[Syros,
2013]
J’ai
découvert Carina Rozenfeld avec son dyptique « Phaenix » paru dans la
collection R, qui avait su me séduire par son style envoûtant et sa dimension
musicale. Aussi, j’avais hâte de commencer la lecture de ce roman de
science-fiction dédié à la jeunesse !
Résumé
Au
24e siècle, Elon étudie au sein de l’Académie qui forme les élites
de demain. Il vit dans un monde en ruines, dévasté par les conséquences du
réchauffement climatique. Un monde qui n’a pas vu le soleil depuis bien
longtemps. Pourtant, grâce aux Sentinelles du futur, il sait que, trois siècles
plus tard, la Terre sera de nouveau un éden de végétation luxuriante. Reste à
trouver la solution qui rendra l’espoir à la Terre, alors que l’avenir est lui
aussi menacé par une mystérieuse attaque aérienne.
Un
roman bien mené, un univers convaincant
Avec
ce roman de science-fiction, l’auteure s’approprie donc la thématique du voyage
dans le temps, mainte fois vue et revue. Dans l’ensemble, j’ai trouvé cela
plutôt réussi, l’histoire est bien menée. L’univers développé m’a intéressée,
autant en ce qui concerne la Terre du 24e siècle que celle du 27e
siècle. J’ai particulièrement apprécié la civilisation extra-terrestre imaginée
par l’auteure, je ne vous en dis pas plus, je vous laisse la découvrir.
Un
manque de profondeur
En
revanche, je regrette que les choses aillent un peu vite. L’action est menée
tambour battant, les solutions aux divers problèmes qui se posent sont trouvées
très (trop ?) rapidement, et il n’y a pas vraiment de suspense quant au
dénouement que l’on voit aisément venir. De même en ce qui concerne la romance,
j’ai trouvé que tout allait trop vite et que cela manquait de profondeur et d’émotion.
Ainsi, c’est un bon roman, mais qui manque d’épaisseur.
Les
personnages
Elon
est un personnage un peu spécial, doté d’un pouvoir. Il en use avec
intelligence et il a suffisamment de courage pour ne pas obéir aux ordres
lorsque ceux-ci contredisent ce qu’il croit juste. Je l’ai donc apprécié. Nuts
reste plus mystérieuse, on ne passe pas beaucoup de temps en sa compagnie, elle
m’a en tout cas impressionnée par sa compassion et son empathie. Autour d’eux
gravitent des personnages secondaires sympathiques, mais dont la personnalité n’est
qu’effleurée.
L’écriture
En
ce qui concerne le style, il est fluide et agréable, c’est un roman qui se lit
tout seul. La plume est un peu moins riche que dans « Phaenix », plus
adaptée à un public de collégiens, sans être pauvre pour autant. Les
descriptions sont suffisantes pour donner vie à cet univers futuriste.
En
quelques mots…
Ainsi,
Carina Rozenfeld nous propose un bon roman de science-fiction dont la narration
est bien menée, cohérente. L’univers est intéressant et de bonnes idées ont été
trouvées. Néanmoins, j’ai trouvé l’ensemble un peu « facile » et trop
prévisible, j’aurais apprécié davantage d’épaisseur. Mais j’ai tout de même
passé un bon moment et ce bémol en fait un roman accessible aux plus jeunes,
dès 13 ans, voire un peu moins pour les bons lecteurs.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
--------
« Même
avec les lunettes aux verres fumés sur le nez, Elon dut plisser les yeux sous
l’intensité du rayonnement qui s’échappait des parois du boyau, ses contours
noyés dans leur propre lumière. Il avançait un pas après l’autre, avec la
sensation d’être un escargot errant dans une allée de Central Bubble. Ce qui le
guidait, c’était la tâche d’ombre tout au bout du couloir, représentant le
point à atteindre. La lumière estompait tous les contours, même les siens. Ses
pieds se posaient dans une mare étincelante, légèrement molle sous ses
semelles, son corps semblait perdre de sa structure, de sa cohérence. »
« Il
scrutait le ciel qui s’éclaircissait doucement, à mesure que le soleil, énorme
boule orange pâle, se levait derrière la Skyline qui se découpait en ombre
chinoise sur la lumière vive. Le cockpit s’assombrit automatiquement afin de
tempérer l’éclat, mais Elon n’y prêta aucune attention. Perché à huit
kilomètres d’altitude, étourdi de silence et de solitude, il assistait à son
premier lever de soleil. Le soleil…
Jusqu’ici, il ne l’avait vu qu’en images sur l’écran géant de l’amphithéâtre,
quand il apparaissait dans un film ou une photo. »
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