samedi 24 novembre 2012

Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir, de J. Heska : un roman drôle, frais et intelligent

[Editions Seconde chance, 2012]

Souvenez-vous, cet été, j’ai découvert le second roman de J. Heska, « On ne peut pas lutter contre le système », dont j’avais beaucoup apprécié les réflexions. Son premier roman « Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir » est différent, dans son registre et dans son ton, mais le résumé me tentait affreusement. Vous me connaissez, je suis faible, j’ai donc succombé à une proposition de partenariat !

Résumé

Jérôme Laplace peine à trouve sa place dans la société, que ce soit au travail ou dans ses relations personnelles avec les autres. Son seul ami est un collègue de travail, un asocial, comme lui, qui est aussi un grand fan de Star Wars. Jérôme manque de confiance en lui, d’assurance, et s’imagine que personne ne l’aime. Un jour, en espérant parvenir à un peu mieux s’intégrer, il décide de suivre les conseils d’un magazine. Il commence un journal intime et prend quelques résolutions…qui vont le mener bien plus loin qu’il ne l’imagine !

Un concentré d’humour 

Ce roman est un petit concentré de bonne humeur ! Le personnage de Jérôme a un don pour se mettre dans des situations cocasses, et c’est, je l’avoue, un plaisir de rire à ses dépens. Il y a aussi les petites phrases qui débutent chaque chapitre, des métaphores humoristiques sur l’existence. L’auteur évoque également toutes sortes de petits tracas de la vie quotidienne, avec beaucoup de dérision, je pense notamment à un passage évoquant les contrôleurs des transports en commun qui m’a bien fait rire…

Un roman résolument positif

Qu’on se le dise, contrairement à son second roman qui est très noir, celui-ci est résolument positif ! L’auteur imagine une voie de guérison de la méchanceté pour l’humanité tout entière, rien que cela, et il va jusqu’au bout de cette idée. Néanmoins, ne nous y trompons pas, il n’y a pas d’angélisme dans ce roman, et le ton léger me semble être un prétexte pour aborder les incivilités qui empoisonnent l’existence de tout un chacun. L’auteur essaie de nous faire réfléchir sur nos petites négligences, non en termes d’intentions mais de conséquences…à méditer.

Les personnages

Une nouvelle fois, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages de J. Heska. Aucun d’entre eux n’est véritablement « fouillé », et ils restent nébuleux pour le lecteur. Ainsi, le personnage de Jérôme n’est pas particulièrement sympathique, malgré les déboires qu’il rencontre : quelque part, on se dit qu’il l’a bien cherché. Et c’est sûrement voulu de la part de l’auteur, dont le souhait est plus probablement de voir réfléchir son lecteur que de le voir s’attendrir sur son personnage. Ainsi, il n’hésite pas à malmener Jérôme et à le tourner en dérision, pour notre plus grand plaisir. Nous n’avons pas ici un « vrai gentil » mais un être humain avec ses défauts et ses désirs, et c’est tant mieux.

L’écriture

Il n’y a aucun problème avec l’écriture, c’est un roman qui se lit bien. Les types d’écritures sont alternés, du journal intime à la coupure de presse en passant par les conversations MSN. J. Heska insère dans son récit un certain nombre de références culturelles, et Star Wars est particulièrement présent dans ce roman ! Comme je l’ai évoqué, l’humour est omniprésent. Enfin, à titre personnel, j’ai apprécié que l’action se déroule dans ma ville (Lyon), cela m’a permis de mieux me représenter l’histoire.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un roman drôle et frais que nous propose J. Heska. Une histoire résolument positive, qui n’est pas à prendre au pied de la lettre mais qui est prétexte à réfléchir sur nos comportements au quotidien, sur nos rapports avec les autres. Lecteurs qui se prennent au sérieux s’abstenir…
Merci à J. Heska et au forum Darkambiance pour cette découverte !

Note : 3,5/5


Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie des challenges :


Où sont les hommes ? : lecture n°18




Bouge ta PAL ! Lecture n°6

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« La vie, c’est comme Mario Bros 1. On passe son temps à trimer pour ramasser des pièces, on est obligés d’avancer pour affronter de nouveaux dangers, on subit sans cesse les mêmes épreuves répétitives, le temps est limité et on finira quand même par mourir. Mais surtout, on a beau poursuivre l’aventure, la princesse est toujours dans un autre château. »

« Tous les passagers retiennent leur respiration. Cinq silhouettes en rang serré s’infiltrent lentement, toisant chacun des occupants du wagon. Les hommes et les femmes sursautent ou baissent les yeux, les enfants vont se cacher derrière leurs parents. Leurs bottes claquent sur le sol. Le chrome de leur arme brille dans les néons blafards du plafonnier. Les blasons sombres portant l’insigne couleur sang évoquent les trop nombreuses victimes qui ont déjà trépassé sous leurs coups mortels. Le vent s’engouffre dans la rame, les vieux journaux volettent dans le compartiment sous le regard effrayé de la population. Des sourires carnassiers s’affichent sur leurs visages sombres. Le gagn le plus dur de l’agglomération vient d’entrer. Sans aucune pitié. Hommes, femmes, enfants, ils ne respectent rien ni personne. Les cowboys du métro.
-Messieurs dames, contrôle des titres de transport, lance la voix fluette et déterminée du chef de section. »

2 commentaires:

  1. J'ai passé un agréable moment avec ce livre :)

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    1. Oui, c'est une lecture plaisante, moins légère qu'elle n'en a l'air

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