samedi 11 juillet 2015

Tant que nous sommes vivants, d’Anne-Laure Bondoux : un conte moderne


Cela fait longtemps que j’entends parler d’Anne-Laure Bondoux, mais je l’ai véritablement découverte cette année avec « Et je danse, aussi », écrit à quatre mains avec Jean-Claude Mourlevat, et désormais avec son dernier roman en solo « Tant que nous sommes vivants ».

Résumé

Dans une petite ville, dans un monde menacé par la guerre, Bo et Hama travaillent tous les deux dans une usine d’armement, elle le jour, lui la nuit. Chaque matin, ils se croisent, et c’est bien assez pour tomber amoureux. Mais un accident se produit, et ni Hama ni leur amour n’en sortiront indemnes. Poussés à fuir, ils partent en quête d’un petit coin de paradis. Mais peut-on réellement échapper à son passé ?

De magnifiques contradictions

J’ai beaucoup apprécié ce conte moderne, qui met en avant les magnifiques contradictions inhérentes à l’amour et à la vie : le passé et le présent, l’ombre et la lumière, le possible et l’impossible… C’est une belle allégorie de l’être humain, qui alerte le lecteur sur la nécessité de connaître ses racines pour aller de l’avant et se construire, et qui met en garde contre l’immobilisme et la résignation. Il y a également, je crois, un message sur le handicap et l’énergie nécessaire pour le surmonter, pour se réinventer.

Hors du temps

L’univers créé par Anne-Laure Bondoux est étrange et original, même s’il ne diffère pas tant que cela de notre monde actuel. La ville est un peu plus triste, la nature un peu plus dangereuse, et les paradis presque perdus. C'est un théâtre d'ombres, où la lumière ne va pas sans l'obscurité. La magie est présente, de manière quasi imperceptible. Mon seul bémol, c’est que je suis restée extérieure à cet univers, je n’ai jamais eu la sensation d’en faire partie comme cela peut parfois arriver. Il offre néanmoins au lecteur un beau moment hors du temps.

Les personnages

J’ai eu un peu de mal à cerner et à apprécier pleinement les personnages. Bo a fui son enfance, mais elle continue à le hanter. Il dévie de sa destinée de forgeron, par amour, et s’en trouve diminué en tant qu’homme. Quant à Hama, c’est physiquement qu’elle est atteinte, et persuadée de devoir perdre des parts d’elle-même pour avancer. Leur fille, Tsell, n’a que vaguement conscience de cet héritage qui pèse sur ses épaules. Elle est confiante et ouverte aux autres et à l’amour.

L’écriture

J’ai une nouvelle fois été charmée par la plume d’Anne-Laure Bondoux, envoûtante  et délicate. Dès les premières lignes, la magie est là et cette ambiance particulière s’installe. Elle vous emmène avec elle, telle une conteuse. Elle a ce don, trop rare à mon goût, de dire de très belles et justes choses en toute simplicité.

En quelques mots…

Ainsi, j’ai apprécié ce roman qui est un conte moderne réussi autour des contradictions inhérentes à l’existence et à l’amour. La plume, envoûtante et délicate, a su me charmer. Mon seul regret est d’être restée un tout petit peu en dehors, n’ayant pas ressenti d’empathie véritablement pour les personnages, et ne m’étant pas véritablement projetée dans cet univers original. Pour les rêveurs à partir de 13/14 ans.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« -Nous aussi, on va tomber, reprit-il. On aura des bosses et des bleus. Mais on trouvera le bon équilibre. Je crois qu’on peut aimer sans les mains, Hama. »


« Depuis l’explosion, nous avions repris nos attitude craintives : aux grandes joies de l’existence, qui s’accompagnaient aussi de grandes peines, nos esprits paresseux préféraient le confort médiocre d’une vie sans risque. Or, l’amour de Bo et Hama nous semblait plus dangereux que les explosifs stockés dans les hangars de l’Usine ».

2 commentaires:

  1. Comme toi, je m'étais sentie un peu en retrait, et toute ma lecture en avait été chamboulée... Enfn, à cause de ça, et de pas mal d'autres choses en fait... En bref, je n'avais pas trop aimé ^^'

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    1. Pour ma part cela ne m'a pas empêchée d'apprécier le roman, même si je n'étais pas "dedans"

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