samedi 19 septembre 2015

C.H.A.R.L.Ex, de Danielle Martinigol : une cyber-humaine sur une planète en souffrance

[Syros, 2013]

Danielle Martinigol est un grand nom de la science-fiction pour la jeunesse, un nom qui a une résonnance toute particulière pour moi puisque c’est son roman « Les Abimes d’Autremer » qui a éveillé mon intérêt pour ce genre littéraire, il y a bien longtemps. J’étais donc curieuse de la redécouvrir avec C.H.A.R.L.Ex, l’un de ses derniers titres en date.

Résumé

Charlex est une améliorée, une cyber-humaine envoyée sur la lointaine Terhyd afin de remplir une mission, au nom de la Confédération des Soixante Mondes. Mais au cours de son voyage, elle est attaquée et gravement blessée. Ayant perdu la mémoire, elle doit s’appuyer sur les deux nanêtres qui l’accompagnent, pour se repérer sur cette planète dont elle ignore tout et remplir, envers et contre tout, la mission qui lui a été assignée et qu’elle a oubliée.

De la SF pure et dure

Nous sommes ici en présence de science-fiction au sens classique du terme : voyages dans l’espace, planètes lointaines et technologies très perfectionnées. Ces dernières en particuliers sont très présentes, avec des noms ingénieux inventés par l’auteur, et prennent une très grande place dans les événements et les affrontements qui jalonnent le roman. Pour ma part, je trouve cela frustrant et un peu facile de résoudre tous les problèmes ou presque par la technologie. C’est donc un roman de SF et d’aventure à la trame assez complexe qui plaira aux jeunes férus de technologie. Si cela vous rebute, pas la peine d’ouvrir ce livre !

Des réflexions écologistes et philosophiques

Pour le reste, comme souvent, un propos écologiste se superpose à l’histoire. Ici, il est question d’une planète sur laquelle ont été expérimentées des méthodes de culture radicales, sans aucun principe de précaution. Le roman dénonce notamment l’impunité des grands groupes. Il y a également une réflexion sur l’identité, et ce qui constitue l’humanité, au travers de Charlex qui est à moitié robot, et de ses nanêtres qu’elle finit par considérer comme de véritables compagnons. Ces réflexions, intéressantes, sont pour moi la raison d’être de la SF, au-delà de l’aventure.

Les personnages

Charlex est un personnage intéressant, au croisement de l’humain et de la machine. Elle ressent des émotions et éprouve des doutes, même si elle est avant tout programmée pour une mission. Par la seule force de sa volonté, elle parvient pourtant à contrer cette programmation. Pour le reste, c’est un soldat, prompt à la méfiance et à la bagarre. Etant en permanence dans son esprit, nous connaissons assez peu les autres personnages et leur psychologie.

L’écriture

En ce qui concerne le style, il est assuré, plutôt agréable et efficace. On sent derrière le fruit d’années de pratique.

En quelques mots…

Ainsi, il me semble que ce roman de SF saura séduire les jeunes avides d’aventures et de technologie, à partir de 13 ans. Pour ma part, j’aurais aimé un peu moins de technologie et un peu plus d’émotions, mais j’ai passé un bon moment et apprécié les réflexions développées. Cela me donne surtout envie de relire "Les Abimes d'Autremer" et de découvrir ses suites!

Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« Après avoir enclenché des deux pouces la fonction balayage, Charlex vida ses chargeurs. Les fuseurs crachèrent leurs aiguilles dans toutes les directions. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où pouvait se cacher son agresseur dans un environnement aussi plat. Mais elle tirait à l’aveuglette avec un rictus aux lèvres. Une partie de son esprit la regardait faire : gestes rapides, efficaces, mouvements précis des bras se croisant pour couvrir tout l’horizon. Plantée sur ses jambes raidies, elle était devenue une machine à tuer. »


« J’ai été tuée par une balle explosive dans ma capsule de survie au moment de ma mise en orbite. Et mon médikit m’a réparée. On pourrait presque dire ressuscitée. Mais non, ce n’était ni magique, ni religieux. C’était de la science. La science à son niveau le plus sophistiqué, celui de la réparation d’un corps humain. Peut-être le dessein le plus noble de la médecine. La guérison de l’invisible, la restructuration moléculaire, la chirurgie à la dimension du nanomètre, le gène médicament délivré directement dans la cellule malade par un nano-véhicule. »

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