jeudi 16 février 2012

Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau les Mines, de Pierre Thiry : un petit conte musical en forme de fable

[Books on demand, août 2011]

Voilà bien longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de faire une lecture véritablement "jeunesse", dédiée aux enfants. Pierre Thiry a remédié a cela en m'envoyant gentiment un petit conte intitulé "Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines". Je me suis donc offert avec délices un petit retour en enfance.

Dans ce conte, l'auteur s'intéresse à une famille de trois lapins vivant à Montceau-les-Mines, il y a fort longtemps : Arthur, Théobald et Justin. La cité était alors dirigée par une hermine plus belle que le jour. Elle était prospère, grâce aux généreuses quantités de diamants que l'on trouvait dans le sol. Les trois frères lapins sont amoureux de la princesse, du doux nom d'Ermelinde. Mais pour conquérir son coeur, ils devront affronter le gardien du château, le redoutable Isidore Tiperanole.

C'est un conte très rafraîchissant, agréable à la lecture grâce à sa musicalité : il est fait de jolies phrases avec de nombreuses allitérations, et semé de poèmes composés par les trois frères lapins. Le lecteur peut également se régaler de quelques jeux de mots disséminés ça et là. L'auteur s'amuse notamment avec le nom de la ville, Montceau-les-mines, lui donnant une origine légendaire. Les plus grands noteront également quelques petites références théâtrales.

L'histoire respecte également les codes du conte, avec un certain nombre de péripéties et un soupçon de merveilleux, ses monstres, ses gentils liés par des liens de famille, ingénueux et talentueux. La fin du récit s'apparente à celui d'une fable, avec une petite morale intéressante sur la manière d'appréhender le temps et de réfléchir avant d'agir.

Ajoutons que cette histoire a également le mérite de mettre en valeur la ville de Montceau-les-Mines, de la montrer sous un angle différent. En effet, elle n'est pas présentée ici uniquement en tant que ville minière, même si cette dimension est intelligemment intégrée dans le récit. L'auteur lui donne un passé glorieux, et réussit à susciter l'intérêt du lecteur. Une manière de faire un pied de nez à ceux qui penseraient "avant les mines, il n'y avait que des lapins". En quelques phrases, il nous permet aussi d'en imaginer la topographie.

Autre point fort de ce récit, il est illustré de quelques images par Myriam Saci. J'ai bien aimé ces illustrations, simples, dans des tons assez doux. Je me suis d'ailleurs demandée durant la lecture si elles ne mériteraient pas d'être plus présentes, faisant de ce conte un véritable album, dans lequel l'histoire prendrait vie. Néanmoins, le fait que l'illustration ne soit pas omniprésente permet aussi de faire travailler l'imagination.

En résumé, j'ai passé un joli moment avec ce conte, poétique et léger, qui peut s'apprécier à tout âge, si tant est que l'on ait gardé un peu de son âme d'enfant (personnellement, la glace géante m'a fait rêver...) Je remercie encore une fois Pierre Thiry pour son intérêt et sa confiance.
  
Note : 3,5/5 

Stellabloggeuse
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   « Toute la journée, et souvent même la nuit, Isidore courait après le temps. Il essayait en vain de le rattraper. Mais toujours il lui échappait. Isidore avait beau s’énerver, il ne parvenait jamais à le rattraper. Le temps allait à toute allure. Isidore ne réussissait jamais à être à l’heure. Il haletait après le temps pour voir quelle allure il avait. Il allait trop vite. Isidore ne parvint jamais à voir sa figure. »

2 commentaires:

  1. Encore un très bel avis qui me donnerait presque envie de me plonger dans mes souvenirs d'enfance. Merci la miss ! Bisous

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    1. Merci à toi Ayma, pour ta fidélité et ta gentillesse :) Bisous !

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