[Gallimard Jeunesse, 2014]
On
ne présente plus Timothée de Fombelle, auteur notamment du très fantaisiste « Tobie Lolness » qui avait su me
charmer. Son dernier roman, « Le
Livre de Perle », a fait parler de lui avant même sa sortie et a reçu
la pépite du roman au Salon de Montreuil. Je ne pouvais pas passer à côté!
Résumé
Joshua
Perle a été banni de son monde, dont il était le prince et où les féeries étaient bien réelles. Il échoue dans le seul monde où plus personne ne croit aux
contes et trouve refuge au sein d’une boutique de guimauves. Pour qu’il ait un
jour une chance de rentrer et de retrouver sa bien-aimée, ce monde doit se
mette à croire aux contes de fées. Il lui faudra pour cela rassembler des
preuves…
Un roman addictif
Quand
on lit beaucoup de bien d’un roman, on a parfois des attentes si grandes que l’on
est déçu. Ici, cela n’a pas été le cas ! Après un petit temps d’adaptation
pour situer les différents personnages et leur rôle dans cette histoire, chaque
moment où j’ai dû interrompre ma lecture m’a causé des regrets. C’est un roman
que j’aurais voulu lire d’une traite. Il est difficile d’en parler car il est
très particulier, notamment par sa narration qui nous fait voyager entre
différentes époques et différents univers. Il est bien mené et la fin est très
réussie, une qualité suffisamment rare pour être soulignée.
De nombreuses facettes
C’est
en tout cas un roman qui possède plusieurs facettes. Les contes de fée et l’imagination
sont mis à l’honneur, c’est une histoire qui stimule notre capacité à rêver. L’auteur
nous offre aussi une histoire d’amour irrésistible, sans pour autant en faire
des tonnes et tomber dans la guimauve (malgré les délicieuses friandises
fabriquées par les parents Perle !). Il y a également une petite dimension
historique puisqu’une partie du roman se déroule durant la Seconde Guerre
Mondiale. Toutes ces dimensions s’entremêlent et forment un tout cohérent, une
véritable entité littéraire. Un univers à lui tout seul qui possède sa vie
propre et qui est toujours en équilibre entre le réel et l’imaginaire.
Les personnages
Ce
roman repose sur trois personnages principaux, auxquels on s’attache assez facilement.
Du narrateur, celui qui nous livre cette histoire, on ne sait pas grand-chose,
pas même son nom. Et pourtant on a du respect pour ce garçon et son chagrin,
puis pour cet homme qui s’attache à faire vivre l’histoire d’un autre. Quant à
Joshua Perle, il a les qualités d’un prince, courageux, constant, loyal.
Néanmoins, j’aurais aimé le connaître un peu mieux. Enfin Olia, la fée, fait
preuve d’une grande abnégation pour celui qu’elle aime, elle s’oublie et lui
consacre son existence.
L’écriture
La
plume est l’une des plus grandes qualités du roman. Poétique à souhait, elle
reste pourtant fluide et très compréhensible. J’ai souvent eu envie de relever
des citations, vous en trouverez un échantillon à la fin de l’article. Tout y
est, les descriptions pleines de petits détails, les réflexions, les émotions,
et de temps en temps une touche d’humour malgré la tonalité nostalgique du
roman.
En quelques mots…
Ainsi,
c’est un beau roman porté par une plume aérienne, qui vous fait voyager entre
réel et imaginaire. Timothée de Fombelle rend un bel hommage à l’imagination et
à l’écriture et nous offre une histoire d’amour et d’abnégation. Il ne m’a
manqué qu’un petit quelque chose, peut-être davantage de profondeur au niveau
des personnages, pour que ce soit un coup de cœur. Mais je me suis régalée avec
ce roman cohérent et addictif, qui devrait parler aux grands adolescents, à
partir de 14/15 ans.
Note :
4,5/5
Stellabloggeuse
--------
« -Je
connais. J’ai déjà sauté d’un train, ça fait moins mal.
Je ne
comprenais pas la moitié de ce qu’il disait mais chaque mot me touchait. Oui,
quand j’avais posé mon vélo dans l’herbe pour partir à travers les bois, j’étais
dans le même état que si j’étais tombé d’un train. Je découvrais, cachée derrière
le choc du premier amour, une autre balle à fragmentation qu’on appelle chagrin
d’amour. C’est un fusil à deux coups qui ne pardonne pas. » p. 35.
« Mais
si on peut laisser la tristesse dans l’herbe derrière soi, il faut le faire. On
la tient couchée dans l’herbe. On lui explique doucement qu’on veut autre
chose, que ce n’est pas contre elle, mais qu’on s’en va. » p.52
« Elle
aussi découvrait ce secret interdit aux fées, l’amour, cette force qui fait
vivre. C’est-à-dire qui fait naître et qui fait mourir. » p.
105.
« Mais
il avait un espoir. L’espoir qu’un jour on puisse raconter cette histoire qui
parlait d’amour et d’exil, et qui finissait mal. Les histoires ne relèvent pas
les morts mais elles rendent leurs amours immortelles. » p. 291.
Je partage ton avis! J'ai adoré ce roman et sa tonalité m'a émue. Je pense qu'il me laissera durablement cette impression quand je penserai à lui
RépondreSupprimerJe pense aussi que c'est un roman qui marque sur le long terme :) Je suis contente que tu l'aies autant apprécié que moi !
Supprimercomment resister avec un tel billet !!!!
RépondreSupprimerIl ne faut pas essayer de résister...mais craquer !! hihihi ;)
Supprimer