était
réduit à un globe de pierre à hauteur d’homme et on m’avait obligée à le porter
sur mon dos.
J’étais celle qui
ouvrait les factures, les réglait, les rangeait dans le classeur. Celle qui
distribuait les listes de courses. Celle qui consultait les horaires des musées
et décidait ce que nous ferions le week-end. »
« Une fois, je me
rappelle, je lui avais demandé pourquoi la plupart des personnages de romans
pour la jeunesse étaient orphelins. James et la grosse pêche. La Quête d’Ewilan.
A la croisée des mondes. Les larmes de l’assassin. […]
Papa avait relevé le
nez du roman qu’il était en train de lire
-Etre orphelin c’est
être libre. Tu te rends compte, si tu devais sauver le monde et rentrer à temps
pour tes devoirs ? »
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