mercredi 24 août 2011

Lorraine Super-Bolide, de David Tavityan : une ado super-fonçeuse en mal d’amour

[Sarbacane, août 2011]

Mes chers lecteurs, quand vous sortirez de chez vous aujourd’hui, vous pourrez vous arrêter dans n’importe quelle bonne librairie et vous procurer « Lorraine Super-Bolide », le deuxième roman de David Tavityan (après le très imaginatif « Comment j’ai raté ma vie de Super-Héros ») qui sort aujourd’hui. Et moi, la veinarde, je l’ai déjà lu !

On retrouve dans ce roman un certain nombre d’ingrédients présents dans d’autres titres récents de la collection eXprim’ tels que "Le Dévastateur" ou "Deux jours pour faire des thunes": un style très direct, une action à deux cent à l’heure et des scènes entre réalité et imagination. Et pourtant, comme tous les autres, ce livre a sa touche personnelle et sa fraîcheur.

Je ne vous fais pas languir plus longtemps, voici le pitch ! Une jeune fille, Lorraine, fille d’un producteur de cinéma, semble tout avoir pour être heureuse : un petit ami (Nico), de l’argent, une belle maison remplie de robots domestiques avec une salle de bain qui fait rêver, un garage rempli de chouettes voitures. Mais Lorraine souffre de l’indifférence de son père qu’elle aime à la folie et qui semble s’intéresser davantage à ses affaires qu’à elle. Alors, elle fait tout pour attirer son attention, et elle a pour ça un moyen imparable : chiper des voitures quand l’occasion se présente, rouler avec à fond la caisse, puis l’envoyer dans le décor. Avec un petit séjour à l’hôpital en prime :

« Ça va faire mal. J’ai l’habitude. Il faut en passer par là, pour renaître bienheureuse et plus claire qu’un rayon lumineux. Après tout, Gaby adore le Technicolor, brouillard et grisaille n’ont pas de place dans son monde… Quand il me redécouvre en post-réa, c’est bien souvent dans toute ma splendeur divine ; sa fille bien-aimée lui inspire d’un coup dix films, à ce moment-là ! Sans moi, que deviendrait-il ? »

La couverture est superbe, et à l'intérieur, ça m'a plus aussi. Les premières pages sont un régal. Le lecteur entre réellement dans la tête de Lorraine. On s’étonne, on rit, on grince des dents. Mais surtout, on s’attache à elle car David Tavityan développe peu à peu la psychologie de son personnage et on compatit. Puis finalement, on perd pieds avec la réalité, les situations vécues sont de plus en plus loufoques : Lorraine multiplie les provocations avec son nouvel ami Captain Spirit, le robot androïde. Il devient difficile d’y croire, mais on peut interpréter ces divagations comme on veut (un coma après un gros crash ?).

Même si j’ai moins aimé la seconde partie du livre, j’ai quand même adhéré. Le style de l’auteur m’a plu, on pourrait le qualifier de familier mais il est seulement très actuel, on est branché en direct sur les pensées du personnage. J’ai également apprécié le côté psychologique du roman (on va de l’oedipe au fameux « tuer le père »), j’avais envie de comprendre d’où venait la « folie » de Lorraine et jusqu’où elle irait. Alors vous pouvez foncer…dans la librairie la plus proche !

Note : 4/5 (note légèrement surévaluée par rapport à mon avis général, mais c’est parce que j’ai vraiment pris mon pied durant les 50 premières pages !)


Stellabloggeuse
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« J’ai la même chose au quotidien : décors en carton bouilli et rêves en contreplaqué, des acteurs qui font semblant de périr, du trompe-l’œil à mort, du trompe-la-mort à l’œil, à gogo et à vomir : les productions signées par mon daron grand patron, ce « ponte » de l’audiovisuel bidon. Oui, la même chose, un Eurosdiney permanent, ranimé chaque matin… »

4 commentaires:

  1. En ce qui me concerne, j'ai eu du mal a m'attacher à Lorraine. Ça ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman avec comme toi une préférence pour le début. J'ai bien aimé aussi comment ça se termine.

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    1. Oui, cette fin un peu folle qui symbolise la prise d'indépendance de Lorraine m'a bien plu aussi. Quant à son personnage elle est parfois assez insupportable, mais les quelques moments où elle montre sa fragilité m'ont suffit pour m'attacher à elle. J'ai aussi beaucoup aimé tous les jeux de langage, tout cela est très travaillé.

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  2. Je crois que c'est un livre qui pourrait me plaire, je note !

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    1. Il est très particulier, je crois que sois on adhère vraiment soit on déteste... Mais tente ta chance, au pire ça fait un joli objet déco (je suis amoureuse de la couverture) :D

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