[Mijade,
2014]
Me
revoilà avec une nouvelle découverte, un roman assez surprenant, j’ai nommé « Hope »
de Xavier Deutsch, un auteur belge que je ne connaissais pas jusqu’ici.
Résumé
Sheridan,
Wyoming, en 1952. Comme tous les matins, le jeune Joseph Petersen fait sa
tournée, il livre les journaux. Arrivé chez le garagiste monsieur Carlson,
celui-ci dévoile une nouvelle page de son calendrier de pin-up. En découvrant
la fille de septembre, Joseph a un coup au cœur, il a la sensation qu’elle lui
est destinée et qu’elle l’attend… Il décide de l’appeler Hope et de la ramener
à lui.
Un cheminement intérieur
C’est
un roman assez contemplatif que nous propose l’auteur. En effet, il ne se passe
pas grand-chose, l’essentiel du roman tourne autour du cheminement intérieur de
Joseph. Cela commence par l’acceptation des sentiments qui naissent en lui,
puis la décision de retrouver cette jeune fille. Viennent ensuite la mise en
place d’un plan, et son exécution. Cette quête évoque le rêve américain avec un
grand R, cette Amérique où tout est possible. Pour ma part, j’ai trouvé que
cela manquait de crédibilité.
L’Amérique des années 50
Cependant,
j’ai aimé le contrepoint fait à cette histoire un brin angélique. En effet,
nous baignons dans l’Amérique des années 50, alors que les Etats-Unis s’apprêtent
à voter massivement pour Eisenhower. Les Indiens sont regardés de travers et
suspectés de tous les maux, les communistes sont traqués, et une personne du
Wisconsin est déjà regardée comme une étrangère.
Les personnages
Joseph
est un personnage doté de nombreuses qualités. C’est un jeune homme droit, qui
tient sa parole. Il est écouté et respecté par les adultes qui l’entourent
(peut-être un peu trop, je n’y ai pas vraiment cru). Il est innocent, pur, on
le devine par exemple à sa manière de réfléchir sur les communistes. Il est
entouré de toute une galerie de personnages qui croient en lui et que j’ai
plutôt apprécié.
L’écriture
Quant
à la plume, je l’ai beaucoup aimée, même si j’ai parfois buté à la lecture. C’est
un style assez exigeant, les phrases sont parfois longues et/ou complexes. Mais
certains passages sont vraiment très beaux, et une fois entrés dans l’histoire,
tout est plus fluide. En revanche, je ne pense pas que ce roman soit
accessible avant 15 ans, et il me semble
qu’il parlera finalement davantage aux adultes.
En quelques mots…
Ainsi,
ce roman nous propose une part du Rêve américain, de partir en quête d’une âme sœur,
un chemin qui est avant tout intérieur. Le tout avec une certaine dose d’angélisme
parfois peu crédible, mais dans le cadre des Etats-Unis des années 50 qui n’ont
rien de tendre. J’ai apprécié l’écriture, mais dans l’ensemble ce roman me
semble davantage s’adresser à des adultes.
Note :
3,5/5
Stellabloggeuse
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« Il
avait dans le torse une chaleur, cette impression que l’on éprouve quand on est
jeune et que l’on avale une gorgée de whisky dans le verre de son père. Il
accéléra. Le ciel, devant lui, était limpide et bleu. Le soleil se rapprochait
de la cime des montagnes, les forêts s’étalaient, d’un vert puissant. L’univers
semblait s’être agrandi. Pour un peu, on aurait pu en entendre les craquements. »
« Il
filait, il se fabriquait du vent à lui-même. Comme s’il cherchait, sans y
penser, à se nettoyer de quelque chose. Mais de quoi ? Son cœur était
lourd de brouillard et d’eaux. Des étincelles d’écume lui jaillissaient des
yeux et, pareil aux animaux, il obéissait à l’impulsion de la survie en allant
vers ce qui lui était sûr, vers ce qui lui était bon. Vers le refuge, la
guérison, la propreté. »
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