[Le Dilettante, 2011]
C’est d’un petit livre atypique dont je vais vous parler aujourd’hui. En empruntant « La fée Benninkova » à la médiathèque, je m’attendais à une histoire fantaisiste, et plutôt légère. Dans l’ensemble, cela a été le cas, mais j’ai eu mon lot de surprises.
Dans ce roman, Franz Bartelt met en scène Clint, handicapé de naissance, qui ne peut se déplacer sans ses béquilles. Son quotidien tourne autour de ses visites au supermarché pour voir Marylène, sa caissière préférée aux formes avantageuses, et des dessins animés qu’il regarde en boucle sur son canapé. Mais un beau soir, sa vie est perturbée par l’irruption de la fée Benninkova dans sa maison. Cette dernière, poursuivie par des lutins noirs, cherche un endroit paisible pour aller aux toilettes. Comme elle a perdu sa baguette magique, Clint accepte de l’héberger, et elle lui promet de réaliser son vœu le plus cher.
En attendant la réception de la nouvelle baguette, ils discutent, et Clint lui parle de Marylène, qu’il rêve d’épouser. Cette dernière lui rend régulièrement visite et, moyennant finances, lui permet de partir à la découverte de son corps de femme. Mais c’est avec un autre qu’elle a prévu de se marier. Il évoque également à demi-mot ses parents, qui l’ont éloigné d’eux pour ne pas avoir leur œuvre ratée sous les yeux.
Ainsi, le conte n’est qu’un prétexte pour évoquer le handicap, et la manière dont des personnes peu scrupuleuses peuvent en profiter. Franz Bartelt nous montre également à quel point un homme est capable de se détruire par amour, le tout avec un style d’écriture agréable, et plein d’humour. En effet, malgré la gravité du thème, ce livre reste un conte, raconté sur un ton léger.
Mais surtout, la fin du livre est formidable : elle prend le lecteur tout à fait par surprise, et l’histoire que l’on vient de lire prend alors une toute autre signification. J’ai beaucoup apprécié ce renversement pour ma part. C’est maintenant à vous de voir si vous vous laisserez ensorceler…
Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
« Un miracle de loin en loin entretient l’espérance. Systématisé ou généralisé, le miracle devient un droit de l’homme, une forme de justice. Le bancal ne l’espère plus : il l’exige ! Et à juste titre, d’ailleurs, dans une société qui se revendique égalitaire. Ici-bas, l’espoir est une très grande source de profits. Alors que le droit coûte cher. Il ruine le valide et constitue une charge pour la collectivité ».
J'ai lu ce livre voilà quelque temps et je l'ai beaucoup aimé. Ton billet est très bien écrit, je suis ravie de constater que d'autres ont le même avis que moi sur cette lecture et la fin est vraiment surprenante oui, j'ai adoré ce dernier chapitre ;)
RépondreSupprimerMerci beaucoup :)
SupprimerC'est finalement assez rare qu'un auteur arrive à me surprendre à ce point, c'est une des fins les plus réussies que j'aie lu !
Je suis tout à fait d'accord avec ça. J'ai aimé la finesse d'approche, on ne s'attend pas du tout à ça et en même temps ça n'a rien de grotesque ou déplacé. Un grand coup de maitre.
SupprimerOui, c'est le mot, c'est très fin. Merci de ta visite Calie b :)
SupprimerJe crois que c'est un livre qui me plairait beaucoup :)
RépondreSupprimerSi tu aimes l'originalité et être surprise, je te le conseille :)
SupprimerOh ça a l'air d'être vraiment un beau petit livre! Merci pour cette chronique, je vais l'ajoûter à ma liste.
RépondreSupprimerTu as beaucoup d'influence sur mes lectures sais-tu! ;)
Chouette, j'aime avoir de l'influence :) C'est un livre très spécial, au début j'ai trouvé l'histoire un peu étrange, et finalement ça prend tout son sens. Merci d'être passée, il faut que je prenne le temps d'aller voir toutes les nouvelles choses que tu as mises sur ton site :)
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