[Gallimard Jeunesse/Rageot, 2011]
*Attention,
il s’agit du tome 4 d’une série, présence de spoilers sur les tomes
précédents.*
Depuis
quelques mois, je grignote un à un les tomes de « A comme association »
du tandem Erik L’Homme / Pierre Bottero, pas trop vite, car il n’y en a que huit…
J’avais particulièrement apprécié ma découverte d’Ombe dans le tome 2, j’étais
donc curieuse de la retrouver ici. Et j’ai bien sûr ouvert ce tome 4 avec un
sentiment tout particulier, un pincement au cœur, sachant qu’il s’agit du
dernier titre écrit par Pierre Bottero, envoyé à son acolyte deux jours avant
sa mort…
Résumé
Après
sa mission un brin tapageuse auprès des gobelins, Ombe est chargée par l’Association
de recueillir des informations sur un mystérieux trafic de drogue, orchestré
par les vampires et assuré par les garous… En toute discrétion évidemment, ce
qui, avouons-le, n’est pas sa spécialité ! Mais c’est un tout autre piège
qui guette Ombe…celui de l’amour. Et si son corps est incassable, ce n’est
peut-être pas valable pour son cœur…
Rythme et
humour
Sur
le plan de l’intrigue, on en apprend un petit peu plus sur le trafic de drogue
qui affecte le comportement des anormaux, et sur celui qui tire les ficelles.
Beaucoup de questions demeurent encore, mais il reste quatre autres tomes pour
les éclaircir. L’histoire est contée sur le même mode que dans les tomes
précédents : du rythme et de l’autodérision. Impossible de résister à ce
mélange, les pages se tournent toutes seules !
Un tome
émouvant
Ce
tome est pour moi le plus abouti des quatre premiers, et le plus émouvant
également. Le fait que l’on ne puisse s’empêcher de penser à l’accident de
Pierre Bottero chaque fois qu’Ombe enfourche sa moto n’y est pas pour rien. Sans
parler de ce final qui vous prend à la gorge rétrospectivement… Néanmoins, il y
a autre chose d’émouvant dans ce roman. Pour la première fois, on délaisse le
côté léger de l’intrigue fantastique pour pénétrer au cœur des sentiments d’Ombe,
et on n’en ressort pas indemne. On vit avec elle la beauté et la dévastation du
sentiment amoureux.
Les
personnages
Le
personnage d’Ombe, qui se dévoile enfin, est pour beaucoup dans l’intensité de
ce tome. Elle nous laisse voir ses failles, ses doutes, au travers de sa
carapace qui se fissure. On comprend mieux sa difficulté à se lier aux autres,
et on voudrait apaiser sa solitude. C’est un personnage très touchant, que je
vais avoir du mal à laisser partir.
L’écriture
Que
dire ? Bottero is Bottero (et non, je ne me résigne pas à employer le
passé). C’est fluide, c’est beau, c’est drôle, c’est réaliste dans les
dialogues, c’est précis dans les descriptions. C’est du bonheur, en somme.
En
quelques mots…
Ainsi,
c’est un tome qui continue dans la lignée des trois précédents, avec une
intrigue fantastique menée tambour battant avec beaucoup d’humour, et cette
écriture envoûtante. Mais c’est surtout un tome doublement émouvant, de par la
fragilité d’Ombe, et ce sentiment de fin qui étreindra tout admirateur du grand
Pierre Bottero. Lire ce 4e tome à l’aube du 6e
anniversaire de sa mort était aussi un moyen de lui rendre hommage. Merci l’artiste !
Note :
4,5/5
Stellabloggeuse
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« -M’en
fous ! La prochaine fois je lui pèterai la gueule !
-C’est
pour ça que je pense que tu as le diable en toi. J’enseigne depuis…longtemps.
Je n’ai jamais vu ça. Il aurait fallu qu’il te tue pour que tu renonces.
-Non.
-Quoi
non ?
-Me tuer
n’aurait pas suffi. »
« Je
lui ai sauvé la vie, il a volé la mienne. Il a ouvert pour moi des portes
cachées, des portes verrouillées, des portes inaccessibles. Il a dévoilé des
horizons lumineux et des possibles exaltants. Il m’a guérie de blessures que
j’ignorais porter et, pour finir, m’en a infligé de nouvelles que je suis
incapable de supporter. »
« Sur
une avenue déserte, ma Z1000 fonce à une allure totalement répréhensible. Son
phare troue la nuit et les immeubles autour de nous défilent, de plus en plus
vite. Jasper a passé ses bras autour de ma taille et fait corps avec moi. Je
sais qu’il a fermé les yeux et savoure l’instant.
Comme
moi.
Confiant.
Comme
moi.
La vie
mérite d’être vécue.
Toujours. »
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Ce roman fait partie du challenge :
New Pal
2015 : 12/75
c'est fou comment on ressent la plume de Bottero dans les citations que tu as mises... Voilà longtemps que j'ai commencé A comme association et que je n'ai toujours pas fini...il faudrait que je m'y replonge et acquière les tomes qui me manquent !
RépondreSupprimerJ'en ai encore des frissons, ce tome est tellement fort, et il lui ressemble tellement. J'ai l'impression qu'il avait mis beaucoup de lui en Ombe. Vraiment, je t'encourage à continuer ;)
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