[Nathan,
2012]
« Inventaire après rupture » de
Daniel Handler est un titre qui m’a interpellée dès sa sortie. J’ai été
immédiatement attirée par sa couverture rose, puis par son idée de base de
revenir sur une histoire d’amour au travers d’objet. Après l’avoir – comme souvent
– laissé traîner dans ma bibliothèque, il était temps de le découvrir !
Résumé
Aujourd’hui,
Min va rendre ses affaires à Ed. Elle en a tout un carton, des objets témoins
de leur histoire d’amour, glanés au fil des rendez-vous. En sortant un par un
les objets du carton, Min écrit une lettre à Ed, où elle revient sur les
grandes étapes de leur histoire et lui explique sa vision de leur rupture.
Parviendra-t-elle à se libérer de ses souvenirs ?
Un concept intéressant…
J’ai
été séduite par l’idée de base du roman, le fait de raconter une histoire d’amour
à partir d’objets. Et ce d’autant plus que le livre est illustré de dessins de
ces objets, ce qui lui donne un charme supplémentaire. Néanmoins, les bons
points s’arrêtent là. Ce qui m’a poussée à aller jusqu’au bout, c’est le désir
de savoir pourquoi Min et Ed avaient rompu, même si j’ai eu de gros doutes en
abordant le dernier tiers.
…mais trop de longueurs
Mais
pour le reste, cette lecture a été assez laborieuse. Il y a des longueurs, Min
discourt interminablement avant d’en venir aux faits, truffant sa lettre de
références à des films américains, de ceux qui passent dans les petits cinémas « d’art
et d’essai » (je me suis souvent crue dans la série Dawson !). Quant à l’histoire d’amour elle-même, bien qu’elle
compte quelques jolis moments, elle est très banale, deux individus très
différents essayant de mettre leur vie sur la même longueur d’onde.
Les personnages
Même
constat d’échec du côté des personnages. En effet, je n’ai pas réussi à m’attacher
à Min. On la sent très aigrie par la rupture, et même si on a parfois envie de
la plaindre quant à la manière dont tout cela s’est passé, je l’ai trouvé assez
pédante, imbue d’elle-même, et je n’ai pas aimé son sentiment supériorité
vis-à-vis d’Ed. Ce dernier m’a finalement été plus sympathique malgré ses
(gros) défauts et son comportement. Mais le personnage que j’ai préféré, c’est
celui d’Al, l’ami dévoué avec le cœur sur la main.
L’écriture
Quant
au style, il est agréable dans l’ensemble, mais il est assez littéraire, les
phrases sont longues et l’on peine parfois à reprendre son souffle. Si cela ne
m’a pas dérangée en tant qu’adulte, je trouve ce choix peu judicieux pour un
roman ado, il me semble que la plume « plombe » inutilement le roman.
Attention, je ne milite certainement pas pour un style pauvre dans les romans
ado, mais ici je l’ai trouvé en décalage avec le propos.
En quelques mots…
Ainsi,
c’est un roman qui avait du potentiel, mais qui selon moi rate sa cible.
Barbant pour des ados à cause de ses nombreuses références cinématographiques, de
son style trop lourd et de ses longueurs, il manque d’épaisseur et de fond pour
de jeunes adultes, l’histoire d’amour étant très banale. Néanmoins la lecture n’est
pas non plus désagréable, et il peut plaire aux passionnés de cinéma.
Note :
2,5/5
Stellabloggeuse
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« Je
ne fume pas, même si dans les films ça paraît fabuleux. Non, moi, je gratte des
allumettes dans ces nuits blanches et ruminées où je rampe en catimini sur le
toit du garage, sous le ciel obscur, tandis que ma mère dort innocemment et que
de rares voitures circulent au loin dans les rues désertes, quand l’oreiller ne
veut pas rester frais et que les couvertures m’horripilent, que je bouge ou que
je reste immobile. Là-haut, je me contente de rester assise, jambes pendantes,
et de gratter des allumettes pour les regarder flamber et mourir. »
« Alors,
je t’autorise un pas de plus. Le type avec moi en géo se rend compte qu’il est
toujours là comme un ballot et s’éclipse. Je sens trembler mes épaules et
l’arrière de mes genoux. D’un petit mouvement de tête, j’enfouis ma colère
comme sous un tas de feuilles, prête à la ressortir au prochain épisode. Tu es
là, trop beau – ce que tu es, ta façon de te mouvoir, de me parler. Je ne peux
pas détourner les yeux. »
« Quelle
conne j’étais de me prendre pour ce que je n’étais pas, quelle pauvre naze de
me figurer que trois brins d’herbe font une jolie vue, que se faire embrasser
rend embrassable, qu’aimer le cinéma fait de vous un cinéaste, qu’un carton de
petites merdes est un trésor, qu’un garçon qui vous sourit est sérieux, qu’un
moment doux est une vie plus belle. »
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Ce roman fait partie des challenges :
Challenge
ABC 2014 : 13/13
Challenge New Pal 2014 : 35/20
J'ai vu beaucoup d'avis plutôt négatifs, donc je pense passer mon tour, même si ce livre me donnait très envie
RépondreSupprimerLe concept me plaisait beaucoup et j'ai apprécié le côté illustré, mais je dois dire que j'ai été déçue oui. J'aurais du prêter un peu plus attention aux avis des uns et des autres ;) Franchement, tu ne perds pas grand chose
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