[Le Rouergue, 2014]
Parfois,
des romans sur lesquels vous ne vous seriez pas arrêtés au premier abord vous
surprennent agréablement. Cela a été le cas avec « Belle gueule de bois »,
premier roman de Pierre Deschavannes.
Résumé
Dans
ce roman en partie autobiographique, l’auteur évoque son père et son
alcoolisme. Entre eux, malgré l’alcool et ses dérives, et les incompréhensions
qui s’ensuivent, il y a beaucoup d’amour. Mais la soif de liberté de Pierre le
pousse à vouloir ouvrir ses ailes…
Un petit roman très puissant
Ce
roman est très court, moins de soixante-dix pages, aussi il est difficile d’en
parler sans tout raconter, mais je vais m’y essayer. Tout d’abord, sachez qu’il
est illustré par l'auteur, des illustrations en noir et blanc, sombres et confuses, qui
illustrent bien l’état d’esprit du narrateur. Et que malgré sa brièveté, il est
très fort.
Beaucoup d’amour
Au
centre de ce roman, les rapports père/fils entachés par l’alcool, mais plus
solides qu’ils n’y paraissent. Quand Pierre a vraiment besoin de lui, son père
est là, à sa façon un peu maladroite. L’amour qu’ils se portent est palpable.
Mais Pierre est aussi épris de liberté, en révolte contre le système, notamment
scolaire. Il rêve de disparaître dans la nature, de créer son propre chemin.
Mais pour cela il doit couper le cordon…avec son père.
Les personnages
On
s’attache assez facilement au duo formé par Pierre et son père. Tous deux ont
un côté sombre, mais ils sont soudés, malgré leurs désaccords. Le père de
Pierre semble mieux comprendre son fils que la plupart des individus sobres qui
le côtoient quotidiennement.
L’écriture
Quant
à la plume, elle m’a tout autant séduite. Elle est parfois très directe, orale,
dure, et tantôt plus poétique, selon que Pierre se révolte ou rêve d’ailleurs. Elle
est adaptée à ce qui se passe dans la tête de ce jeune homme, et percutante pour
le lecteur.
En quelques mots…
Ainsi,
c’est un petit roman très puissant qui se focalise sur le tournant d’une vie,
ce moment où un jeune homme est confronté à un choix entre son père, alcoolique
mais aimant, et son besoin éperdu de liberté. Porté par une plume percutante, il ne laisse pas son lecteur indemne. A lire à partir de 15 ans.
Note :
4/5
Stellabloggeuse
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« Appréciation
générale : « Manque de travail, il faut se réveiller. » Je
commence à les accumuler, depuis que je suis en maternelle on me dit qu’il
serait temps de me réveiller. Mais quelque chose me dit que ce sont eux qui
sont endormis. Eux, pour mon avenir, ils me souhaitent la sécurité, le confort,
ils veulent anesthésier ma vie. Mais moi j’en veux pas de leur sécurité, je
veux qu’on me laisse galérer, qu’on me laisse en chier. »
« Plus
que son affection, c’est sa présence physique qui me manquait. Je crois qu’une
mère se porte dans le cœur et un père dans les tripes. »
« Mais
je suis sur la route qui mène loin, sur la route qui mène aux pays oubliés. Là
où il n’y a plus personne. Là où des châteaux étranges et mélancoliques
attendent un héros. Là où les nuages se rejoignent pour exploser. Là où les
îles dans la brume pleurent les temps anciens. Là où des moulins à vent
abandonnés tournent encore de toute leur âme. Là où l’on apprend l’art de
l’errance. »
A noter !
RépondreSupprimerJe pense qu'il pourrait bien te plaire. En plus il est très court, une demi heure de lecture et quand même une vraie histoire... :)
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