lundi 31 décembre 2012

Le Théorème des Katherine, de John Green : un roman drôle et rafraîchissant

[Nathan, 2012]

Voilà un livre que je n’avais pas prévu de lire ! Mais voilà, il est arrivé parmi d’autres commandes à la bibliothèque où je travaille, et nous devons lire ces livres pour leur attribuer une tranche d’âge et des mots-clés. J’ai donc jeté mon dévolu sur celui-ci, sans grande conviction…et j’ai passé un très bon moment ! Je l'ai lu il y a quelques semaines maintenant, mais je n'avais pas encore trouvé le temps de le chroniquer...c'est chose faite !

Résumé 

Colin, jeune surdoué, vient d’avoir son bac. Il vient aussi de se faire larguer par sa petite amie, du nom de Katherine. Etrangement, Colin n’a eu que des petites amies portant ce prénom, dix-neuf en tout. Colin se sent mal, il a peur de ne pas pouvoir devenir le génie que tout le monde attend, et de ne trouver personne qui l’aimera sur le long terme. Alors, pour conjuguer ses deux préoccupations, il s’efforce de mettre l’amour en théorème, un théorème qui serait capable de prédire la durée d’une relation, et de prédire lequel quittera l’autre.

Un voyage initiatique

Sur la proposition de son seul et meilleur ami Hassan, Colin part avec lui sur les routes des Etats-Unis, sans but. Ils échouent finalement dans une petite ville, où serait enterré François-Ferdinand (l’héritier du trône d’Autriche assassiné en 1914). Finalement, ils y restent et trouvent un petit job. Mais au-delà de gagner de l’argent, ils se cherchent eux-mêmes en se confrontant à ces personnes qu’ils ne connaissent pas. Hassan hésite à aller à l’université, Colin se pose des questions sur l’amour et la vie. Ainsi, il y a dans ce roman une véritable réflexion sur les préoccupations et les peurs de jeunes gens au seuil de leur vie d’adulte. Le ton et le rythme sont vifs, le lecteur est entraîné.

Un livre plein d’humour

Mais c’est surtout un roman très drôle que nous propose John Green. En effet, du fait de son esprit surdoué qui ne fonctionne pas comme celui des autres, Colin est en perpétuel décalage avec ses semblables. Sa pensée bondit très vite d’une chose à l’autre, et il se laisse distraire. Il se sent également obliger de mentionner une foule de détails jugés inintéressants par le commun des mortels. Cela donne lieu à des scènes très cocasses, et j’ai souri tout au long de ma lecture. C’est une manière détournée d’aborder les relations amoureuse, très intéressante. Mais le roman aborde aussi des choses plus graves, et notamment la crise économique, le déclin des activités industrielles.

Des personnages attachants

Si le livre fonctionne aussi bien, c’est que les personnages sont attachants. Il est difficile de résister à Colin et à sa maladresse en société. Il est très sensible, chaque petite chose a une importance extrême pour lui.

De même, Hassan est un jeune homme ouvert et sympathique, qui parle à Colin sans complaisance, sans détour, mais toujours sans méchanceté, le guidant dans ses relations avec le commun des mortels. Leur amitié est très jolie, très touchante, pleine d’humour et de respect mutuel. Ainsi, ce roman est aussi une belle histoire d’amitié.

Ils rencontrent une jeune fille dans la ville où ils se fixent, nommée Lindsey. Cette dernière est également un personnage agréable, très attachée à sa petite ville pourtant mourante.

L’écriture

John Green a une plume agréable, pleine d’imagination et d’humour. Il fait s’exprimer le personnage de Colin avec beaucoup d’autodérision, et les dialogues sont délicieux. Il réussit à conjuguer avec brio le roman et les mathématiques, sur lesquelles il semble avoir beaucoup réfléchi. De même, le livre regorge d’anagramme, qui ont du représenter un sacré défi (très bien relevé) pour la traductrice ! Seul petit bémol, sa propension à utiliser beaucoup de notes de bas de page, qui alourdissent le récit si on les lit intégralement.

En quelques mots…

Ainsi, c’est une lecture plaisante et loufoque, pleine d’humour. Je me suis attachée au personnage de Colin et je l’ai regardé évoluer avec plaisir dans sa compréhension des relations amoureuses. Ce roman est très rafraîchissant et pourra être apprécié des jeunes gens et des adultes.

Note : 4/5

Stellabloggeuse


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Ce livre fait partie du challenge :
  


Où sont les hommes ? : lecture n° 23
Colin est un prince charmant très particulier, décalé, mais attachant

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« Quand on y réfléchissait, les garçons ne pensaient qu’à embrasser les filles. A s’envoyer en l’air. Tout le temps. […] Alors que, dans ce domaine, les filles étaient changeantes. Parfois, elles avaient envie d’embrasser et parfois, non. En fait, une fille était une forteresse imprenable bourrée de mystères. »

« -Tu l’aimes, cette fille, hein ? dit-elle.
Colin se remit à pleurer. Lindsey se faufila à l’arrière et le prit par les épaules, sa tête contre la sienne. Colin s’efforça de maîtriser ses sanglots, car rien n’est moins séduisant qu’un garçon en larmes.
-Vas-y, laisse-toi aller, dit Lindsey.
-Non, je ne peux pas. Si je me laisse aller, on croira entendre le chant nuptial du crapaud.
Et tout le monde rit, y compris Colin. »

4 commentaires:

  1. ce livre est dans ma pal (gagné chez Hanapouletta) et maintenant que j'ai découvert John Green, je suis impatiente de le découvrir. Ton avis me donne encore plus envie, c'est tout de même plus gai que Nos étoiles contraires.

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    1. J'espère qu'il te plaira, ça dépend si tu apprécies l'humour mathématique ou pas ;)

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  2. Bon je dois le recevoir bientôt en LV, ton avis est plutôt encourageant !

    Merci et bisouus !

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