[Editions de
Fallois, 2015]
En 2013, j’avais beaucoup aimé « La vérité sur l’affaire Harry Québert », second roman de Joël Dicker, distingué notamment par le prix Goncourt des lycéens, auquel je me fie
volontiers (sauf pour le « Charlotte »
de Foenkinos qui avait été une douche froide – bref). J’étais donc avide de
découvrir son nouveau roman et de retrouver le personnage de Marcus Goldman.
Résumé
Après le succès et l’adaptation au cinéma de ses précédents romans,
Marcus Goldman s’installe pour quelques temps en Floride, non loin de la maison
où son Oncle Saul a passé les dernières années de son existence. Et lorsqu’il croise
par hasard son grand amour de jeunesse, et les souvenirs affluent. Il commence
alors à reconstituer ses souvenirs de cette branche de la famille, ces Goldman
de Baltimore à qui il a toujours voué une admiration sans borne et qui ont
pourtant été frappés de plein fouet par le Drame…
Un narrateur qui se
répète
J’avoue avoir été un peu déçue par ce nouveau roman. Autant l’intrigue
de « La vérité sur l’Affaire Harry Québert »
était brillamment menée, autant j’ai trouvé ici que Joël Dicker se répétait
beaucoup. En effet, il revient très régulièrement sur le fossé social entre les
deux parties de la famille, sur la richesse des Baltimore, ou sur le côté
athlétique de Woody. Cela s’explique bien sûr par les obsessions du narrateur
pour ces points en particuliers, mais cela m’a un peu lassée à la longue. Pour
finir, l’histoire d’amour ne m’a pas vraiment convaincue, tout comme ce fut le
cas dans le précédent roman.
Une intrigue
familiale émouvante
Néanmoins, malgré ces bémols, j’ai été happée et émue par l’intrigue
familiale, par l’amitié de ces trois cousins et la cruauté de non-dits et des
malentendus qui ont séparé cette famille. En effet, l'auteur nous offre cette fois-ci non plus un roman teinté de policier, mais une véritable saga familiale qu'il reconstitue peu à peu. Il parvient à faire
durer le suspense concernant le nœud de son intrigue, son point central, ce
fameux Drame qui hante le narrateur. Enfin, le roman donne en quelque sorte une
leçon de vie, consistant à cesser d’observer et d’envier les autres, de vivre
pleinement sa vie, et de profiter pleinement de l’amour et de l’amitié, seules
véritables richesses, seules véritables réussites…
Les personnages
Marcus Goldman est fidèle à lui-même, c’est-à-dire égocentrique, très
occupé à se regarder le nombril, mais attachant de par sa naïveté, son
innocence. J’ai apprécié l’Oncle Saul, sa générosité, sa lucidité sur ses
erreurs passées et présentes, sa sagesse chèrement acquise. Les cousins de
Marcus Woody et Hillel, forment un tandem à la fois irrésistible et émouvant,
soudé et torturé. En revanche, je ne me suis pas vraiment attachée à Alexandra,
j’ai eu du mal à la cerner, comme ce fut le cas avec Nora dans le précédent
roman.
L’écriture
En ce qui concerne le style, il est agréable, sans qualité littéraire
particulièrement notable, mais honnête. La lecture est fluide, les personnages
se tiennent, les descriptions sont suffisantes, et le tout est relevé d'une pointe d'humour.
En quelques mots…
Ainsi, ce nouveau roman est clairement moins bon que le précédent,
avec une intrigue qui tourne un peu en rond, plus brouillonne, même si le
suspense est tenu. L’histoire d’amour ne m’a pas convaincue, mais j’ai été
touchée par cette histoire de famille et par les personnages. A lire, mais ne
vous attendez pas à un chef-d’œuvre, sous peine d’être déçu.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
--------
« -Allons, ne
soyez pas triste, mon petit Goldman. Dans vingt ans les gens ne liront plus.
C’est comme ça. Ils seront trop occupés, à faire les zozos sur leurs téléphones
portables. Vous savez, Goldman, l’édition c’est fini. Les enfants de vos
enfants regarderont les livres avec la même curiosité que nous regardons les
hiéroglyphes des pharaons. Ils vous diront : « Grand-père, à quoi
servaient les livres ? » et vous leur répondrez : « A
rêver. Ou à couper des arbres, je ne sais plus. » ».
« Beaucoup
d'entre nous cherchons à donner un sens à nos vies, mais nos vies n'ont de sens
que si nous sommes capables d'accomplir ces trois destinées : aimer, être aimer
et savoir pardonner. Le reste n'est que du temps perdu. »
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