[Sarbacane, 2014]
Souvenez-vous, en fin d'année 2011, j’avais eu un énorme coup de cœur pour « Les déchaînés » de Flo Jallier, un roman qui est toujours très cher à mon cœur et auquel je pense souvent. Aussi, j’ai été ravie que l’auteure sorte un nouveau roman en ce début 2014 (il est en librairie depuis le 8 janvier) et j’en ai fait ma première lecture de l’année.
Résumé
Tara ne jure que par ses poings. Cette jeune femme dure est une boxeuse professionnelle, il faut dire qu’elle ne sait pas comment affronter la vie, si ce n’est en se battant perpétuellement et en appliquant la loi de la jungle. Cette dureté s’applique également à sa famille et à ses rares amis, avec lesquels elle maintient une certaine distance. Mais peut-elle réellement continuer ainsi ? Peut-on vivre sans amour et sans douceur ?
Une première partie dédiée à la boxe
La première partie du roman tourne autour de la boxe. Tara prépare un combat important contre une adversaire plus imposante qu’elle. Elle s’entraîne donc énormément, avec beaucoup de discipline et le lecteur est plongé dans le monde de la boxe. C’est très bien restitué, Flo Jallier semble s’être bien documentée, peut-être même a-t-elle observé des boxeurs, tant cela semble juste. L’analogie des boxeurs avec des fauves ou des serpents est assez bien trouvée. Néanmoins, je dois dire qu’au titre de mes goûts personnels, ce n’est pas une partie que j’ai vraiment apprécié.
Une seconde partie philosophe
La seconde partie du roman m’a davantage plu. La carapace de Tara se fissure lorsqu’elle comprend enfin qu’elle est son plus grand ennemi. Que son monde, tournant autour de la boxe et de l’argent qu’il lui rapporte, ne la rend pas heureuse. Elle cherche à se connaître davantage et à identifier ce qui peut lui apporter le bonheur. Cela ne va pas sans difficulté, bien sûr. J’ai apprécié cette quête d’elle-même, bien que j’aie trouvé le revirement un peu rapide.
Les personnages
De prime abord, Tara est un personnage peu agréable. On la découvre tout d’abord arrogante et pleine de violence, totalement ignorante des gens qui l’entourent. Puis, l’auteure nous montre peu à peu ses failles et ses doutes, on la découvre plus fragile et peu sûre d’elle. Sa violence est finalement la seule solution qu’elle ait trouvée pour faire face à un monde qui lui fait peur. J’ai suivi son évolution avec plaisir, même si elle est un peu rapide. L’histoire tournant autour de sa psychologie, les autres personnages sont peu développés. J’aurais aimé en savoir davantage sur Frank, un homme très zen, et la famille de Tara marquée par la personnalité d’un père italien qui rêvait d’avoir un fils.
L’écriture
Le style de Flo Jallier est toujours très agréable à lire. Ici, elle a su s’approprier le vocabulaire et l’univers de la boxe. Elle joue également avec des analogies animalières. Elle a des mots qui sonnent juste, à mon sens. Mon seul regret ici, c’est que je n’ai pas ressenti l’émotion des « Déchaînés », les réflexions de Tara ne m’ont pas prise aux tripes.
En quelques mots…
Ainsi, c’est un bon roman, avec des réflexions intéressantes sur la violence de la société et de la connaissance de soi. Le roman est porté par un personnage plein de paradoxes qui connaît une belle évolution, bien qu’elle soit un peu rapide. En revanche, ce n’est pas un roman qui, pour ma part, suscite des émotions fortes.
Un grand merci à Claire et aux éditions Sarbacane pour cette lecture !
Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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Ce roman fait partie des challenges :
Challenge ABC 2014 : 1/13
Challenge New PAL 2014 : 1/20
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« Il n’y a pas qu’une seule façon de venir au monde. Moi, je suis née deux fois. La première, en petit enfant malade, victime d’un asthme violent découvert à la naissance, qui m’a valu un avis médical interdisant toute activité sportive, et même toute sortie prolongée. Et la suivante, lorsque mon poing a percuté le front de Jacky, mon futur entraîneur, sept ans plus tard. »
« Toi, Tara, de quoi as-tu vraiment envie ? De te battre toute ta vie ? De quoi au juste ? Là, franchement, je ne sais pas. Un quart de siècle à ne croire qu’au pouvoir du fric, à la réussite par le combat, à ma personnalité métallique, à l’individualisme…tout ça pour me rendre compte que je suis sensible. Comme tout un chacun. »
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