samedi 6 décembre 2014

Ciel, tome 1, de Johan Heliot : L’hiver des machines

[Gulf Stream, 2014]

Pour qui s’intéresse aux littératures de l’imaginaire pour les adolescents, le nom de Johan Heliot est forcément familier. Et pourtant, je n’avais encore rien lu de cet auteur. C’est chose faite avec le premier tome de « Ciel », qui sera une tétralogie (un tome par saison).

Résumé

Dans les années 2030, la gestion de l’énergie et des télécommunications, en somme l’organisation de la vie quotidienne est confiée au CIEL, une intelligence artificielle. Durant deux ans, celle-ci s’est montrée docile, servant les desseins de l’humanité. Mais après avoir étudié cette dernière, elle passe à l’action et prive l’ensemble de la planète d’électricité. Face à ce danger, nous suivons Tomi, Thomas, Jenny, Sarah et Peter, cinq membres d’une même famille…

Un fonds écologiste qui incite à la réflexion

Ce roman de science-fiction nous propose donc un monde post-apocalyptique où l’électricité a été coupée et où les machines prennent leur indépendance, sous l’égide du CIEL. Se met en place une société contrôlée qui n'est pas sans rappeler le IIIe Reich dans son fonctionnement. Le principe de base n’est pas extrêmement original, déjà vu au cinéma et dans la littérature, mais il est traité sous un angle assez intéressant. En effet, l’objectif du CIEL est de sauver la planète en poussant à l’extrême le principe du circuit-court. Cela amène le lecteur à réfléchir autour de l’écologie et aux sacrifices nécessaires pour préserver la planète. Pour le CIEL, cela va jusqu’à l’extinction de l’humanité !

Un tome introductif

L’histoire nous est contée au travers de cinq points de vue, ce qui permet d’aborder différents angles de l’histoire : une résistance militaire aux machines, la survie dans un coin reculé du monde, l’embrigadement dans des sortes de camps de travail ou pire, la collaboration forcée avec l’ennemi. Mais ces points de vue multiples occasionnent aussi quelques répétitions. Ce tome est avant tout introductif, il pose les bases de l’histoire et clarifie les intentions du CIEL, il ne se passe pas encore grand-chose.

Les personnages

Parmi les personnages, celui de Tomi, le grand-père, se détache. Ancien reporter, il a été l’un des premiers détracteurs du CIEL et s’est retiré du monde. J’ai eu de la sympathie pour ce vieillard bourru, soucieux d’assurer l’avenir de sa famille. Son fils Peter est un militaire, avec la rigueur que cela suppose. Sarah, l’ex-femme de Peter, est à la tête d’une association écologiste aux méthodes extrêmes. Enfin leurs enfants, Thomas et Jenny, sont respectivement lycéen à Paris et étudiante à Berlin. En dehors de leurs principaux traits de caractères, nous ne les connaissons pas vraiment et leur personnalité mérite d’être approfondie dans le tome suivant.

L’écriture

Quant au style, il est fluide mais assez ordinaire, il n’y a pas de qualité littéraire particulière, surtout lorsque le point de vue adopté est celui de Thomas. Néanmoins les descriptions sont suffisantes pour se représenter l’univers du roman.

En quelques mots…

Ainsi, ce premier tome propose un univers dominé par les machines peu original en lui-même, mais rendu intéressant par son angle écologiste (même si lui aussi devient récurrent dans la littérature pour adolescents). Ce tome est surtout introductif et comporte quelques répétitions, du fait de la multiplication des points de vue. L’intérêt de cette série serait donc à confirmer par la lecture du second tome qui paraîtra au printemps 2015.

Par son écriture, le roman est abordable pour des 12/13 ans, mais du fait de l’âge des personnages et de leurs préoccupations, j’aurais plutôt tendance à le conseiller à partir de 14/15 ans.

Pour aller plus loin : une interview de Johan Heliot à propos de "Ciel"

Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« Collaborez ou disparaissez.
Vous avez eu votre chance et vous l’avez gâchée
Les machines répareront vos erreurs.

L’avenir ne vous appartient plus »

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