[Gulf Stream, 2014]
Pour
qui s’intéresse aux littératures de l’imaginaire pour les adolescents, le nom
de Johan Heliot est forcément familier. Et pourtant, je n’avais encore rien lu
de cet auteur. C’est chose faite avec le premier tome de « Ciel », qui sera une
tétralogie (un tome par saison).
Résumé
Dans
les années 2030, la gestion de l’énergie et des télécommunications, en somme l’organisation
de la vie quotidienne est confiée au CIEL, une intelligence artificielle. Durant
deux ans, celle-ci s’est montrée docile, servant les desseins de l’humanité. Mais
après avoir étudié cette dernière, elle passe à l’action et prive l’ensemble de
la planète d’électricité. Face à ce danger, nous suivons Tomi, Thomas, Jenny,
Sarah et Peter, cinq membres d’une même famille…
Un fonds écologiste qui incite à
la réflexion
Ce
roman de science-fiction nous propose donc un monde post-apocalyptique où l’électricité
a été coupée et où les machines prennent leur indépendance, sous l’égide du
CIEL. Se met en place une société contrôlée qui n'est pas sans rappeler le IIIe Reich dans son fonctionnement. Le principe de base n’est pas extrêmement original, déjà vu au cinéma et
dans la littérature, mais il est traité sous un angle assez intéressant. En effet,
l’objectif du CIEL est de sauver la planète en poussant à l’extrême le principe
du circuit-court. Cela amène le lecteur à réfléchir autour de l’écologie et aux
sacrifices nécessaires pour préserver la planète. Pour le CIEL, cela va jusqu’à
l’extinction de l’humanité !
Un tome introductif
L’histoire
nous est contée au travers de cinq points de vue, ce qui permet d’aborder
différents angles de l’histoire : une résistance militaire aux machines,
la survie dans un coin reculé du monde, l’embrigadement dans des sortes de
camps de travail ou pire, la collaboration forcée avec l’ennemi. Mais ces
points de vue multiples occasionnent aussi quelques répétitions. Ce tome est
avant tout introductif, il pose les bases de l’histoire et clarifie les
intentions du CIEL, il ne se passe pas encore grand-chose.
Les personnages
Parmi
les personnages, celui de Tomi, le grand-père, se détache. Ancien reporter, il
a été l’un des premiers détracteurs du CIEL et s’est retiré du monde. J’ai eu
de la sympathie pour ce vieillard bourru, soucieux d’assurer l’avenir de sa
famille. Son fils Peter est un militaire, avec la rigueur que cela suppose.
Sarah, l’ex-femme de Peter, est à la tête d’une association écologiste aux
méthodes extrêmes. Enfin leurs enfants, Thomas et Jenny, sont respectivement
lycéen à Paris et étudiante à Berlin. En dehors de leurs principaux traits de
caractères, nous ne les connaissons pas vraiment et leur personnalité mérite d’être
approfondie dans le tome suivant.
L’écriture
Quant
au style, il est fluide mais assez ordinaire, il n’y a pas de qualité
littéraire particulière, surtout lorsque le point de vue adopté est celui de
Thomas. Néanmoins les descriptions sont suffisantes pour se représenter l’univers
du roman.
En quelques mots…
Ainsi,
ce premier tome propose un univers dominé par les machines peu original en
lui-même, mais rendu intéressant par son angle écologiste (même si lui aussi
devient récurrent dans la littérature pour adolescents). Ce tome est surtout
introductif et comporte quelques répétitions, du fait de la multiplication des
points de vue. L’intérêt de cette série serait donc à confirmer par la lecture
du second tome qui paraîtra au printemps 2015.
Par
son écriture, le roman est abordable pour des 12/13 ans, mais du fait de l’âge
des personnages et de leurs préoccupations, j’aurais plutôt tendance à le
conseiller à partir de 14/15 ans.
Pour aller plus loin : une interview de Johan Heliot à propos de "Ciel"
Note :
3/5
Stellabloggeuse
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« Collaborez
ou disparaissez.
Vous
avez eu votre chance et vous l’avez gâchée
Les
machines répareront vos erreurs.
L’avenir
ne vous appartient plus »
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