[Actes Sud Junior, 2014]
Avec
« Oublier Camille », un
petit roman qui compte moins de 100 pages, Gaël Aymon évoque la puberté côté
garçons, et la difficulté qu’ont parfois ces derniers à exprimer leurs
sentiments.
Résumé
Yanis
est fou amoureux de Camille, et fou de douleur depuis qu’elle lui a avoué sa
trahison au travers d’une lettre. Alors, il va essayer de l’oublier. Mais
Camille est toujours dans ses pensées, et Yanis commence à penser que c’est
sans doute sa faute, parce qu’il n’a jamais exprimé son amour. Et s’il n’arrivait
jamais à passer à l’acte ? Et s’il préférait les garçons ?
Un adolescent en proie en doute
Ce
roman est si court qu’il est difficile d’en parler sans dévoiler l’intrigue.
Néanmoins, je peux vous dire que l’auteur se met ici dans la peau d’un garçon
de 15 ans, un garçon en proie au doute. Il n’a pas su passer à l’acte avec la
fille qu’il aime, alors il se questionne. Il remet tout en cause, son identité
sexuelle, ses amitiés, son physique. Il ne trouve personne à qui se
confier, surtout pas sa mère, à qui il préfère laisser penser qu’il n’est qu’un
ado pénible.
Exprimer ses sentiments
Il
me semble que les garçons de cet âge se reconnaîtront facilement dans le
personnage et trouveront peut-être ici un écho à leurs propres questionnements.
La difficulté à exprimer ses sentiments, à faire sa déclaration, ce fameux premier pas qu'attendent les filles, peut en
concerner beaucoup. En revanche, je regrette que le roman soit si court, le
thème aurait mérité davantage d’épaisseur, le traitement du sujet est un peu
léger. Même si cela rend ce roman accessible à des adolescents qui seraient peu
familiers de la lecture.
Les personnages
Yanis
est un garçon sympathique. Le lecteur ressent sa souffrance et son amour pour
Camille, un amour qu’il porte aux nues mais qu’il n’a jamais su concrétiser. Il
pense que, comme tout garçon qui se respecte, il devrait saisir toutes les
occasions de « conclure », mais il n’y croit pas vraiment. Il chercher
un moyen pour remonter la pente, et ce même s’il décroche à l’école. Néanmoins,
on aimerait que son caractère soit davantage creusé, et les autres personnages
ne sont qu’effleurés.
L’écriture
Le
style d’écriture proposé ici n’est pas très littéraire. L’auteur prend le parti
de se mettre véritablement dans la peau de l’adolescent et d’adopter son
langage, ce qui donne au roman une certaine authenticité. Les dialogues et
descriptions sont assez peu nombreux, tout ou presque se passe dans la tête de
Yanis.
En quelques mots…
Ainsi,
c’est un roman qui a le mérite de parler aux garçons et d’aborder avec justesse des thèmes
qui les concernent, notamment leur difficulté à exprimer leurs sentiments à l’adolescence.
Mais à mon sens, il est trop court pour traiter ce thème en profondeur, on
reste dans une certaine superficialité. Pour les ados (plutôt garçons) à
partir de 13/14 ans.
Note :
3/5
Stellabloggeuse
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« Honnêtement,
j’ai d’autres problèmes en tête. Et je préfère qu’elle pense que je me fous de
sa vie, que je suis un petit con, plutôt que de devoir lui parler de
moi. »
« Normalement,
je sais que je devrais attaquer. C’est écrit comme ça : sauter sur tout ce
qui bouge et qui ne dit pas « non ». Je ne devrais pas penser à
Camille. Ou alors, penser à elle pour me venger d’elle. Je devrais être
désinhibé par la danse, l’alcool, la nuit…et foncer ! Je donnerais
beaucoup pour être comme ces chiens de chasse qui rôdent dans la salle,
gouvernés par leurs pulsions. Mais je n’arrive même pas à me forcer. »
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