Les chroniques de MacKayla Lane, de Karen Marie Moning : Fièvre rouge

[J’ai lu, 2010]

*Attention, il s’agit du second tome d’une saga : possibilité de spoilers sur le tome précédent*

Cet été, je découvrais avec plaisir mon premier roman urban fantasy, « Fièvre noire » de Karen Marie Moning. Me voici aujourd’hui pour vous présenter « Fièvre rouge », le second tome de la saga des « Chroniques de MacKayla Lane », à la faveur d’une Lecture Commune organisée par Jelydragon sur Livraddict.

Résumé

 Après bien des épreuves, Mac commence à s’habituer à sa nouvelle vie de sidhe-seer, capable de voir les Faës et de détecter leurs objets de pouvoir. Mac a vu de ses yeux le meurtrier de sa sœur, elle espère maintenant pouvoir le faire payer avec l’aide de Jéricho Barrons. Pour cela, elle continue sa quête du livre noir, le Sinsar Duh. Mais de nombreuses menaces planent au-dessus de sa tête et pourraient lui compliquer la tâche… Sans compter que Mac ne sait toujours pas véritablement qui sont ses amis et ses ennemis.

 Une intrigue un peu lente, un final éblouissant

Durant une grande partie de ce tome, l’intrigue m’a semblé avancer très lentement, et honnêtement, j’ai craint qu’il ne s’agisse que d’un tome de « remplissage ». Mac écarte quelques ennemis, traque gentiment les objets de pouvoir, se dispute avec Barrons et rencontre d’autres sidhe-seers. Mais le dernier quart du roman m’a laissée époustouflée : tout s’enchaîne à une vitesse folle, Mac affronte un grand danger et tire ensuite les leçons de son expérience avec une grande sagesse. J’ai adoré les 150 dernières pages, et j’ai maintenant hâte de pouvoir découvrir la suite !

Avec le recul, il me semble que le grand enjeu de ce tome est d’éclaircir quelque peu l’univers des Faës et des objets de pouvoir, on en apprend un peu plus, même s’il reste une part de mystère, et c’est tant mieux. Mais surtout, le lecteur suit le cheminement intérieur de Mac, qui change profondément.

Un tandem efficace

Si l’intrigue peut paraître assez lente, ce  qui permet au lecteur de « tenir » et d’attendre des évènements plus passionnants, c’est le tandem formé par Mac et Barrons. Ces deux-là sont incapables d’avoir une discussion posée et raisonnable, et leurs échanges sont toujours savoureux pour le lecteur. Leurs dialogues silencieux font partie de mes passages préférés, et leurs rapports gagnent encore en intensité à la fin du roman. Un régal !

Les personnages

Comme je le disais plus haut, ce tome est porté par l’évolution du personnage de Mac, qui s’étoffe. La jeune fille américaine qui aime porter du rose s’efface peu à peu derrière celle qu’elle-même nomme « primitive Mac », celle qui a soif de vengeance et de sang. Elle apprend à se méfier de tous, à ne compter que sur elle-même, et à devenir forte, quitte à sacrifier son innocence. Elle reste pleine de contradictions, et c’est ce qui fait son charme, mais à la fin du roman, elle démontre une grande maturité, et j’ai maintenant beaucoup d’affection pour elle.

Quant à Barrons, il est égal à lui-même, toujours aussi charismatique, toujours aussi mystérieux. Et pourtant, de temps en temps, on décèle autre chose sous sa carapace. V’lane, le faë de volupté fatale, est toujours présent lui aussi, et semble vouloir se rapprocher de Mac et lui prouver sa bonne foi. Ce qui ne plaît pas vraiment à Barrons ! Nous découvrons enfin de nouveaux personnages : Dani, une jeune sidhe-seer qui n’a pas froid aux yeux, et Christian, un jeune homme ayant connu Alina, la défunte sœur de Mac. La suite devrait nous permettre de les situer peu à peu sur l’échiquier des amis et des ennemis de Mac.

L’écriture

L’écriture de Karen Marie Moning reste fidèle à ce qu’elle était dans le premier tome : simple, efficace, et pleine d’humour. Elle alterne les passages sombres et d’autres plus légers. Cela se lit tout seul, sans effort, et c’est une véritable lecture détente.

En quelques mots…

Ainsi, après un début laborieux du à quelques longueurs, ce second tome m’a emportée. L’évolution de Mac me plaît beaucoup, ainsi que son houleux tandem avec Barrons. On nous apporte des réponses à quelques questions, mais beaucoup d’autres subsistente : je veux la suite ! Merci à Jelydragon pour cette LC !

Je vous invite à découvrir les avis de mes camarades de lecture : Jelydragon (organisatrice),Liçou10, roselia11, Sokitty, Nefertari, ...

Note : 4/5

Stellabloggeuse

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« Nous avons tous nos petits problèmes et angoisses personnels. Moi comme les autres. Quand j’étais lycéenne, dans les moments de doute, je me rassurais en me disant que j’avais deux solides atouts dans mon jeu : j’étais jolie et mes parents m’adoraient. Avec cela, j’étais capable de tout surmonter. Depuis, j’avais mesuré combien ma première carte était fragile, et combien la seconde résistait mal aux épreuves. Que nous reste-t-il de solide, tout compte fait ? Rien qui touche à notre apparence ni à la certitude d’être aimé ou haï. Notre intelligence – qui, comme la beauté, n’est qu’un cadeau plus ou moins mérité de notre héritage génétique – et nos déclarations d’intention ne valent guère plus. Ce qui nous définit, ce sont nos actes et nos choix. Ce à quoi nous pouvons résister. Ce pour quoi nous donnerions notre vie. »

 « Barrons et moi avions notre façon de communiquer. Nous tenions des conversations silencieuses lors desquelles nous pouvions exprimer par le regard tout ce que nous ne formulions pas à haute voix, et nous nous comprenions à la perfection.

-Vous êtes le personnage le plus imbu de lui-même que j’aie jamais rencontré ! ne m’exclamai-je donc pas.

-Si vous massacrez un autre de mes tapis de collection, j’aurais votre peau, s’abstint-il de rétorquer.

-Je ne peux pas vous empêcher de fantasmer, ne répliquai-je pas.

-Je n’ai que faire d’une gamine telle que vous dans mon lit, mademoiselle Lane, garda-t-il pour lui.

-Rassurez-vous, ne répondis-je pas. Même si c’était le seul endroit dans tout Dublin à l’abri du Haut Seigneur, je ne voudrais pas y aller !

-Vous pourriez bien finir un jour par changer d’avis sur ce point. »