samedi 8 février 2014

Belle, de Robin Mc Kinley : une réécriture de la Belle et la Bête

[Presses Pocket, 1993]

Si je n’ai jamais pris le temps de lire le texte original, je dois dire que le dessin animé « La Belle et la Bête » est l’un de mes Disney préférés. Aussi, quand l’occasion s’est présentée de lire la réécriture de Robin Mc Kinley intitulée « Belle » pour la séance du club de lecture de Lyon dédiée aux monstres, je l’ai saisie. Et oui, je sais, cette couverture des années 90 pique les yeux, sachez que c’est bien un conte et non un livre de fantasy, et qu’il a été réédité il y a quelques années avec une belle couverture !

Résumé

Belle et ses deux sœurs, Grâce et Espérance, vivent une vie aisée en ville jusqu’au jour où leur père se trouve ruiné, à la faveur d’une tempête qui le dépossède de la plupart de ses bateaux. Ils partent s’installer à la campagne, en bordure d’une forêt que l’on dit enchantée, où le mari d’Espérance entame une activité de forgeron. La vie des uns et des autres s’organise, jusqu’au jour où le père de Belle s’aventure dans la forêt. Il en reviendra avec de multiples présents. Mais à quel prix ?

Une réécriture convaincante

J’ai apprécié cette réécriture du conte traditionnel, réalisée à la fin des années 1970. Je ne saurai dire quelles sont les concordances étant donné que je ne connais que le dessin animé, mais j’y ai retrouvé des éléments familiers : l’amour de Belle pour la lecture et les études, le château enchanté, les oiseaux que l’on essaie d’apprivoiser… Il y a aussi des différences, qui m’ont apportée une dose de nouveauté bienvenue.

Cette réécriture ne révolutionne pas, je pense, l’histoire de la Bête et la Bête. Les personnages font face aux traditionnelles péripéties qui émaillent un conte, et le final en fait des tonnes dans le « happy end ». Néanmoins, c’est une histoire dépourvue de mièvrerie et délicieusement enchantée, qui saura séduire celles qui ont gardé leur âme d’enfant.

Les personnages

Si les héroïnes de contes de fée peuvent parfois être agaçantes, ce n’est pas le cas de Belle. C’est une jeune fille intelligente et cultivée, et qui fait preuve de bon sens. Elle a une bonté d’âme naturelle, sans en faire trop. Quant à la bête, c’est un vrai gentleman, rien dans ce roman ne nous le présente comme un monstre.

L’écriture

L’écriture/la traduction est agréable, l’auteure se place en conteuse sans la dimension moralisatrice qui est parfois gênante dans les contes classiques. Elle créé une ambiance délicieusement désuète, sans que le style ne soit lourd.

En quelques mots…

Ainsi, j’ai passé un bon moment avec cette réécriture de la Belle et la Bête. Cette histoire fait la part belle à l’enchantement, et est racontée « à l’ancienne » sans qu’elle n’ait l’air démodée. Malgré un final très « conte de fée », le récit n’est jamais mièvre et Belle est attachante. Je le conseillerais volontiers à tous ceux qui ont aimé « La Belle et la Bête » !

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse

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« -Eh bien, voilà… Tu vas rire, et je ne pourrai t’en vouloir. J’ai grandi par ici, tu comprends, et ces légendes entendues dès le berceau m’ont marqué, moi aussi… On prétend donc qu’au milieu de ces bois s’élève un château, dans un jardin sauvage. Et que toute personne s’aventurant un peu trop loin sera irrésistiblement attirée par ce château. Or, à l’intérieur, vit un monstre. Selon certains, il est né homme, mais a été transformé en monstre par la suite en guise de punition pour ses mauvaises actions. D’autres affirment qu’il est né monstre, et ce pour punir ses parents, souverains d’un pays merveilleux qui ne se souciaient que de leur propre plaisir. »

« -Belle ? Quelque chose ne va pas ?
En général, il ne me fallait pas plus de quelques minutes pour me changer et descendre à la salle à manger.
-Elles me forcent à porter une robe qui ne me plait pas, répliquai-je d’un ton boudeur. Je ne peux pas l’enlever.
-Elles vous y forcent ? Mais pourquoi donc ?
-Je n’en ai pas la moindre idée ! ripostai-je en me débarrassant des bracelets, que je jetai vers l’âtre.
Ils revinrent aussitôt sur mes bras.
-C’est curieux.
Un court silence, puis :
-Que lui reprochez-vous, à cette robe ?
-Elle ne me plaît pas.
-Heu…Puis-je la voir ?
-Bien sûr que non ! Si cela ne m’ennuyait pas de vous la montrer, pourquoi me cacherais-je dans cette chambre ? Qui d’autre pourrait la voir, sinon moi ?
-Parce que vous êtes sensible à ce que je pense de votre tenue ?
-Je ne veux pas la mettre, répétai-je obstinément. »

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu il n'y a pas longtemps et je dois dire que j'ai apprécié cette réécriture. J'avais lu la version originale, aimé celle de Disney et adoré celle de Cocteau. Je n'ai pas était déçu par celle-ci.

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  2. j'ai beaucoup apprécié cette lecture, dommage qu'il soit si court ^^

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