vendredi 30 novembre 2012

Un été à Cold Spring, de Richard Yates : une lecture plaisante qui ne mène nulle part…


Une des difficultés, lorsqu’on participe au challenge ABC, c’est de trouver des auteurs correspondant à certaines lettres difficiles, dont le « Y ». Cette année, j’ai choisi de découvrir Richard Yates, un auteur américain, et son « Eté à Cold Spring », paru en 1986 aux Etats-Unis et traduit en France en 2011.

Résumé 

Après une jeunesse de quasi délinquance, le bel Evan Shepard se découvre une passion pour l’automobile qui lui donne un but dans la vie : il souhaite aller à l’université pour devenir ingénieur. Mais la vie bouleverse ses plans, et le voilà contraint à un premier mariage précoce. Six ans plus tard, Evan fonde une nouvelle famille, réunie le temps d’un été à Cold Spring, près de la maison de ses propres parents, tandis que la Seconde Guerre Mondiale guette l’Amérique suite aux évènements de Pearl Harbor…

Une histoire avec du potentiel

J’ai été assez rapidement immergée dans l’histoire, qui commence au milieu des années 1930. On apprend tout d’abord à connaître Evan et ses parents. Puis nous sommes projetés en 1942, peu après les évènements de Pearl Harbor. L’irruption de la guerre promet alors des bouleversements intéressants. Dans le même temps, Evan se remarie et cohabite avec sa belle-famille, ce qui nous promet une histoire de famille, ainsi que d’assister à la vie balbutiante de jeunes mariés. Bref, tout cela était de nature à me plaire.

La déception finale

Le problème, c’est que tout cela ne mène à rien. La Seconde Guerre Mondiale n’est pas exploitée, même si les recrutements sont présents en toile de fond. Nous assistons en effet à certains pans de la vie quotidienne de cette famille, avec parfois un certain intérêt, mais tout cela ne mène à rien, puisque le roman finit en queue de poisson, avec un revirement aussi brutal que peu développé. Oui, des portraits sont brossés, mais on n'entre jamais profondément dans la psychologie des personnages. Tout le long, des pistes sont lancées pour l’avenir de chacun des personnages, mais tout est laissé en plan, inachevé. Au final, je reste là, à me demander désespérément où l’auteur a voulu nous mener, ce qu’il a souhaité démontrer…

Des personnages peu attachants

Ajoutons à cela que le personnage d’Evan, égoïste et volage, voire violent à ses heures, n’a rien de sympathique. Celui de sa jeune épouse ne l’est pas davantage, tant elle est en retrait et tant elle s’escrime à afficher une façade de bonheur. Finalement, le personnage le plus sympathique est celui de Gloria, la belle-mère d’Evan. Certes, elle est un peu folle, mais au moins elle est vraie, elle est vivante… Le père d’Evan, Charles, est lui aussi un personnage assez agréable.

L’écriture

En revanche, aucun problème avec l’écriture, qui est agréable, et qui nous mène à ce paradoxe : la lecture de ce roman a été plaisante, si l’on fait abstraction de la frustration causée par l’intrigue.

En quelques mots…

Vous l’aurez compris, moi qui apprécie la littérature contemporaine avec des personnages fouillés et des intrigues fortes, j’ai été déçue par celui-ci. En lui-même, le portrait de cette famille n’a rien de désagréable et l’ensemble est bien écrit. Mais je n’ai pas réussi à trouver de finalité à tout cela et, à moins que vous n’ayez vraiment besoin d’un auteur en « Y », je pense que ce roman n’a rien d’indispensable.

Note : 2/5

Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie des challenges :


Challenge ABC 2012 : 25/26

 
Où sont les hommes ? : Lecture n°20
Le prince charmant ne se cachait pas dans ce roman !

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« Evan prit l’habitude de rouler sans but, le soir, et de ruminer dans le noir, le visage grave. C’était vraiment bien de vivre avec une jolie fille folle de vous, aucun doute là-dessus. Mais cela donnait aussi à réfléchir. Était-ce là tout ce qu’on pouvait attendre de la vie ? Il frappait le volant, encore et encore, n’arrivant pas à croire que son chemin était si bien tracé et qu’il n’y aurait pas moyen de le faire dévier alors qu’il n’avait pas encore dix-neuf ans. »

2 commentaires:

  1. Mais euh en fait ça parle de quoi ? O_o une saga familiale ?

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    Réponses
    1. C'est essentiellement les premiers mois de mariage d'un couple même s'il y a un "avant", on peut pas vraiment parler de "saga", c'est pas assez dense...

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