samedi 28 janvier 2012

Rani, de Jean Van Hamme : les milles vies d’une femme au destin exceptionnel

[Michel Lafon, 2011]

Le roman que je vais vous présenter aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus créatif en plusieurs étapes. En effet, « Rani » a tout d’abord été une bande-dessinée créée par Jean Van Hamme (le papa de Largo Winch), avant d’être adaptée à la télévision, en 8 épisodes (avec l’actrice Mylène Jampanoï). La diffusion télévisuelle a concordé avec la parution du roman contant les aventures de cette jeune femme. Roman pour lequel j’ai eu la joie d’être sélectionnée à l’occasion d’un partenariat avec Michel Lafon via Livraddict. Un grand merci à eux donc !

Mais rentrons dans le vif du sujet ! Dans ce roman, Jean Van Hamme met en scène Jolanne de Valcourt, une jeune femme au destin exceptionnel, au temps du roi Louis XV. Fille bâtarde d’un marquis et de sa gouvernante, elle avait pourtant l’amour de son père et aurait du hériter de ses biens. Mais son demi-frère, le violent et cupide Philippe de Valcourt, en a décidé autrement et pousse Jolanne à vivre en fugitive, en France et dans les colonies indiennes. Au cours de ce périple, on la verra notamment devenir Rani, l’épouse du maharaja d’un petit royaume indien.

Voici à présent mon avis sur ce roman historique :

Ce roman est un véritable roman d’aventure, avec un rythme trépidant. Les évènements s’enchaînent à une vitesse folle, le lecteur ne s’ennuie pas un instant. Ce qui est admirable quand on sait que ce roman fait plus de 400 pages, et je dois dire que cela m’a presque paru trop court ! Il se passe beaucoup de choses dans ce roman, il y a de la matière. On est happé par cette histoire aux multiples rebondissements, de sorte que lorsque l’on termine un chapitre, on souhaite connaître la suite immédiatement. Je l’ai lu assez rapidement, tant j’avais envie de connaître le fin mot de l'histoire.

En ce qui concerne les personnages, je me suis facilement attachée à Jolanne. Elle pourrait être agaçante, étant donné que tous les hommes qui croisent son chemin en tombent désespérément amoureux. Mais ce n’est pas le cas, Jolanne m’a plu. En effet, c’est une jeune femme droite, qui reste fidèle à ses valeurs et qui ne dévie de sa ligne de conduite que pour de bonnes raisons. Elle est de plus animée d’une furieuse envie de vivre qui force l’admiration. Quant aux autres personnages, ils sont bien identifiés : on sait d’emblée qui sont les gentils et les méchants, il n’y a pas de surprise.

Ce qui m’a le plus séduite dans ce roman, c’est le rêve et l’évasion qu’il m’a apporté. On voyage dans le temps et dans l’espace, jusqu’aux comptoirs indiens. J’ai beaucoup apprécié les paysages, les senteurs exotiques évoquées au fil des pages. De plus, ce roman est une véritable fresque romanesque, l’histoire d’un destin totalement hors du commun. On l’a beaucoup comparé à la série des « Angélique », et il est vrai que Jolanne peut être vue comme une Angélique moderne. La midinette qui vit en moi a apprécié.

Il y a énormément de rebondissements, parfois peu réalistes, s’apparentant à des interventions divines. On peut avoir du mal avec ce manque de vraisemblance, mais de mon côté, cela m’a beaucoup plu. Cela ajoute un côté surnaturel à l’histoire, qui permet de pousser un peu plus loin l’évasion que ressent le lecteur. De ce côté-là, « Rani » m’a un peu fait penser aux Contes des Mille et Une Nuits.

Si l’on veut maintenant évoquer les points faibles du livre, on pourrait dire que le style n’est pas particulièrement littéraire, qu’il n’est pas très recherché. Mais il a le mérite d’être compréhensible, simple et direct. Non, le principal bémol que j’aurais à apporter à cette lecture, c’est un petit manque de profondeur : on passe assez rapidement d’un évènement à l’autre, sans s’attarder. De même, beaucoup de personnages ne sont qu’effleurés, et on aimerait les connaître un peu plus. Au final, « Rani » est davantage écrit comme un scénario, très visuel, que comme un roman. Voilà pourquoi les évènements peuvent sembler un peu rapides et les personnages un peu légers.

En revanche, on trouve dans le roman une réflexion sur la politique coloniale de Louis XV, avec une véritable critique de la politique extérieure de ce souverain. Il évoque également la corruption, la cupidité de certains nobles désargentés, ou l’amertume de la guerre.

En guise de conclusion, je dirais qu’il faut prendre le roman pour ce qu’il est : une belle fresque romanesque qui vous fait voyager, qui vous fait rêver. Mes attentes ont été comblées, car je n’en espérais pas davantage. Ce roman constitue un véritable moment de détente, à savourer.

Note : 4/5
 
Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie du Challenge :

Challenge ABC 2012 : 4/26
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« Jolanne suivit du regard la silhouette de Bussy qui se dissipait dans la nuit. Elle pensait qu’avec cet homme ce qui s’éloignait et paraissait se fondre dans les ténèbres, c’était son monde, sa culture, tout ce qu’elle avait quitté pour s’immerger dans une civilisation aussi lointaine que si elle appartenait à une autre planète. Elle était seule sur sa terrasse, sous les étoiles, étrangère à elle-même. Et en même temps, combien était forte son envie de vivre, de connaître d’autres joies, d’autres émotions… »

2 commentaires:

  1. Tiens tiens encore l'Inde, décidement en ce moment ça me tourne autour ^^.
    Ton avis donne envie dis donc ! Je vais l'ajouter à la WL ;)

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    1. Oui, je te le conseille vraiment pour un moment de détente et de voyage :) En revanche, il ne faut pas en attendre beaucoup de profondeur, cela fait un peu scénario dans l'écriture.

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