[Michel Lafon, 2015]
J’ai
découvert David Levithan en 2013 avec « A comme aujourd’hui », un
roman original pour ados, qui n’était pas loin du coup de cœur pour moi. J’étais
donc ravie de le retrouver, en duo avec Andrea Cremer pour
« Invisibilité », un roman au pitch prometteur.
Résumé
Depuis
sa naissance, Stephen est invisible, frappé d’une malédiction. Il mène un
quotidien monotone, entre son appartement et Central Park, observant la vie
autour de lui, en étant tout à la marge, existant à peine. Tout change
lorsqu’il réalise que sa nouvelle voisine, Elizabeth, est capable de le voir.
Pourrait-elle, à elle seule, briser le sort qui l’accable ? Ou
finiront-ils irrémédiablement par être séparés ?
Une intrigue originale…
Le
thème de base de l’invisibilité donne d’emblée de l’originalité à ce roman. L’explication
fournie, liée à une malédiction qui sera éclaircie au cours de la lecture, ne
manque pas d’imagination elle non plus, tout comme la forme de magie qui est à
l’œuvre dans ce roman. C’est un aspect qui m’a plu, d’autant plus que l’invisibilité
pose des questions philosophiques intéressantes concernant l’existence et la
vie en société. A ces idées originales se greffe une romance qui m’aura un peu
moins convaincue car trop rapide, trop évidente, mais elle devrait séduire les
adolescentes. On aborde aussi le thème de l’homosexualité, de plus en plus
présent dans les romans pour ados.
…mais qui manque de crédibilité
En
revanche, j’ai éprouvé un certain manque de crédibilité au cours de ma lecture.
Car oui, j’estime qu’une histoire fantastique peut-être crédible et s’accommoder
au monde réel. Ici, j’ai eu du mal à croire pleinement à l’histoire, à entrer
complètement dedans. A aucun moment je n’ai pu oublier qu’il s’agissait d’un
livre, et j’ai conservé mon œil extérieur sans m’impliquer.
Les personnages
Stephen
est un personnage attachant et réussi. Son invisibilité l’isole de la société,
qu’il s’acharne pourtant à observer et à comprendre, dépourvu de colère, tout en questionnant sa
propre existence et son rapport particulier aux autres. L’arrivée d’Elizabeth
donne enfin un sens à sa vie. J’ai eu plus de mal à comprendre et apprécier
cette dernière, c’est un personnage impulsif et parfois très têtu. J’ai
apprécié Laurie, son petit frère à la personnalité fantasque et généreuse,
toujours prêt à dédramatiser les pires situations.
L’écriture
Le
roman est écrit en tandem, Andrea Cremer et David Levithan ayant, je suppose,
rédigé alternativement les chapitres, offrant tour à tour le point de vue de
Stephen et celui d’Elizabeth. J’ai préféré le style de David Levithan qui nous
offre encore quelques belles citations sur l’amour et l’existence, à la plume
plus nerveuse d’Andrea Cremer.
En quelques mots…
Ainsi,
c’est un roman à lire pour son originalité, liée à son thème peu commun qui
incite le lecteur à une réflexion quasi philosophique. La romance est moins
originale mais les adolescentes devraient y trouver leur compte. J’ai eu pour
ma part un peu de mal à croire véritablement à cette histoire et à entrer
pleinement dans le roman. Mais je continuerai à suivre David Levithan dont j’apprécié
décidément la « patte » ! A partir de 13/14 ans.
Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour cette découverte.
Note :
3/5
Stellabloggeuse
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« Je
suis resté, à contrecoeur. Je me suis immergé dans les mots des autres, dans le
parc, acharné à tisser, un nid pour mon avenir avec des brins épars qui
traînaient dans ma vie. Après, un moment, j’ai cessé de me demander pourquoi.
De me demander comment. Ce qui me reste, c’est simplement ma vie, et je la mène
simplement. Je suis comme un fantôme qui ne serait jamais mort. »
« J’étends
les bras. Je tourne sur moi-même. J’escalade quatre à quatre l’escalier
illuminé de rouge qui se dresse au centre de la place. Je voltige de photo en
photo. Je pose avec les touristes. Je me poste devant leurs objectifs ; Je
crois leur boucher la vue, mais je me trompe. Je crois les gêner, mais je me
trompe. Je crois être là, mais je me trompe. »
« Mes
pensées sont libres d’aller se poser sur elle, et sur elle seule. Mais si elles
vont trop loin, mon corps, réduits à ses seuls mécanismes, devient incapable de
toucher, de saisir, de se tenir debout. Je dois apprendre à être conscient
d’elle et conscient de moi en même temps. »
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