[Lumen,
2015]
« The Book of Ivy» est le premier roman
d’Amy Engel, jeune auteure américaine. J’étais intriguée par cette dystopie
évoquant l’union de deux familles rivales, à la manière d’un Roméo et Juliette
détourné où la jeune fille est supposée tuer son mari. Je n’ai donc pas hésité
lorsque Babelio a proposé ce titre lors de son opération « Masse
Critique. »
Résumé
Après
une guerre nucléaire qui a ravagé la surface de la Terre, la quasi-totalité de
l’humanité a disparu. Aux Etats-Unis, une petite communauté de survivants s’est
constituée. Elle rassemble à peine dix mille habitants. Ivy Westfall est la
descendante du fondateur de la ville. Elle doit à présent épouser Bishop
Lattimer, le fils du Président, le descendant de l’homme qui a ravi le pouvoir
à sa famille et instauré une société étroitement contrôlée. Sa mission :
le tuer pour permettre l’avènement d’une démocratie.
Entre La Sélection et Roméo et
Juliette
Ce
roman propose une idée de base prometteuse, à mi-chemin entre La Sélection de
Kiera Cass pour les mariages arrangés et le contexte, et Roméo et Juliette pour
l’union des deux familles rivales. L’enjeu est simple : savoir quel camp
Ivy va trahir, celui de son mari et de sa belle-famille, ou sa propre famille.
L’histoire développée est celle d’un jeune couple qui fait tout juste
connaissance et qui apprend peu à peu la vie conjugale, alors que ces jeunes
gens ont 16 et 18 ans.
Addictif et parfois surprenant
De
manière générale, j’ai trouvé le roman plutôt réussi, j’ai été embarquée même
s’il y a peu d’action et beaucoup de réflexion, Ivy se demandant sans cesse
comment agir au mieux. J’ai trouvé le contexte général peu étoffé, le roman
n’aborde quasiment pas le système politique mis en place dans cette ville, ou
seulement par petites touches. C’est donc davantage une romance un peu
particulière qu’une dystopie, à mon sens. Quant à la fin, elle est surprenante,
inattendue. Je l’aurais davantage appréciée si les dernières pages avaient été
cohérentes avec l’attitude d’Ivy à sa sortie de la salle d’audience (pour ceux
qui l’ont lu vous comprendrez, pour les autres je n’en dirais pas plus). Il y a
là quelque chose qui me chiffonne. La porte est en tout cas laissée ouverte
pour une éventuelle suite (edit : une suite paraîtra effectivement aux Etats Unis en novembre 2015 !).
Les personnages
Ivy
est un personnage attachant. C’est une jeune fille entière, qui se laisse
facilement emporter par ses émotions. Il est très difficile pour elle d’être
dans la duplicité et de ne pas dire ce qu’elle a sur le cœur. Elle manque
cruellement de confiance en elle et essaie de trouver son chemin entre les tentatives
de manipulation des uns et des autres. Quant à Bishop, on ne peut que l’apprécier.
D’abord mystérieux, il révèle un grand cœur et une certaine indépendance d’esprit.
Peut-être même est-il un peu trop parfait !
L’écriture
Quant
à la plume, elle est plutôt agréable, la traduction me semble assez soignée. Le
texte est écrit à la première personne, nous sommes constamment dans la tête d’Ivy.
Les descriptions et les introspections sont réussies et les dialogues
intéressants. Rien à redire !
En quelques mots…
Ainsi
ce roman m’a agréablement surprise. Je me suis prise d’affection pour ce jeune
couple issue d’un mariage arrangé, et surtout pour Ivy qui est un personnage
intéressant. Si la dystopie n’est pas assez creusée à mon goût, la romance est
bien menée. Seule la fin m’aura laissée un brin perplexe car je ne savais pas encore qu'il y aurait bel et bien une suite. En tout cas ce roman devrait
beaucoup plaire aux adolescentes, à partir de 14/15 ans.
Note :
4/5
Stellabloggeuse
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« Pour
elles, pour tous les autres, cette cérémonie est un moyen de maintenir la paix
et la cohésion de notre nation. Ils honorent une tradition qui permet de
consolider, depuis plus de deux générations, une société menacée de
disparition. […] je ne suis en rien comme ces adolescentes qui m’entourent.
Epouser Bishop Lattimer, ce n’est pas accomplir mon destin. Ma mission n’est
pas de le rendre heureux, de porter ses enfants et d’être sa femme. Ma mission,
c’est de l’assassiner.»
« Mon
père nous racontait toujours la façon dont se passaient les choses
avant-guerre, qu’il tenait de son propre père. Des femmes juges et médecins,
des femmes qui se présentaient même aux élections présidentielles. Bien sûr, ce
n’était pas le cas de toutes. Il y en avait encore qui restaient au foyer pour
élever leurs enfants. Mais il s’agissait d’une décision, et non d’une voie
imposée. A l’époque, les femmes étaient autonomes, elles choisissaient leur
conjoint, leur métier, elles étaient libres d’opter pour un chemin ou un autre.
Un rêve très lointain pour moi. »
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Ce roman fait partie du challenge :
Challenge
ABC 2015 : 15/26
Ce livre est dans ma wish-list depuis sa sortie, tellement qu'il me tente !
RépondreSupprimerTu peux te laisser tenter, c'est une bonne lecture détente, une romance bien sympathique :)
SupprimerJe suis contente de lire ton billet avant de lire ce roman car me voilà maintenant préparée à lire une romance + qu'une dystopie, ce qui évitera toute éventuelle déception à cet égard :)
RépondreSupprimerDes gros bisous Stella :)
Tant mieux si tu n'en attends pas trop car ce n'est pas un roman exceptionnel. Mais je l'ai lu dans un moment où j'avais besoin de détente et il a tout à fait rempli son office :)
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