dimanche 5 mai 2013

Nos étoiles contraires, de John Green : un roman solaire et bouleversant

[Nathan, 2013]

On peut dire sans trop hésiter que « Nos étoiles contraires » de John Green est LE livre jeunesse qui fait parler de lui en ce début 2013. Si l’on suit un peu les blogs ou la presse littéraire, il était en effet difficile de passer à côté du roman. J’avais très envie de le lire, d’autant plus que j’avais beaucoup apprécié le Théorème des Katherine de l’auteur, tout en étant un peu lassée de le voir partout. Néanmoins, les avis des copinautes m’ont de plus en plus tentée, jusqu’à celui de Cajou, qui m’a achevée. Donc je suis passé outre la 4e de couverture bien prétentieuse de Nathan (qui au lieu de nous proposer un résumé étale une collection d’éloges sur le roman) et je me suis lancée. J’ai bien fait…

Résumé 

Hazel a 16 ans et des poumons inutilisables. Elle essaie de profiter des courtes années de répit que lui accorde un traitement novateur, qui a permis de stopper l’évolution de son cancer. Alors qu’elle se rend à son habituel groupe de soutien des jeunes malades, elle fait la connaissance d’Augustus, à qui un cancer des os a pris une jambe un an auparavant. Hazel a beau savoir que le temps lui est compté et qu’elle va le faire souffrir, elle ne peut s’empêcher de tomber amoureuse de ce garçon intelligent et drôle qui la comprend tellement bien…

Un roman solaire

Dans plusieurs billets un peu mitigés, j’avais lu que ce livre pouvait déprimer son lecteur, lui plomber le moral. Ce n’est pas l’impression que j’ai eu. Malgré le thème de la maladie, je n’ai pas trouvé ce roman larmoyant. Au contraire, au début du roman, il y a beaucoup d’humour, d’ironie et d’autodérision de la part d’Hazel, comme pour dédramatiser la situation et mettre le lecteur à l’aise. Ensuite, l’auteur laisse cela un peu de côté pour nous développer une très belle histoire d’amour…jusqu’à ce que, dans le dernier tiers du roman, la maladie nous rattrape, alors qu’on l’avait presque oubliée. Malgré tout, pour moi, c’est la lumière qui domine dans ce roman, que l’on referme avec l’idée que même si la vie craint parfois, il y a des choses qui en valent la peine. L’histoire d’amour d’Hazel et Augustus en fait partie, et j’en garde l’envie de croquer la vie à pleines dents.

Un roman sur l’amour, la vie et la mort

Pour ceux que le thème de la maladie rebute, je vous dirais que comme l’auteur l’affirme lui-même, ce n’est pas un livre sur le cancer. C’est avant tout une romance qui prend les deux personnages par surprise et qui nous emporte avec eux. C’est aussi l’occasion de réfléchir sur le sens de notre existence, sur la mort, sur ce qu’il peut y avoir après. Je vous l’accorde, ce ne sont pas des thèmes très joyeux, mais c’est tellement bien dit. Quoi qu’il en soit, je retiendrai avant tout la romance, qui m’aura mis des étoiles dans les yeux et dans le cœur.

Les personnages

Les personnages sont le point fort de ce roman. Je me suis immédiatement attachée à Hazel et Augustus, pas parce qu’ils étaient malades, mais parce qu’ils sont drôles, intelligents, lucides. Non, ils ne sont pas héroïques, ils ne sont pas parfaits, ce ne sont pas de petits saints sublimés par la maladie. Oui, parfois ils se plaignent et s’apitoient sur leur sort. C’est justement ce qui leur donne leur réalité, leur humanité, et qui permet de les rendre si touchants. Néanmoins leur maladie les a beaucoup fait réfléchir sur la vie, et ils sont plus matures que la plupart des adolescents. Mais ils restent aussi quelque part des enfants, c’est ce qui est beau. J’ai également beaucoup apprécié leur ami Isaac, qu’un cancer des yeux a rendu aveugle.

L’écriture 

J’apprécie beaucoup l’écriture de John Green, que j’avais découverte pleine d’humour dans « Le Théorème des Katherine ». Ici, le ton est plus grave, mais on retrouve tout de même cet humour. On le découvre ici plus philosophe, et très doué pour la tendresse. Il nous livre un roman plein de sensibilité. Pour moi, ce monsieur est l’un des auteurs à suivre, c’est certain.

En quelques mots…

Ainsi, « Nos étoiles contraires » est un roman bouleversant, dans le bon sens du terme, qui a su me toucher en plein cœur. Oui, on pleure, car il est impossible de ne pas s’impliquer émotionnellement dans cette histoire. Comme Hazel, je suis tombée follement amoureuse d’Augustus Waters et cet amour m’a déchiré le cœur. Mais ça en valait vraiment la peine. Je n’oublierai pas de sitôt ces deux personnages qui m’ont fait partager un petit bout d’éternité (certains infinis sont plus vastes que d’autres, dirait l’auteur). Merci, John Green.

Note : 5/5 (Coup de cœur)

Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie du challenge :


Où sont les hommes ? : lecture n°43
Je le tiens (enfin), mon prince charmant. Il s’appelle Augustus Waters…

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« Je lui ai raconté dans les grandes lignes l’histoire de mon miracle : cancer de la thyroïde stade 4 diagnostiqué à l’âge de treize ans (je n’ai précisé que le diagnostic était tombé trois mois après mes premières règles. En mode : Bravo ! Tu es une femme. Maintenant, meurs), cancer déclaré incurable. »

« -Je peux te revoir ? a-t-il demandé d’un ton qui trahissait une inquiétude charmante.
J’ai souri.
-Bien sûr.
-Demain ?
-Attention, ai-je rétorqué. Tu risques de passer pour un impatient.
-C’est pour ça que j’ai dit demain, a-t-il répliqué. J’ai déjà envie de te revoir maintenant. Mais je vais m’obliger à attendre toute la nuit et une bonne partie de la journée de demain.
J’ai levé les yeux au ciel.
-Je ne blague pas, a-t-il insisté.
-Tu ne me connais même pas.
J’ai pris le livre qu’il avait calé entre les deux sièges.
-Et si je t’appelais quand j’ai fini ça ? ai-je proposé.
-Tu n’as pas mon numéro.
-Je te soupçonne fortement de l’avoir écrit dans ce livre.
Il s’est fendu de son sourire béat.
-Et tu oses dire qu’on ne se connaît pas. »

« Je suis amoureux de toi et je ne suis pas du genre à me refuser le plaisir de dire des choses vraies. Je suis amoureux de toi et je sais que l’amour n’est qu’un cri dans le vide, que l’oubli est inévitable, que nous sommes tous condamnés, qu’un jour viendra où tout ce qu’on a fait retournera à la poussière, je sais aussi que le soleil avalera la seule terre que nous aurons jamais et je suis amoureux de toi.
-Augustus, ai-je répété, ne sachant pas quoi dire d’autre.
J’avais l’impression que tout en moi s’élevait, l’impression de baigner dans une joie curieusement douloureuse, mais je ne pouvais pas lui dire la même chose. Je ne pouvais rien dire. »

12 commentaires:

  1. "Bouleversant, dans le bon sens du terme" : je n'aurais pas mieux dit ! Je suis ravie que tu aies aussi su faire abstraction de toutes ces éloges pour lui donner sa chance <3 Jusque là c'est mon roman préféré de 2013 (mais bon je n'ai du en lire que 4 ou 5 lol).
    Des bisous ^^

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    1. Idem pour moi qui en ai lu une trentaine ;) Et merci, parce que c'est ton avis qui a fini de me décider. Bisous !

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  2. Saluut Stella !
    Très belle chronique, et les citations sont juste (surtout la dernière) à couper le souffle !^^

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    1. Merci Floly, ça fait plaisir de te voir par ici :) J'espère t'avoir donné envie de lire ce merveilleux roman, et que tu l'aimeras autant que moi

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  3. je suis moi aussi tellement ravie de cette lecture. J'avais un peu peur de tomber dans un truc trop ado et trop mièvre mais en fait pas du tout. Il est vraiment bien.

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    1. C'est loin d'être mièvre en effet ! Chaque fois que j'y pense (et j'y pense souvent), j'ai encore des frissons

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  4. Très belle chronique ! Je l'ai sur ma tablette, il faudrait peut-être que je me lance ^^

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  5. Ça n'a pas été un coup de coeur pour moi mais j'ai beaucoup aimé. Je suis d'ailleurs tout à fait d'accord sur ce que tu dis. J'ai beaucoup aimé que ce ne soit pas mélo/mielleux et les personnages m'ont beaucoup touchée.

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    1. Je crois que le coup de coeur, pour ma part, est venue du fait que je me suis totalement laissée surprendre. Tout simplement, je ne m'attendais pas à ça, et je me suis laissée toucher en plein coeur ;) Je suis contente que tu aies presque autant apprécié toi aussi

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  6. Merci beaucoup pour cette très jolie chronique :)
    J'ai adoré ce livre , qu'elle fille ne peut pas tomber amoureuse de Augustus Waters ?

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    1. Oui, impossible de ne pas l'aimer, ce garçon est parfait ! <3

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