mardi 14 janvier 2014

Juste une ombre, de Karine Giebel : haletant, terrifiant et émouvant

[Fleuve noir, 2012]

Voilà plusieurs mois que j’entendais régulièrement parler de Karine Giebel et de ses thrillers, que ce soit par le biais des copinautes ou de collègues très enthousiastes. Je m’étais donc promis de ne pas trop attendre pour découvrir les écrits de cette dame, et c’est maintenant chose faite avec « Juste une ombre » !

Résumé

Cloé est aux portes de son rêve. Cette publicitaire de 37 ans est sur le point d’obtenir ce pour quoi elle s’est battue toute sa vie : le siège de son patron. Elle contrôle absolument tous les pans de sa vie, elle se sent forte. Pourtant sa vie bascule lorsqu’une ombre la suit jusqu’à sa voiture, un soir. Dès lors, elle la voit partout et pourtant, personne ne la croit. Comment l’ombre s’introduirait chez elle ? Pourquoi remplirait-elle son frigo, déplacerait-elle les cadres ? Cloé est-elle paranoïaque ? Ou menacée par un dangereux psychopathe ?

Un thriller psychologique convaincant

Ce thriller est très bien mené, les pages se tournent très vite et je n’ai eu de cesse de connaître le fin mot de l’histoire. Il n’y a pas d’action particulière mais une tension psychologique qui a su me tenir en haleine, une peur latente. Tout le long on hésite, on oscille, on s’interroge sur la santé mentale de Cloé. Pour ne rien gâcher, la fin a su me surprendre, je n’avais pas deviné la véritable identité de l’ombre et n’avait pas du tout anticipé les scènes finales. J’ai été bluffée, peut-être parce que je suis novice en termes de thrillers.

Une émotion inattendue

Si je m’attendais à un thriller bien ficelé, j’ai été très surprise que ce roman parvienne également à m’émouvoir. Et ce grâce à Alexandre, le flic de l’histoire, et son histoire d’amour tragique qui a trouvé la corde sensible en moi. L’émotion tient également à l’histoire de la famille de Cloé et de sa petite sœur, Lisa. J’ai vraiment apprécié cette dimension supplémentaire qui donne une véritable âme à ce roman.

Les personnages

Je n’irai pas par quatre chemins, je n’ai pas apprécié Cloé que je qualifierai de tête à claques. C’est une femme arrogante, hautaine, égoïste, autoritaire, et je dois avouer que je me suis parfois réjouie de voir l’ombre la mettre en difficulté. Certes, on finit par déceler ses failles, mais pas assez à mon goût pour éprouver de la sympathie à son égard, sauf peut-être à la toute fin du roman. En revanche, j’ai eu un gros coup de cœur pour le personnage d’Alexandre, ce flic bordeline complètement désespéré, un grand cœur caché derrière un regard effrayant.

L’écriture 

En ce qui concerne le style, j’ai apprécié la manière de raconter de Karine Giebel. Elle alterne la troisième personne et la première (plus rarement), nous posant tantôt en observateur tantôt en confident. Elle adopte alternativement le point de vue de Cloé et celui d’Alexandre, se glissant aisément dans chaque personnalité. Les passages dédiés aux réflexions de l’ombre sont percutants et effrayants, avec leurs phrases courtes. Je suis conquise !

En quelques mots…

Ainsi, ce coup d’essai avec Karine Giebel s’est transformé en coup de cœur ! C’est un bon thriller psychologique au final inattendu (en tout cas pour une novice comme moi) mais aussi une histoire émouvante, et ce malgré un personnage principal antipathique. Je vous le recommande volontiers et je découvrirai sûrement d’autres titre de l’auteure, j’ai d’ailleurs « Terminus Elicius » et « Purgatoire des innocents » dans ma PAL.

Note : 5/5 (Coup de cœur)

Stellabloggeuse
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« Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard... »

"Je ne cesse de penser à toi
C'est plus fort que moi, plus fort que tout
Je t'ai choisie parmi cette foule d'anonymes
Choisie pour être ma muse, ma source d'inspiration
[...] Je te métamorphoserai, te sculpterai à mon goût
T'écorcherai, te mettrai à vif. A nu
Je te détruirai lentement, jour après jour, morceau après morceau
Je te déconstruirai, pièce par pièce
Tu seras ma plus belle œuvre d'art, ma plus belle réussite
Mon plus beau carnage
Mon chef-d’œuvre, je te le promets."

8 commentaires:

  1. pour un coup d'essai, tu es super bien tombée ! je devrais le lire d'ici quelques mois (en lc pour être certaine de ne pas le laisser trainer, ça serait trop dommage ! surtout après avoir lu ton billet !)

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    1. Oui, j'ai adoré ! J'espère que tu ne seras pas déçue, il m'a peu être fait fort impression parce que je ne suis pas une habituée du genre. Mais j'ai vraiment beaucoup aimé :)

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  2. On m'a parlé en bien de cette auteure il y a peu, et je lis par-dessus ton avis positif sur ce livre ! C'est un signe, c'est sûr ! :D

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    1. Oui, je crois que tu ne lis pas beaucoup de polars toi non plus, mais j'ai vraiment été conquise par celui-ci :)

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  3. J'ai reçu ce livre avant-hier et j'ai vraiment hâte de le commencer^^
    Merci pour ton avis.

    Hamy

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    1. Je te souhaite une excellente lecture, j'espère qu'il te fera autant frissonner que moi ! N'hésite pas à revenir me dire ce que tu en auras pensé !

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  4. Je suivrai ton conseil. J'essayerai celui-là. Merci

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