[Robert Laffont, 2014]
Une fois n’est pas coutume, concernant « Les 100 » de Kass Morgan, j’en suis venue à découvrir le roman
après le visionnage de la série TV, qui m’a bien plue malgré son côté teenager
très affirmé. Titillée par la curiosité sur les éventuelles différences entre
les deux univers, j’ai donc ouvert le livre !
Résumé
Après une guerre nucléaire qui a ravagé la surface de la Terre, les
humains rescapés ont été forcés de quitter la planète pour survivre, et de
trouver refuge au sein d’une station spatiale. Mais plusieurs siècles après les
événements, l’oxygène vient à manquer, et un retour sur Terre devient
inévitable. Cent jeunes prisonniers, qui attendent une révision de leur
jugement à l’occasion de leurs 18 ans, vont donc être envoyés sur Terre en
guise de cobayes.
Des différences
majeures avec la série télévisée
Première bonne surprise, l’univers du roman est assez éloigné de celui
de la série télévisée : certains personnages ne sont pas présents,
d’autres sont ajoutés, et l’intrigue elle-même est différente, même si la trame
générale est à peu près la même. Cela permet de conserver une part de surprise,
que l’on commence par l’un ou par l’autre. Pour ma part, mon visionnage de la
série m’a permis de nourrir l’univers proposé par le roman.
Un page-turner
Dans l’ensemble, j’ai donc apprécié cette autre version de l’histoire.
Grâce au personnage de Glass, qui ne figure pas dans la série, la vie sur la
station spatiale est davantage fouillée, notamment en ce qui concerne son
système politique, et les inégalités criantes qui y règnent. Le roman en
lui-même est un page turner, cette impression étant renforcée par l’alternance
régulière des points de vue, qui fonctionne bien. Cela manque peut-être un peu
de profondeur, et reste assez manichéen, défauts qui ont été gommés dans la
série.
Les personnages
Les personnages sont très différents de ceux que j’avais découverts
dans la série, plus lisses, moins nuancés, sauf peut-être en ce qui concerne
Clarke. Dans le livre, Bellamy est un personnage assez doux, que j’ai pris
plaisir à redécouvrir, même si son désir de protéger sa sœur reste son fil
conducteur. Wells est ambivalent, tantôt généreux et protecteur, tantôt d’un
égoïsme inimaginable. Enfin j’ai bien aimé Glass, convaincante en amoureuse
éperdue confrontée avec des choix impossibles.
L’écriture
En revanche, ce roman ne brille pas par son style, qui est à peu près
au niveau zéro de la littérature, même si on évite les familiarités excessives.
Les passages narrés au présent ne sont pas ma tasse de thé, sans parler des
innombrables coquilles et inversions de personnages qui ne sont pas dignes
d’une grande maison d’édition.
En quelques mots…
Ainsi, j’ai aimé redécouvrir complètement cet univers
post-apocalyptique et les personnages de l’histoire. L’intrigue se tient et
garde le lecteur en haleine, même si on aimerait parfois un peu plus de
profondeur. En revanche le style est un peu pauvre. A découvrir ou redécouvrir,
pour des adolescents à partir de 14 ans.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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"Sur Walden, ils
avaient l'habitude de blaguer sur le fait que boire l'eau de la station,
recyclée en boucle depuis des générations, revenait à boire la pisse de ses
grands-parents. Maintenant il comprend mieux que des siècles de retraitement,
de filtration et de purification ont réduit le liquide à sa plus simple
expression : rien de plus qu'un assemblage de molécules d'hydrogène et
d'oxygène. Il se baisse pour reprendre une gorgée. S'il devait décrire la
saveur de cette eau, il dirait volontiers qu'elle est le parfait mélange du
goût de la Terre et de celui du ciel. Et si quelqu'un a le malheur de se moquer
de lui, il lui cassera la gueule"
"Dans la lumière
rose pastel de l'aube, Bellamy pourrait presque réussir à croire que les
horreurs de ces dernières heures n'ont été qu'un mauvais rêve. Les flammes se
sont éteintes depuis longtemps déjà, et bien que l'herbe soit presque partout
brûlée, le sol est resté humide. N'ayant pas atteint les arbres, le feu a
épargné leurs fleurs délicates, ignorant tout de la tragédie qui s'est jouée
sous leurs pétales. Bellamy sait que c'est comme ça que fonctionne le chagrin :
il serait vain d'attendre que les autres le partagent, à chacun de porter sa
propre peine en soi."
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Ce roman fait partie du challenge :
Challenge 100% R : 28e lecture
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