Phaenix, tome 1, de Carina Rozenfeld : Les cendres de l’oubli

[Robert Laffont, 2012]

Vous aurez remarqué que l’on parle assez souvent de la collection R de Robert Laffont sur ce blog, et ce pour une raison simple : face à des résumés extrêmement alléchants et des avis enthousiastes de copinautes, je suis incapable de résister à la tentation ! Et, jusqu’à maintenant, je n’ai pas été déçue par mes découvertes. C’est donc avec joie que j’ai ouvert « Les cendres de l’oubli » de Carina Rozenfeld.

Résumé

Anaïa commence une nouvelle année et une nouvelle vie dans le Sud de la France. Ses parents ont hérités d’une demeure familiale et ont décidé de se lancer dans la construction de gîtes. Anaïa va donc débuter ses études supérieures dans le Var, loin de ses anciens amis. Et s’y épanouit rapidement, mais ses nuits sont marquées par des rêves dans lesquels elle retrouve un homme qu’elle aime profondément. Ses journées sont perturbées par sa paume ou des accès de fièvre. Elle rencontre des garçons aussi séduisants qu’étranges. Pour trouver un sens à tout cela, elle doit se souvenir. Mais de quoi ?

Une intrigue bien menée

C’est un roman qui m’a rapidement happée, et que j’ai lu assez vite. Il y a pourtant peu de suspense, grâce au prologue, le lecteur se doute fortement de quoi il retourne. Mais Anaïa, elle, ne le sait pas, et c’est assez intéressant de la voir partir en quête d’elle-même. L’auteure alterne agréablement des moments dédiés à la vie de tous les jours (les journées à l’université, les relations amicales, les débuts de romance) et d’autres où l’étrange prend le dessus. On sent que l’auteure maîtrise son sujet et ce qu’elle veut raconter. J’ai aimé la mythologie du phénix, même si nous ne savons pas encore grand-chose à son sujet. Enfin, le final est très frustrant et donne envie de très vite connaître la suite !

Une ode à la musique

Un aspect m’a particulièrement plu dans ce roman, c’est la place faite à la musique. En effet, Anaïa est une musicienne, qui joue du violoncelle et qui fait ses débuts au sein d’un groupe de rock. J’ai ainsi retrouvé certains morceaux que j’aime beaucoup (Still Loving You de Scorpions, I was made for loving you de Kiss, La bombe humaine de Telephone…), et j’ai pris beaucoup de plaisir à en découvrir d’autres, que ce soit des morceaux classiques ou de rock.

Les personnages

Anaïa m’a rapidement plu, c’est une jeune femme sympathique, de celles qui pourraient être mon amie. Elle arrive dans un monde inconnu, auquel elle doit essayer de s’adapter tout en se débattant avec des phénomènes paranormaux. Elle a les pieds sur terre, et envisage d’abord des explications plus rationnelles, mais elle ne s’obstine pas lorsque les preuves s’accumulent devant ses yeux. Son amie Garance est également sympathique, même si son personnage est peu développé. Du côté des garçons, le lumineux Enry et l’inquiétant Eidan sont eux aussi réussis, même si là aussi, j’aurais aimé en savoir davantage à leur sujet. J’espère que le second tome ira plus en profondeur à ce niveau.

L’écriture

L’écriture est véritablement le point fort de ce roman : elle est belle et très agréable. Et oui, voilà ENFIN un roman écrit à la première personne et très bien écrit ! Les descriptions et les pensées d’Anaïa sont donc très agréables à découvrir, et les dialogues se tiennent bien eux aussi. Du bonheur !

En quelques mots…

J’ai donc pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman, le mythe du Phaenix m’a intéressée, le personnage m’a plu et l’écriture m’a absolument charmée. J’ai également beaucoup appréciée la grande place faite à la musique. J’ai maintenant hâte que la suite paraisse ! Il y a également une nouvelle disponible sur Internet, je vais tenter de me la procurer pour prolonger le plaisir. C’est en tout cas un roman que je vous conseille vivement !

Note : 4,5/5

Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie des challenges :

Challenge 100 % R : 6e lecture

Bouge ta PAL ! : lecture n° 21

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« J’étais prête. Avec délicatesse, je posai le crin sur les cordes, ma main gauche en première position, et j’attaquai, comme échauffement, le prélude de Bach entendu plus tôt dans la voiture de papa. La corde de sol résonna grave, chaude, et les notes jaillirent naturellement, s’élevant dans l’atmosphère tiède, enveloppant aussitôt chaque brin d’herbe, chaque branche d’arbre d’un épais manteau musical, à l’unisson du souffle d’air qui faisait danser toutes les feuilles des chênes, des peupliers, des buissons de lauriers-roses, des oliviers frissonnants. Je me sentis, à ce moment précis, profondément en harmonie avec la nature. Jamais le prélude de Bach ne m’avait semblé aussi beau. »

« Je me tournai vers l’arrière de son coupé.

-Il n’y aura pas de place pour caser mon violoncelle dans ta voiture.

Il se pencha encore, mais cette fois ses lèvres effleurèrent ma joue, tout près de mon oreille. Un long frisson parcourut ma peau, hérissant tous les petits poils dans mon dos, sur ma nuque.

-J’en ai une autre. Une grosse. Je suis certain qu’elle te satisfera.

Il se recula, un sourire narquois aux lèvres.

Mon ventre s’était noué à ces mots et je me sentis devenir encore plus pivoine que tout à l’heure, si c’était possible. Je détestais ce type. D’un geste rageur, je fourrai les partitions dans ma poche et ouvris la portière. Une bourrasque de vent souleva mes cheveux, les entortilla, ils claquèrent sur le visage d’Eidan qui en attrapa une mèche et la caressa entre ses longs doigts fins. Pendant un dixième de seconde, ses yeux parurent devenir tout noirs. Pas de blanc, de l’obscurité partout. »