[Gallimard, 2014]
Je n’avais encore jamais lu de roman de
Patrick Ness, même si je sais qu’il est très apprécié de mes collègues
bibliothécaires et sur la blogosphère. Je me suis donc lancée avec son dernier
titre intitulé « Et plus encore ».
Résumé
Seth se noie, après une lutte contre des
vagues trop puissantes et trop froides. Il se réveille en Angleterre, dans la
ville de son enfance, à ceci près que les lieux sont complètements déserts, et
le climat très étrange. Dans cet univers post-apocalyptique, il va partir en
exploration pour tenter de déterminer où il est : est-il en enfer ? Est-ce une manière pour
son cerveau de lui faire accepter sa mort ? Ou quelque chose de plus réel
et de plus incroyable ?
Quelques longueurs, et une fin
frustrante
Mon ressenti sur ce roman est assez
paradoxal, dans le sens où j’ai ressenti pas mal de longueurs tout au long de
ma lecture, certaines actions mettant extrêmement longtemps à se dérouler, mais
où j’ai aussi trouvé à ce roman assez addictif : je voulais savoir la
suite, je voulais connaître le fin mot de l’histoire… ce qui n’est jamais
arrivé puisque la fin est très très très ouverte. C’est quelque chose que j’apprécie
la plupart du temps, mais là il m’a semblé que l’auteur ne savait pas comment
dénouer une bonne fois pour toute son intrigue, comment aller plus loin sans s’embarquer
dans 400 pages supplémentaires.
Un univers et des réflexions
intéressants
Au-delà de ces considérations sur le rythme
du roman et sur sa fin, j’ai apprécié l’univers développé, ce monde désert et
ses dangers. Il ouvre une réflexion à la fois sur la mort et ce qui peut se
situer après, mais aussi sur les univers virtuels et la vie par procuration qu’ils
proposent. Enfin, le roman propose également une romance, avec un dramatique
triangle amoureux (un carré, même, pourrait-on dire !).
Les personnages
Seth est un jeune homme attachant et
complexe. Il est rongé par la culpabilité, vis à vis d’un événement dramatique
de son enfance. Il se sent délaissé par ses parents, invisible à côté d’un
petit frère qui prend toute la place. Une histoire d’amour lui apporte un temps
la sensation qu’une autre existence est possible, mais les choses tournent mal.
Je l’ai trouvé touchant. Mais je crois que j’ai encore plus apprécié le jeune
Tomasz, son côté classique et rétro, son côté enfantin allié à la profondeur de
ses réflexions. Régine m’a laissée plus indifférente, malgré sa colère à fleur de
peau.
L’écriture
Quant au style, je l’ai trouvé agréable
dans l’ensemble, mais j’ai eu la sensation que la traduction aurait pu être
meilleure, je ne sais pas bien comment l’expliquer. L’auteur alterne des
passages assez littéraires et d’autres plus simples. En tout cas, puisqu’on
parle de la forme, j’ai regretté la présence de nombreuses coquilles, il me
semble qu’une maison comme Gallimard pourrait être plus rigoureuse dans la
correction.
En quelques mots…
Ainsi, j’ai passé un bon moment en
compagnie de ce roman original qui propose des réflexions intéressantes. J’ai
regretté quelques longueurs mais les pages se sont tournées facilement tant je
voulais connaître la fin. Cette étant mon plus gros regret, tant je l’aurais
aimé un peu plus tranchée, pas forcément complètement, mais davantage. Un roman
pour les bons lecteurs à partir de 15 ans.
Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« En ces derniers instants, ce n’est pas l’eau finalement
qui l’achève, c’est le froid. Le froid a saigné à blanc toute son énergie et
contracté ses muscles en une inutilité douloureuse, malgré ses efforts
désespérés pour rester à la surface. Il est fort, et jeune, presque dix-sept
ans, mais les vagues hivernales ne cessent de revenir, chacune apparemment plus
grosse que la dernière. »
« La bête va l’attraper avant qu’il atteigne les
marches qui descendent de l’autre côté.
‘Je vais me faire tuer. Par un COCHON. En ENFER.’
Et cette pensée lui paraît tellement insupportable,
tellement révoltante, qu’il manque presque l’opportunité de s’en tirer. »
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Ce roman fait partie du
challenge :
Challenge ABC 2015 : 18/26
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