[Gallimard Jeunesse, 2014]
Cela
fait longtemps que j’entends parler d’Anne-Laure Bondoux, mais je l’ai
véritablement découverte cette année avec « Et je danse, aussi », écrit à quatre mains avec Jean-Claude
Mourlevat, et désormais avec son dernier roman en solo « Tant que nous sommes vivants ».
Résumé
Dans
une petite ville, dans un monde menacé par la guerre, Bo et Hama travaillent
tous les deux dans une usine d’armement, elle le jour, lui la nuit. Chaque matin,
ils se croisent, et c’est bien assez pour tomber amoureux. Mais un accident se
produit, et ni Hama ni leur amour n’en sortiront indemnes. Poussés à fuir, ils
partent en quête d’un petit coin de paradis. Mais peut-on réellement échapper à
son passé ?
De magnifiques contradictions
J’ai
beaucoup apprécié ce conte moderne, qui met en avant les magnifiques
contradictions inhérentes à l’amour et à la vie : le passé et le présent,
l’ombre et la lumière, le possible et l’impossible… C’est une belle allégorie
de l’être humain, qui alerte le lecteur sur la nécessité de connaître ses
racines pour aller de l’avant et se construire, et qui met en garde contre l’immobilisme
et la résignation. Il y a également, je crois, un message sur le handicap et l’énergie
nécessaire pour le surmonter, pour se réinventer.
Hors du temps
L’univers
créé par Anne-Laure Bondoux est étrange et original, même s’il ne diffère pas
tant que cela de notre monde actuel. La ville est un peu plus triste, la nature
un peu plus dangereuse, et les paradis presque perdus. C'est un théâtre d'ombres, où la lumière ne va pas sans l'obscurité. La magie est présente, de manière quasi imperceptible. Mon seul bémol, c’est
que je suis restée extérieure à cet univers, je n’ai jamais eu la sensation d’en
faire partie comme cela peut parfois arriver. Il offre néanmoins au lecteur un
beau moment hors du temps.
Les personnages
J’ai
eu un peu de mal à cerner et à apprécier pleinement les personnages. Bo a fui
son enfance, mais elle continue à le hanter. Il dévie de sa destinée de
forgeron, par amour, et s’en trouve diminué en tant qu’homme. Quant à Hama, c’est
physiquement qu’elle est atteinte, et persuadée de devoir perdre des parts d’elle-même
pour avancer. Leur fille, Tsell, n’a que vaguement conscience de cet héritage
qui pèse sur ses épaules. Elle est confiante et ouverte aux autres et à l’amour.
L’écriture
J’ai
une nouvelle fois été charmée par la plume d’Anne-Laure Bondoux,
envoûtante et délicate. Dès les
premières lignes, la magie est là et cette ambiance particulière s’installe. Elle
vous emmène avec elle, telle une conteuse. Elle a ce don, trop rare à mon goût,
de dire de très belles et justes choses en toute simplicité.
En quelques mots…
Ainsi,
j’ai apprécié ce roman qui est un conte moderne réussi autour des
contradictions inhérentes à l’existence et à l’amour. La plume, envoûtante et
délicate, a su me charmer. Mon seul regret est d’être restée un tout petit peu
en dehors, n’ayant pas ressenti d’empathie véritablement pour les personnages,
et ne m’étant pas véritablement projetée dans cet univers original. Pour les
rêveurs à partir de 13/14 ans.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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« -Nous
aussi, on va tomber, reprit-il. On aura des bosses et des bleus. Mais on
trouvera le bon équilibre. Je crois qu’on peut aimer sans les mains, Hama. »
« Depuis
l’explosion, nous avions repris nos attitude craintives : aux grandes
joies de l’existence, qui s’accompagnaient aussi de grandes peines, nos esprits
paresseux préféraient le confort médiocre d’une vie sans risque. Or, l’amour de
Bo et Hama nous semblait plus dangereux que les explosifs stockés dans les
hangars de l’Usine ».
Comme toi, je m'étais sentie un peu en retrait, et toute ma lecture en avait été chamboulée... Enfn, à cause de ça, et de pas mal d'autres choses en fait... En bref, je n'avais pas trop aimé ^^'
RépondreSupprimerPour ma part cela ne m'a pas empêchée d'apprécier le roman, même si je n'étais pas "dedans"
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