mardi 3 mars 2015

Constellation, d’Adrien Bosc : un roman qui se lit comme un documentaire

[Stock, 2014]

Me revoilà aujourd’hui avec un roman de la Rentrée littéraire 2014. Après ma déception envers « Charlotte » de David Foenkinos, je me suis attaquée à un autre prix littéraire de la saison, « Constellation » d’Adrien Bosc, reçu en livre voyageur grâce aux matchs de la Rentrée littéraire Price Minister. Je n’ai pas pu le lire à temps que mon avis soit pris en compte dans le cadre des MRL2014, mais je souhaitais tout de même le lire rapidement.

Résumé

Avec ce premier roman, Adrien Bosc revient sur le crash du « Constellation » le 27 octobre 1949, l’avion dans lequel a péri le boxeur Marcel, la prodige du violon Ginette Neveu…en tout 48 destins brisés qui se sont trouvés là pour une multitude de raisons. L’auteur s’efforce de nous faire comprendre les raisons du crash, mais aussi et surtout appréhender ces destins brisés.

Comme un documentaire

S’il s’agit du premier roman de l’auteur, il est pour moi plus proche du documentaire. En effet, Adrien Bosc a effectué un gros travail documentaire pour réunir des informations sur les passagers de l’avion, sur le déroulé du vol et l’enquête qui a suivi le crash. Il nous offre ainsi davantage une collection d’informations biographiques qu’une véritable histoire, jamais il ne se met dans la tête de ses personnages, jamais ceux-ci ne s’expriment directement.

Une lecture intéressante

Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce récit et cette réflexion plutôt intéressants, même s’il y  a quelques longueurs. L’auteur met en évidence les coïncidences, les faisceaux de causes qui, mises bout à bout on conduit l’avion à s’écraser et chacune de ces personnes à trouver la mort. Il s’attache aussi aux miraculés, ceux qui pour une raison ou pour une autre ne sont finalement pas montés dans cet avion. Mon bémol, c’est que tout ce récit est un peu « sec », objectif et manque d’humain, même si l’auteur s’en explique à la fin du roman.

Les personnages

Sur quelques pages, l’auteur parvient à donner vie aux personnages, à nous donner un aperçu de leur existence. Certains destins sont hors normes, comme celui de Kay Kamen cet homme qui est à l’origine des produits dérivés Walt Disney, du peintre Bernard Boutet de Monvel, ou encore la violoniste prodige Ginette Neveu. D’autres, plus modestes, partent chercher fortune en Amérique, dans les fermes ou l’industrie. Quant à Marcel Cerdan, déjà bien connu, il est plutôt en retrait.

L’écriture

Quant au style, il est assez affirmé pour un premier roman, assez encourageant, même si je l’ai trouvé un peu ardu. Les phrases sont souvent longues, avec beaucoup de juxtapositions, qui donnent un effet « liste ». Il faut un peu de temps pour s’y habituer, mais une fois dedans on ne bute quasiment plus.

En quelques mots…

Ainsi, j’ai trouvé que ce roman, qui se lit en fait comme un documentaire – à petite dose afin d’éviter l’effet d’accumulation – plutôt intéressant. Il met en lumière les raisons multiples qui ont poussé ces 48 personnes à s’écraser sur le Mont Redondo, des destins et des coïncidences, funestes ou miraculeuses selon les cas. A lire pour s’informer, sans s’attendre à voir les personnages acteurs de l’histoire, car il y a peu d’humain dans ce roman. Merci à Oliver Moss et Price Minister pour cette découverte.

Note : 3/5 (13/20)
Stellabloggeuse
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« Un concours infini de causes détermine le plus improbable résultat. Quarante-huit personnes, autant d’agents d’incertitudes englobées dans une série de raisons innombrables, le destin est toujours une affaire de point de vue. Un avion modélisé dans lequel quarante-huit fragments d’histoires forment un monde. »

« Il m’avait fallu me rendre aux Açores pour entendre la résonance intime de ces hommes et de ces femmes qui avaient vécu et aimé. Il m’avait fallu atteindre le port de Ponta Delgada, marcher le long des sentiers du Mont Redondo, observer, tard, le ciel, et tôt, le rivage, pour apercevoir l’illusion d’une distance au cœur du roman. Comprendre qu’en éloignant la mélasse de mes sentiments j’accosterais, au terminus, en terrain connu, y trouverais des réponses, mettrais un pied devant l’autre, à nouveau. Il faudrait le cœur en vrac toujours partir en quête de baleines. »
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Ce roman fait partie des challenges :


Challenge ABC 2015 : 8/26



Challenge New Pal 2015 : 3/75

2 commentaires:

  1. Et bien j'aurais tout à fait pu écrire ce billet ! J'ai lu ce roman sans déplaisir, mais comme je ne l'ai pas lu par petites doses, j'ai ressenti cet effet d'accumulation, de longueur dont tu parles. Certains passages m'ont réellement passionnée (comme celui de Kay Kamen, que tu cites) mais d'autres étaient bcp moins intéressants voire ennuyants...
    Et même si je trouve que c'est un bon premier roman, dont l'idée de départ est très originale, je n'ai aps trouvé que ça méritait touuuuuut le foin qu'on en a fait...

    Des bisous ^^

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    1. Je suis tout à fait d'accord, je me suis ennuyée aussi par moment. Je suis même étonnée que cela soit présenté comme un roman, on s'attend du coup à ce que ce soit romancé, que les personnages prennent vie, mais au final on reste dans l'information biographique. Ce qui est assez intéressant aussi. Pas mal quoi ;)

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