[Gallimard jeunesse, 2014]
Ann Brashares a d’ores et déjà marqué ma vie de lectrice avec Quatre filles et un
jean, une histoire d’amitié et d’adolescence particulièrement chère à mon cœur.
Aussi, lorsque l’occasion s’est présentée de découvrir ce nouveau titre
davantage tourné vers la dystopie, je n’ai pas hésité.
Résumé
Prenna
et ses compatriotes ont immigré de la fin des années 2090, marquées par la
maladie et le chaos, pour rejoindre l’année 2010 qui leur semble paradisiaque
en comparaison. Le petit groupe tente de se fondre à la société et à préserver
son secret. Pour cela, il faut respecter un certain nombre de règles, notamment
celle de ne pas nouer de relation intime avec les natifs de cette époque. Mais faut-il
pour autant renoncer à changer le futur ?
Une
dystopie qui revisite le voyage dans le temps
J’ai
apprécié l’idée de base de ce roman, à savoir une sorte de science-fiction
inversée : cette fois, c’est le futur qui s’installe à notre époque. Ainsi
Ann Brashares a revisité avec intelligence le thème du voyage dans le temps. L’histoire
est bien menée, assez prenante, même s’il ne se passe rien de très complexe. L’auteure
s’approprie le genre dystopique, nous sommes en présence d’un groupe qui a
immigré avec des intentions louables, qui a mis en place un certain nombre de
règles, mais qui a finalement dérivé vers un embrigadement des esprits et une
surveillance constante. Le groupe dans lequel vit Prenna a perdu de vue ses
idéaux et privilégie son confort de vie.
Action,
écologie et romance
Ce
roman nous propose ainsi un mélange d’action, de réflexion écologique et de
romance. L’action réside dans la tentative de Prenna pour tenter de changer le
futur, d’éviter à l’humanité de connaître l’époque d’où elle vient. J’ai aimé
la dimension écologique de cette histoire, Ann Brashares nous invite à ouvrir
les yeux sur ce qui nous entoure, sur notre chance de bénéficier de la
biodiversité et d’un climat tempéré. L’auteure est nostalgique de ce que nous
allons perdre. Le réchauffement climatique menace cet écosystème et pourtant,
nous ne ferons sans doute rien avant qu’il soit trop tard. Espérons donc que
nous serons capables de voyager dans le temps nous aussi… En revanche,
concernant la romance, elle est assez effacée et n’a qu’un intérêt limité, même
s’il y a une pointe d’émotion à la fin.
Les
personnages
Les
personnages ne sont pas extrêmement fouillés. Prenna m’a été assez sympathique,
elle est révoltée et n’hésite pas à prendre des risques pour ce qu’elle croit
juste. Ethan est un garçon qui a de l’humour et qui la comprend mieux qu’elle
ne s’y attend, mis à part cela il n’a pas vraiment d’utilité propre. Les
dirigeants de la communauté de Prenna font froid dans le dos et sont assez
méprisables. Dans l’ensemble il n’y a pas vraiment de personnage qui m’aurait
frappée et dont j’aurais envie de vous parler.
L’écriture
Quant
au style d’écriture, il est fluide et simple, la lecture est agréable et sans
obstacle. Les descriptions sont suffisantes, il n’y a rien à redire pour un
roman de ce genre.
En
quelques mots…
Ainsi,
Ann Brashares s’approprie avec succès le thème du voyage dans le temps et la
dystopie. Elle développe un propos écologique intéressant et nous propose de l’action,
même si elle est assez simple. En revanche, les personnages et la romance ne m’ont
pas pleinement convaincue, l’ensemble manque un peu de profondeur. Mais j’ai
passé un bon moment avec ce roman, à destiner aux ados à partir de 13 ans.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
--------
« Cela
fait quatre ans que j’habite ici et je n’en reviens toujours pas. Quelle
beauté. Au début, c’était trop pour moi – les sons, les couleurs, les odeurs,
les chants, les oiseaux, les facéties des écureuils, le simple fait de pouvoir
rester dehors. J’étais sous le choc ; Maintenant, je savoure tout cela
intensément chaque jour. Je suis abasourdie par la luxuriance, la générosité de
la nature, par tout ce qu’on peut planter, cueillir, ramasser, par les endroits
où l’on peut se baigner. Les gens d’ici prétendent que les plus belles choses
ont déjà disparu, mais ils se trompent. Ils ont encore tant à perdre. »
« J’ai
du mal à supporter qu’une telle souffrance puisse être résumée en une phrase
correcte avec des mots ordinaires. On peut même la résumer en un mot :
épreuve. »
« Mais
les gens d’ici ont une drôle de manière d’agir pour éviter le désastre. Ils
organisent la journée mondiale de la planète et achètent des produits bio pour
se donner bonne conscience. Comme s’il suffisait de porter des chaussette en
chanvre et de dormir dans des draps en coton produits sans pesticide pour y
changer quelque chose. En revanche, personne ne s’attaque au plus important.
Parce que ça leur coûterait trop. Personne n’est prêt à faire les sacrifices
nécessaires. Les hommes politiques n’en ont pas le courage. Un jour, ils seront
bien obligés d’exiger des sacrifices, ils n’auront plus le choix, mais ce
jour-là ce sera déjà trop tard. »
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