[Fleuve,
2015]
De
Mourlevat, j’ai lu et beaucoup aimé « Le combat d’hiver », « Terrienne » et "Silhouette".
D’Anne-Laure Bondoux, j’ai beaucoup entendu de bien, mais je n'ai pas encore vraiment
pris le temps de la lire, mis à part quelques titres de l’Ecole des loisirs il
y a bien longtemps… Aussi, l’idée de voir ces deux auteurs réunis dans un roman
épistolaire m’a beaucoup plue !
Résumé
Pierre-Marie,
un écrivain célèbre en panne d’inspiration, reçoit un jour une épaisse
enveloppe de la part d’Adeline Parmelan. Pensant qu’il s’agit d’un manuscrit,
il refuse de l’ouvrir mais envoie un mail à son expéditrice. Une correspondance
s’engage alors, presque à leur insu, où ils retracent des brides de leur
existence comme on rassemblerait des poussins égarés. Une authentique affection
s’installe entre eux, mais le paquet n’a pas encore livré son terrible secret…
Un début un peu rapide
Au
tout début de ma lecture, j’ai éprouvé un certain malaise à la lecture des
premières lettres. En effet, pour moi, l’échange s’instaurait trop rapidement,
les deux protagonistes commençaient un peu trop vite à se livre, surtout
Pierre-Marie pour qui cela marquait un fort contraste avec son refus du début.
Néanmoins je suis entrée dedans assez rapidement, et j’ai commencé à croire à l’histoire
de ces deux personnages. Ils nous racontent l’histoire d’un écrivain confronté
à la page blanche, patriarche d’une vaste tribu, et d’une femme qui manque
terriblement de confiance en elle et que la vie n’a pas épargnée.
Un roman moins léger qu’il n’en a
l’air
La
première moitié du roman est assez légère, marquée par l’humour des deux
correspondants (certaines scènes sont même assez tordantes), et par les bons
mots dont ils nous régalent. Mais peu à peu se dessine un secret, une
révélation qui menace leur amitié et jette un nouvel éclairage sur tout ce qui
a été lu précédemment. Ainsi, ce roman est plus profond qu’il n’en a l’air. En
approchant de la fin, la légèreté laisse d’ailleurs de plus en plus la place à
l’émotion, et j’ai été touchée par la conclusion du roman.
Les personnages
Les
personnages font la force de ce roman. Adeline est très attachante, de par son
manque de confiance en elle mais aussi sa grande sensibilité. Malgré sa relative
solitude elle est extrêmement vivante, et on aimerait la connaître. Pierre
Marie est un peu moins sympathique, il est parfois un peu vaniteux ou donneur
de leçons, mais on lui pardonne assez volontiers. Le tandem fonctionne bien, et
c’est là l’essentiel. Quelques autres personnages apportent leur grain de sel :
Max et Josie, les meilleurs amis de Pierre Marie, son éditeur Olivier, ou le « bulldozer »
Lisbeth.
L’écriture
Autre
point fort du roman : le style. Chacun de ces deux auteurs possède une
belle plume qui nous régale par leurs tournures de phrases, leur sensibilité et
leur humour. Le format du mail les oblige à une certaine simplicité, à aller à
l’essentiel, mais ils parviennent néanmoins à déployer tout leur talent.
En quelques mots…
Ainsi,
ce roman est une bonne surprise, à la fois rafraîchissant par son humour et
moins léger qu’il n’en a l’air, et même touchant, sur la fin. Il est porté par
des personnages attachants qui forment un tandem de choc, et par deux des plus
belles plumes francophones. Que demander de plus ?
Note :
4/5
Stellabloggeuse
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« La fête des cœurs
et des corps. Ça dure ce que ça dure. Et puis les couleurs pâlissent, les
lignes claires se brouillent. Viennent les malentendus, le doute, le
ressentiment (j’ai failli mettre ici des points de suspension, je me suis
rattrapé de justesse). J’ai l’impression de vivre tout cela avec vous, en
virtuel et en accéléré, mais avec toutes les nuances du processus, par exemple
celle-ci : en vous écrivant à l’instant, je fais comme si tout allait
bien, de la même façon que les couples qui se séparent jouent, le temps d’un
répit, sur l’oreiller ou non, la comédie de leur amour fini. Leur été indien. Encore
une fois. Une dernière fois. Ils y ajoutent juste leurs larmes. »
« Je vous envoie
quelques grains de sel d’Oléron, Pierre-Marie : de celui que l’on trouve
au bord des marais, mais aussi au bord des paupières, certains soirs, quand la
lumière du couchant enveloppe les choses d’une douceur insupportable. »
Coucou ! Rien que le titre m'attire, et malgré le bémol que tu poses concernant les personnages qui se dévoilent un peu vite, j'ai tout de même envie de le découvrir. Je note :p
RépondreSupprimerC'est un petit bémol, une fois passée l'impression étrange du début j'étais vraiment dedans. J'ai beaucoup souri, et j'ai été touchée aussi :)
SupprimerBon et bien, ton billet me donne envie de le découvrir ! Je pense que je vais succomber à la tentation :D
RépondreSupprimerDes bisous, Stella <3
Comme c'est toi qui m'a permis de découvrir ce titre grâce à ton concours, on peut dire que la boucle est bouclée ;p C'est un livre qui fait sourire, et qui a su me toucher par moment. Je pense qu'il peut te plaire. Gros bisous et merci encore!
SupprimerJ'ai un bon souvenir des livres d'Anne Laure Bondoux. C'est un jeunesse ou pas ?
RépondreSupprimerNon, c'est un livre adulte, les personnages ont la quarantaine et la cinquantaine
Supprimerca y est je l'ai lu et j'ai beaucoup aimé! c'est vrai qu'il est plus profond qu'il en a l'air !
SupprimerAdeline m'a beaucoup touché, car malgré ce qu'elle a pu traverser on ressent une grande joie de vivre.