[Marabout, 2013]
« Jumelles », premier roman de Saskia Sarginson, m’a immédiatement fait de l’œil lorsqu’il a été proposé en partenariat sur Livraddict ! En effet, je suis assez friande d’histoires de famille, et celle-ci nous promettait de plus un secret. Ni une, ni deux, je me suis lancée et je ne l’ai pas regretté.
Résumé
Autrefois liée comme les deux doigts de la main, les jumelles Isolte et Viola sont maintenant des adultes très différentes. La première évolue dans un milieu mondain, travaille dans le journalisme et partage la vie d’un photographe en vue. La seconde a vécu en marginale et souffre d’anorexie, elle disparaît peu à peu. Elles ne se sont pas disputées, mais ont le sentiment d’un fossé creusé entre eux. Un fossé qui trouve sa source au cœur d’un été vécu dans la forêt, que les deux sœurs se remémorent peu à peu, après avoir tout tenté pour l’oublier.
La gémellité, une chance et un poids
Ce roman explore le lien entre les jumeaux et montre la manière dont il peut à la fois être une force, les jumeaux pouvant toujours compter l’un sur l’autre, et un poids, puisqu’il est difficile de mener sa propre vie lorsque l’on est si fusionnel. Ainsi, dans ce roman, une bonne part des épreuves traversées par les deux sœurs découle d’un secret, d’un fait important que Viola n’a pas voulu confier à sa sœur, qu’elle a conservé uniquement pour elle. Fusionnelles entre elles, les sœurs le sont également avec leur mère, et cet attachement trop profond aura de terribles conséquences.
Une intrigue familiale
L’intrigue familiale de ce roman a su me séduire. Nous découvrons les jumelles enfants, vivant en pleine forêt avec une mère hippie dans les années 1970, après quelques années vécues en communauté. Elles recherchent l’autosuffisance et vivent en harmonie avec la forêt, il y a d’ailleurs dans cette histoire une véritable ode à la nature. Nous les découvrons également adultes, à Londres, peinant à se comprendre mais toujours ensemble. Entre les deux, ce secret, plutôt bien préservé tout au long du roman, même si j’ai deviné assez rapidement qui il visait (mais pas sa teneur exacte). En revanche, j’ai été un peu déçue par la fin, trop rapide, trop facile, et il m’a semblé que l’ensemble manquait un peu de profondeur.
Les personnages
Je me suis assez rapidement attachée aux deux sœurs et particulièrement à Viola, la plus fragile des deux, celle qui a l’impression de ne pas parvenir à vivre par elle-même et qui a besoin que sa sœur s’exprime pour elle. Isolte est plus égoïste, elle a tenté avant tout de s’en sortir, mais j’ai malgré tout ressenti de la sympathie pour elle. Il en est de même pour Rose, la mère des jumelles qui a un côté touchant. J’ai également apprécié les jumeaux avec lesquelles elles ont vécu une belle amitié. J’ai eu un peu plus de mal avec Ben, le petit ami d’Isolte, trop lisse et trop parfait à mon goût.
L’écriture
Ce roman se lit rapidement, la lecture est fluide et agréable. Le style n’a rien de particulier, mais rien ne m’a arrêtée dans ma lecture ou n’a sonné désagréablement à mes oreilles. L’auteure alterne des narrations à la première et à la troisième personne et adopte les points de vue des deux sœurs. Les descriptions sont réussies et la forêt a véritablement pris vie sous mes yeux. En revanche, puisque je commente ici la forme, j’ai relevé un certain nombre de coquilles dans le livre.
En quelques mots
Ainsi, j’ai apprécié cette histoire de famille, je me suis attachée à ces deux sœurs et j’ai été séduite par la forte présence de la forêt et de la mer. L’ensemble manque cependant un peu de profondeur et la fin est trop rapide et facile à mon goût. Néanmoins, c’est une bonne lecture détente et un premier roman très encourageant pour l’auteure. Merci à Livraddict et aux éditions Marabout pour cette découverte!
Note : 3,5/5
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Ce roman fait partie du challenge :
Bouge ta PAL ! : lecture n°46
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« Nous n’avons pas toujours été jumelles. Au début, nous ne faisions qu’une. Notre conception fut une histoire banale, de celles qu’on apprend en cours de sciences naturelles. Vous connaissez la chanson : un vigoureux spermatozoïde atteint sa cible, l’ovule, et une nouvelle vie apparaît. Voilà donc ce que nous étions, un seul bébé à venir, tout ce qu’il y a de plus banal. Mais – c’est là qu’intervient l’évènement extraordinaire – cet œuf se divisa, se sépara en deux et nous devînmes alors deux bébés. Deux moitiés d’un même tout. C’est pourquoi, aussi bizarre que cela puisse paraître, cela n’en reste pas moins vrai : nous n’étions au départ qu’une seule et même personne, quand bien même cela n’a duré qu’une milliseconde. »
« En revanche, elle éprouve le lien qui la rattache à Viola même lorsqu’elle ne le veut pas. C’est une sensation physique, comme une secousse, un tiraillement qui se déploie à travers l’espace qui les sépare, par-dessus les marais et les toits, à travers les champs, les villes et les routes. »
C'est une très belle critique et mon impression rejoint la tienne ! C'est une belle découverte pour moi, je compte bien suivre les prochaines publications de Saskia Sarginson :)
RépondreSupprimerMerci pour le compliment, je suis contente que tu aies également apprécié ce titre :)
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